30 décembre 2010

Chronique sur la vie, l'univers et le reste

J'ai mis à profit ma première semaine de vacances de cette fin d'année pour compléter ma culture en ajoutant H2G2 à mes connaissances. H2G2, ce n'est pas la nouvelle molécule miracle qui fait maigrir, ni la formule chimique du  gaz dans l'eau. Non, H2G2, c'est The Hitchhiker's Guide to the Galaxy, ou Le guide du routard galactique, en français compréhensible dans ce coin de l'univers. 

Étant sur le web, vous ne pouvez pas ne pas en avoir entendu parler : c'est ce livre où il est question d'un ordinateur qui, après avoir réfléchi pendant sept millions et demi d'années à la grande question sur la vie, l'univers, et le reste, répond par "quarante-deux". Ah. Vous voyez bien que ça vous dit quelque chose. Il y a bien un geek dans votre entourage pour avoir énoncé un jour, d'un air entendu, que la réponse est quarante-deux. Vous savez maintenant pourquoi.

Ce n'est pas un roman, mais une trilogie en cinq tomes (c'est comme ça), à lire impérativement à la suite et dans l'ordre, bien que vous découvrirez rapidement que le temps avance dans le sens qui lui plait. Surtout si vous êtes accroché à un sofa chesterfield dans une prairie de la préhistoire. Vous apprendrez pourquoi l'accessoire indispensable du routard est la serviette de bain, que les souris sont les créatures les plus intelligentes de la galaxie, pourquoi il ne faut pas se livrer aux voyages dans l'hyperespace lorsque l'on est originaire d'une zone pluriel. Et aussi le dernier message de Dieu à sa création. Je l'ai particulièrement aimé celui-ci. C'est à la fin du tome 4(1)

Il va sans dire que l'ensemble est loufoque, tordu, foutraque, loufdingue, complétement barré, en un mot une vachté de sommet de truc drôle. Bref, de l'humour anglais. Qui est le plus drôle du monde après l'humour souris.
D’après une théorie, le jour où quelqu’un découvrira exactement à quoi sert l’Univers et pourquoi il est là, ledit Univers disparaîtra sur-le-champ pour se voir remplacé par quelque chose de considérablement plus bizarre et inexplicable.

Selon une autre théorie, la chose se serait en fait déjà produite.
Au fil de leurs pérégrinations galactiques Arthur Dent (anglais excessivement moyen), Ford Prefect (routard natif de Bételgeuse), Zaphod Beeblebrox (Président de la Galaxie), Trillian (anglaise presque normale), Marvin (androïde dépressif) et le Guide, qui est presque un personnage à art entière, découvriront la réponse à la grande question sur le sens de la vie, de l'univers, et du reste, dineront dans le restaurant situé juste avant la fin du monde, rencontreront Elvis Presley dans un petit motel sur une planète perdue, mangeront de la viande de bête parfaitement normale, et sauveront l'univers deux fois. Dans le même après-midi. Contre des robots blancs joueurs de cricket. C'est à ce genre de détails que l'on voit que l'auteur est bien anglais.

***

H2G2, l'intégrale de la trilogie en 5 volumes / Douglas Adams. Un gros volume dans l'indispensable collection Lunes d'encre de Denoël. Disponible dans toutes les bonnes bibliothèques de la galaxie, ou alors changez de quartier.

(1) Pour mes lecteurs qui ne pourraient pas s'endormir sans cette capitale révélation, le dernier message de Dieu à sa création est : "Nous sommes désolés pour le désagrément".

18 décembre 2010

Les garçons aussi racontent des trucs à leur peluche

Ce blog, à l'instar de son auteur, commence à se faire vieux. Pas mal comme accroche. Genre, j'essaie de vous apitoyer mais pas trop, tout en étant suffisamment intriguant pour maintenir l'intérêt, ah bon, il est vieux, mais quel âge peut-il bien avoir ? C'est vrai que ce blog est là depuis un moment, il écrit plus trop mais il ne ferme toujours pas, j'aurais pas cru, ben dis donc quelle abnégation, il est toujours là, oh ben dis donc.

Mais trêve de billevesées. Il y a un certain temps, pour ne pas dire le 11 juin 2007, je vous entretenais de la chouette initiative de association Lab-Elle, qui venait de créer un label destiné à récompenser les albums allant à l'encontre des stéréotypes trop couramment admis : plus de héros que d'héroïnes, les garçons font du sport, les filles la cuisine, etc.


J'apprends aujourd'hui, via Olympe, que la labellisation est mise en pause ; essentiellement par manque de fonds, mais aussi faute de livres à labelliser (plus de détails sur leur blog). Ce qui donne un drôle d'éclairage sur notre société, et sur l'ancrage des stéréotypes.

14 décembre 2010

Sérendipité de Noël

Lu sur Dijonscope :
Les faits sont véridiques et ont fait les gros titres de la presse de l’époque. Ce 23 décembre 1951, 250 enfants du catéchisme, du patronat Lacordaire et des écoles sont réunis pour une grande “fête liturgique”. À la suite d’une déclaration du pape faisant de l’icône festive à barbe blanche un “commis voyageur des marchands du temple” quelques dignitaires religieux et notamment le vicaire de la cathédrale Saint Bénigne, Jacques Nourissat, décident de donner l’exemple. Ils organisent donc la “mort du Père Noël” pour, disent- ils : “que les enfants sachent que Noël n’est pas seulement la journée du commerce et des cadeaux mais le Noël des pauvres.
L'affaire avait par la suite fait grand bruit, certains titres de la presse expliquant doctement que Dijon était revenu aux guerres de religion ! Même Claude Lévi Strauss y avait été de son analyse, c'est dire. Ce n'est pas tous les jours, constatait-t-il, que l'ethnologue trouve ainsi l'occasion d'observer, dans sa propre société, la croissance subite d'un rite, et même d'un culte.



Car le fin mot de l'histoire est bien celui-ci : le père Noël est bel et bien l'objet d'un culte, et les ecclésiastiques qui voulurent le détruire n'ont fait que confirmer son importance... tout en contribuant à fixer l'image de l'icône, avec tous ses attributs : manteau rouge, barbe, hotte...

Encore une fois, internet m'a permis de me cultiver à peu de frais en partant d'une anecdote relevée dans un article de presse ! Il en va ainsi de ce long article, qui reprend l'anecdote, décortique le texte de Lévi-Strauss et se lance dans un véritable cours sur Noël à travers les âges, la figure du Père Noël...