11 juin 2006

Davincible ennui

Il est minuit, c'est l'heure du crime, je vais donc assassiner le film Da Vinci Code. C'est un juste retour des choses, dans la mesure ou ce (très) long métrage a tenté de me faire mourir d'ennui. C'est long. Très long. Et on se fait chier. Oh oui. Et pourtant je ne partais pas avec un préjugé défavorable. Je ne me laisse plus influencer par les critiques fielleuses des journaux branchés depuis longtemps.

Sur un plan purement scénaristique, l'histoire colle au roman, pas la moindre sortie de route, c'est une adaptation honnête. Mais autant le livre est un pavé de 500 pages qui peut se lire agréablement en 3 jours sans casser trois pattes à un canard, autant le film aurait vraiment gagné à être raccourci d'une grosse demi-heure. Même si il n'est pas aussi calamiteux que certains voulaient le faire croire, on s'ennuie avec ferveur pendant les 2h30 qu'il dure. Ce qui est d'autant plus paradoxal que le début est presque trop rapide ; les énigmes au Louvre sont résolues "fingers in the noze" par un Tom Hanks que l'on a vu en meilleure forme et je doute que les personnes n'ayant pas lu le livre aient compris quelque chose à ces histoires d'anagramme... De même, il me semble que les passages avec le "cryptex" étaient un peu plus élaborés dans le roman. N'y avait-il pas deux cryptex l'un dans l'autre ? Hum, à vérifier.

Par contre, à partir du moment où le casse-tête vincinien est résolu et le méchant démasqué, je m'attendais à une fin plus rapide... et c'est là qu'il faut lutter contre le sommeil et/ou l'envie de partir... Autre chose que j'ai franchement détesté, c'est cette façon de prendre les spectateurs pour des imbéciles en illustrant systématiquement tout ce qui est dit. Un mot, une image. Pire encore, certains objets dans le film vont carrément être mis en surbrillance, effet jeu vidéo garanti. Je suis gentil quand même, je ne présupose pas que ma critique hargneuse vous dissuadera d'aller le voir, et je ne dévoile rien Je vous aurais néanmoins prévenu...

Voili voilou... ni le livre, ni le film ne justifiaient de faire tout ce pataquès médiatico-religieux ; c'est juste un bon thriller, original, avec une histoire bien inventée sur un thème historico-mystique qui marche à tous les coups. J'insiste sur le terme... ne comptez pas sur moi pour acheter un de ces innombrables ouvrages glosant autour de celui-ci et démontrant ses "erreurs"; c'est absurde, je ne demande pas à un roman ce qu'un livre d'histoire pourrait m'apporter. On ne lit pas Dumas pour la vérité historique... Et encore, en matière de romans policier j'ai déjà lu mieux... en toute franchise j'avais compris bien avant la fin qui était le méchant... le "rebondissement" n'est pas vraiment nouveau, c'est une grosse ficelle du roman policier, utilisée avec plus ou moins de talent suivant les auteurs...

Je termine par un petit coup de pub et une bonne résolution (encore une...) : si vous voulez du bon polar, avec un auteur qui écrit bien et qui crée autour de personnages très attachants un univers bien à lui, ou plutôt à elle, car il s'agit d'une femme, lisez les romans policiers, les "rompols" de Fred Vargas. N'importe lesquels de préférence, mais j'avoue que j'ai un faible pour "Pars vite et reviens tard" et "Sous les vents de Neptune". Il faudra que je fasse un article complet pour dire tout le bien que j'en pense, un jour... mais j'ai peur de me lancer, tant il est vrai qu'il est plus facile de critiquer ce qu'on aime pas (dire du mal, quel délice) que ce qu'on aime (si je ne parvenais pas à vous faire partager mon enthousiasme ?)

La critique est aisée, mais l'art est difficile, n'est ce pas Delphine ?

Du côté des bandes annonces : Pirates des caraïbes 2 ; Casino Royale, même si le nouveau James Bond n'a pas du tout, mais alors pas du tout la gueule de l'emploi ; Avril. Une histoire de nonne qui quitte le couvent pour découvrir la vraie vie, ça ne peut que plaire à un anticlérical primaire dans mon genre...

P.S. Vous avez été sages, vous avez lu jusqu'au bout sans grogner, voici donc une version parodique du film, circulant sur internet. Le titre parle de lui même : Da Vinci Gode...
Eloignez les enfants de l'écran...

1 commentaire:

  1. C'est clair que les adaptations sont très souvent décevantes vu que chacun projette son propre imaginaire. En plus c'est tout de même un roman assez conséquent et complexe pour le faire passer en 2heures de film.
    Je connais une personne qui a interrompu le livre pour mieux apprécier le film, quel dommage !! ne faites pas ça ! un livre s'apprécie mieux qu'un film tout de même !!

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