29 novembre 2006

Comptine à suivre...

Delphine la commença dans un commentaire d'une pensée précédente, Sammy la continua, et tout ça c'est quand même la faute à Céline, la tueuse d'octodon. (c'est marrant, quand on sait pas ce que c'est, ça sonne un peu comme "tueuse de dragons")

Le tout est une comptine totalement improvisée, qui ne demande qu'à être reprise, prolongée ou modifiée...

En mémoire du pôv'Octodon,
Octave qu'il s'appelait
quel drôle de nom !
Qui un jour s'est échappé
ce petit con
Entre deux tasses à café
Pour faire ronron
Pour s'en aller visiter
de Céline le giron
pôv' octodon...

[à suivre]

Loués soient les octodons !

27 novembre 2006

Pensée instantanée

Blog : jardin public secret

26 novembre 2006

Chronique du chapeau du chat botté

Avez-vous déjà remarqué que la chat botté, comme son nom ne l'indique pas, est toujours représenté coiffé d'un grand chapeau ? Avec une plume, pour la beauté de la chose. C'est un détail qui m'a toujours frappé. Sans parler de l'impossibilité théorique flagrante de l'expérience -si vous n'êtes pas convaincus, enfilez donc des bottes à votre chat maintenant qu'il s'est lassé de la pelote de laine, et essayez donc de lui poser un bob Ricard sur le crâne- il faut bien avouer qu'il n'en est point question dans le texte de Perrault.

Ne vous affligez point, mon maître, vous n'avez qu'à me donner un sac, et me faire faire une paire de bottes pour aller dans les broussailles, et vous verrez que vous n'êtes pas si mal partagé que vous croyez.
Avez-vous déjà prêté attention à la foule disparate et anonyme qui nous environne dans le flot continu des artères commerçantes ? Tout le monde se ressemble et personne n'est semblable. Il arrive pourtant que des silhouettes se démarquent avec une netteté flagrante, par une attitude particulière ou une apparence plus travaillée. Certains ont des tatouages, des piercing ou les cheveux gras. D'autres encore attachent le bouton du haut de leur polo. J'en connais même qui mettent des cravates. Toutes ces choses demandent du travail, voire de la réflexion avant de trouver sa propre petite touche personnelle. A l'exception peut-être des cheveux gras, qui sont la moins coûteuse des fantaisies.

Il en est ainsi du chat botté. Eût-il possédé ses seules bottes qu'il aurait été moins beau. Il n'aurait pas pu accomplir les prouesses qui l'ont rendues célèbre. Probablement Charles Perrault ne l'aurait-il même pas retenu pour le casting final de Mère l'Oye Academy. Il aurait tristement fini, les bottes trouées et la tête nue, mendiant dans le ruisseau son ronron quotidien. Alors que le chapeau attire le regard, marque la prestance, pose le personnage. Si celui-ci n'est pas mentionné dans le conte, c'est à l'évidence parce que la question ne se pose même pas : un chat botté sans chapeau, c'est tout bonnement impossible.

Parcourant samedi soir l'obscurité des rues, espérant sans trop y croire retrouver la trace de Titi et Jump, héroïques félidés morts pour l'asphalte, j'étais bien loin d'avoir en tête des réflexions aussi grandioses. Je marchais sans but, si ce n'est celui d'assister à quelque évènement intrigant que je pourrais raconter en rentrant. Mais sans m'en rendre compte, je me dirigeais vers le quartier des chapeliers fous. Après avoir tourné, lorgné, louché, pris le large et pesé le pour et le contre, j'ai finalement posé l'oeil sur la vitrine, la main sur la poignée et le pied dans la boutique. Juste pour voir. Mais je savais que je ne pourrais plus reculer.

Le fait d'apercevoir une jeune et jolie vendeuse dans la boutique m'aurait-il décidé ? Allez savoir. Toujours est-il que je n'aurais pas besoin, pour me singulariser, de me faire greffer une quincaillerie dans les narines ou me promener avec un octodon sur l'épaule, ni de pousser la provocation jusqu'à porter une cravate. Et mes cheveux resteront propres, merci pour eux. Et voilà pourquoi, samedi soir, à l'heure où les mères lisent à leurs enfants les plus célèbres contes de Perrault, encore qu'ils ne valent pas ceux de la rue Broca, j'ai marché une heure de plus dans la rue anonyme, fier comme le marquis de Carabas, moi, Sammy, le chapeauté...

Pensées joyeuses

"Si le chien est le plus méprisé des animaux, c'est que l'homme se connaît trop bien pour pouvoir apprécier un compagnon qui lui est si fidèle."

Emil Cioran, philosophe cynique

Source : cette page

Vous pouvez aussi lire De l'inconvénient d'être né, mais faut avoir le moral quand même... ou une longue pratique de l'humour noir, ça peut aider.

Il a aussi dit ça : "Le rire est un acte de supériorité, un triomphe de l'homme sur l'univers, une merveilleuse trouvaille qui réduit les choses à leurs justes proportions."

25 novembre 2006

Comment agrandir sa terrasse

Il y a eu un peu de vent cette nuit...

22 novembre 2006

Le pourquoi du comment...

A la demande générale d'Orion ! Et parce que la curiosité féminine doit toujours être satisfaite sous peine de graves conséquences...
Alors je me pose la question : pourquoi Sammy alors????
Vous allez voir, ça va vous passionner. Si vous avez du sommeil à rattraper, c'est le moment. C'est une histoire en deux temps, parce que je n'aime pas faire simple. Je n'ai jamais eu aucun talent pour les pseudos. C'est pourquoi je mets désormais Sammy partout. Ce n'est pas que celui-ci soit plus original qu'un autre, ni qu'il évoque un prénom ou une personne par moi connue. Non. Vous allez voir, c'est bien plus trivial que ça.

Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...

**musique**

...je me suis inscrit sur un forum consacré à un jeu vidéo. Oui bon, commencez pas, c'est un loisir comme un autre, et ceux qui me connaissent un tant soit peu savent que ce n'est qu'une toute petite partie de moi-même. Toujours est-il que ce jour là, je me suis retrouvé confronté à l'éternel problème du pseudo. Répugnant quelque peu à utiliser mon prénom -désormais notoirement connu de vous, chers lecteurs- je cherche désespérément une idée. Comment s'appelle le personnage principal du jeu ? Sam Fisher. Bon. Que peut-on faire avec ça ? Restons humble, collons lui quelques diminutifs. Sammy Fisher. Huuum, c'est pas mal. Junior. Voilà : SammyFisherJr c'est parfait.


Avec le temps, l'usage du "Sammy" s'est imposé, et il faut bien reconnaître que c'est plus court. Du coup, c'est le pseudo que j'utilise à chaque fois que je dois m'inscrire quelque part sur internet. Ca soulage grandement la charge de travail de mon neurone dual-core cadencé à 1 GigaIdée par minute.

Mais ce n'est pas tout !

J'ai depuis découvert, dans les commentaires de ce billet de Céline, que Sammy, ça devrait s'écrire Sami, et que en arabe, cela signifie plus ou moins "bien, haut, respectueux", voire "noble" ou "sublime" !

Et ça, je trouve que c'est plutôt pas mal...

20 novembre 2006

Le jeu des 12 000 erreurs

Un certain nombre de différences sont décelables entre ces deux images. Saurez-vous les retrouver ?


Pfff... c'est trop dur les week-end...

L'objet mystère de la semaine !



Parce que moi aussi je peux poser des questions !

19 novembre 2006

Chronique des chats, des chapeaux et des marrons oubliés

Comment naît une chronique ? Je suis sûr que vous vous posez la question, depuis le temps. Le plus dur est de commencer, trouver non pas l'idée, mais la phrase à partir de laquelle on va ensuite dérouler toutes les autres. C'est simple, c'est comme une pelote de laine. Quand vous avez trouvé le bout, il ne vous reste qu'à tirer dessus. En évitant de faire des noeuds. Si vous ne comprenez pas bien le principe, donnez-en une à votre chat, il vous montrera. A ce propos, je signale que Titi (5 mois) et Jump (10 mois) ont disparu. C'est du moins ce que clament rue Claude Hoin deux affichettes distinctes, disposées à quelque dizaines de mètres l'une de l'autre. A même le grillage pour l'une et sur une cabine téléphonique pour l'autre. A croire qu'il ne fait pas bon être un chat dans ce quartier. Toujours est-il que les personnes qui les ont vraisemblablement transformés en carpettes sont priés de les ramener à leurs propriétaires respectifs.

Ce n'est donc pas si difficile que ça. Car on peut commencer en parlant de n'importe quoi, le principal étant bien sûr de savoir retomber sur ses pattes. Vous pouvez, par exemple, prendre un chat (c'est une image, reposez immédiatement cette pauvre bête) et dire à son propos tout ce qui vous passe par la tête. Vous en ferez facilement dix lignes, vingt si vous avez l'habitude. Peut-être même une page si on vous paye pour ça. Evidemment, l'idéal est d'avoir quelque chose à raconter. Un livre, un film, une pièce de théâtre ou un concert, la chronique culturelle marche toujours assez bien, merci pour elle. Encore faut-il avoir l'inspiration, cette petite touche personnelle qui fera que votre compte-rendu ne donnera pas l'impression d'avoir été recopié sur Teleramsès, le magazine de la culture momifiée. Et ce n'est pas toujours évident. Parfois on ne trouve pas la phrase qui permet de commencer et de dérouler toutes les autres à sa suite. Alors on passe le livre, le film, la pièce de théâtre ou le concert sous silence, n'en pensant pas moins, mais préférant se taire plutôt que de ne pas faire justice à une oeuvre qui n'est pour rien dans nos problèmes de pelotes de laine.

D'autres fois, mais cela est plus rare, d'un rien vous ferez un récit qui aura l'heur de plaire. Une machine colérique, un enfant sous tension, un chat en ruines et un bâtiment écrasé, vous donneront en un clin d'oeil la matière à un texte. Mais de telles occasions ne se produisent pas tous les jours. J'ai ainsi marché plus de deux heures dans les rues de Dijon hier soir et, aussi surprenant que cela paraisse, il ne m'est rien arrivé de particulier. Pas la moindre agression. Aucun accident spectaculaire. Juste l'odeur mouillée des feuilles mortes tapissant les trottoirs que la nuit obscurcit.

Je pourrais pourtant vous faire un texte sur les plaisirs de la marche, la nécessité de prendre l'air et les dangers des trottoirs mal éclairés ; seulement voilà, je n'en ai pas envie. Je pourrais vous reconstituer mon parcours, du quartier Montchapet à la place de la Libération, en passant par trois librairies différentes. Seulement voilà, je n'ai rien acheté. Je pourrais vous décrire, à vous en faire baver, les odeurs et les rêves devant la vitrine d'un chocolatier déjà cité dans ces pages, seulement voilà, je ne suis pas à ce point sadique. Mais je ne vous dirai pas quelle tête me fait un chapeau, car je n'en ai pas essayé. Il existe à Dijon deux chapeliers probablement fous, deux vieilles boutiques où s'entassent les couvres-chef de toute espèce. On en trouve de toutes les formes, toutes les tailles (tant mieux, j'ai une grosse tête) et tous les prix. Peut-être un jour vous raconterai-je comment j'ai enfin franchi le Rubicon et le seuil de l'une d'entre elles dans le but de m'offrir un vrai signe distinctif...

Cela fera un beau sujet de chronique.

***
  • Merci à Céline qui m'a poussé à dire ce qui me passait par la tête (voir commentaires de la chronique précédente)
  • Merci à Delphine à qui j'ai (encore) piqué une expression
  • Merci à Titi et Jump, bout de la pelote de laine de ce texte
Et les marrons ? Ben j'ai oublié...

Polyvalence

Journée ménage : je suis tellement fort que je suis capable de ne pas faire 10 choses en même temps !

18 novembre 2006

La phrase qui va bien

...et celle-ci est de moi !

J'ai sorti ça l'autre jour à ma comptable préférée :

"Le stress, c'est juste un problème supplémentaire que l'on rajoute à d'autres problèmes que l'on a déjà"

Non mais quelle suffisance quand même !

16 novembre 2006

Completement brelot...

Hier, 19h45, sortie du centre commercial.
Deux "jeunes" (tant il est vrai que ce terme désigne plus un look particulier qu'une véritable tranche d'âge) pénètrent dans la galerie comme j'en sors. L'un des deux semble mal en point. Tête baissée, regard dans le vague, à vrai dire il semble fixer le sol avec attention, il traîne les pieds et donne le bras à son ami pour ne pas trébucher.
Honnêtement, il a tout à fait l'apparence de ce qu'on appelle par chez moi un demeuré, un brelot, un idiot de village.

En fait non, il était juste en train de pianoter sur son portable.


Et vous voulez vraiment que j'achète un portable ?

14 novembre 2006

De loin, voire de très loin...

Effectivement, je ressemble à Alain De loin...
...mais vraiment de loin alors !


Sammy raille

13 novembre 2006

Travelling vers une boulangerie fantôme

Pour Christelle ;-)



Je ne sais pas ce que tu peux en tirer, mais je sens que ça va être grand et magnifique :-p

Banzaï !

Ca s'est passé tout à l'heure. J'arrive presque en retard juste à l'heure devant mon administration préférée ; deux femmes m'abordent, visiblement décidées à me demander quelque chose. L'heure ? Il doit être 9h30, je suis bien placé pour le savoir. Pour plus de précision, reportez-vous à un quidam muni d'une montre. Du feu ? Je ne fume pas. De la monnaie ? Je n'ai jamais un centime sur moi.

Non. La plus petite des deux, la tête orné d'un simili foulard imitant un chapeau (à moins que ce ne soit l'inverse) me demande, avec un accent terrible (Saône-et-Loire ?) : "On cherche le samouraï center" J'ai rien compris. Samouraï ? Moi ? Je sais bien qu'avec mon duffle-coat noir et mes chaussures cirées, j'en impose, mais de là à me qualifier de samouraï, faut pas déconner. Je la fixe d'un air ahuri ; en fait, je recompose mentalement sa phrase pour tenter d'en saisir le sens (25 ans d'expérience quand même)

Je finirai tout de même par apprendre que c'est un centre de visite médicale. C'est la cinquantième fois en trois ans que l'on me demande ça. Il faudra quand même que je me renseigne un jour...

11 novembre 2006

Monsieur Hulot au supermarché, chronique à épisodes

Un jour sans pain, c'est dur. C'est long surtout. D'où le célèbre proverbe. Voilà pourquoi j'achète toujours du pain que je mets à congeler, afin de pouvoir compter sur quelques tranches en cas de paresse pénurie. Ce pain là, je l'achète souvent au Carrefour le plus proche, d'abord parce qu'il est bien gros, ensuite parce qu'il est bien bon. Et aussi parce que c'est à côté du boulot. Il y avait à deux pas de chez moi une petite boulangerie qui vendait des baguettes qui se desséchaient sitôt le seuil franchi. On vient de raser l'immeuble. C'est bien fait.


J'étais hier dans cette grande surface, où je n'avais pas vraiment prévu d'acheter ce fameux pain, il m'en reste suffisamment ; l'idée me vint cependant en passant devant. Pas de chance, aucune des boules n'est prédécoupée, alors que habituellement, quand j'en veux une entière, elles le sont quasiment toutes... Je choisis donc une boule d'une forme à ma convenance, et j'attends mon tour devant la machine à trancher. Qui est, aussi étonnant que cela puisse paraître, en libre service. Je précise à l'intention de ceux qui se poseraient la question que le pain congelé c'est très dur, voilà pourquoi il vaut mieux avoir pensé à le découper avant !

Mais je n'imaginais pas que cette machine allait me poser quelques problèmes.

Je pose le pain du côté approprié, je referme le capot, les scies se mettent en marchent. Tout se passe bien, la boule de pain ovoïde passe pile dans le sens que je veux, se découpe correctement et choît juste devant moi, derrière la protection de plexiglas encore abaissée. Je lève cette barrière me séparant de ce pain que je considère comme déjà mien, tend une main avide vers la nourriture -l'autre continuant à tenir le fameux sac carrefour- mais c'est ce moment là que les tranches décident toutes ensemble et unilatéralement de prendre leur autonomie et de partir dans des directions opposées, le sol semblant malgré tout être leur destination principale. Du pain kamikaze, on aura tout vu. Je referme prestement le couvercle de la machine qui me paraît déjà odieuse ; aucune tranche n'est tombée. Quels réflexes.

Seulement, refermer le capot a déclenché un nouveau cycle de découpage. Les lames, ne coupant que du vide, ne semblent dès lors pas prêtes de s'arrêter, et je n'ai aucune raison particulière de me séparer de quelques phalanges aujourd'hui. Que faire ? Gros et rouge devant mes yeux angoissés, un bouton "arrêt d'urgence" s'offre à la portée de mes petits doigts tentés. J'appuie dessus, le ronronnement cesse aussitôt. Je redresse la tête pour un bref triomphe, j'ai vaincu la machine.

Je me sers cette fois de mes deux mains pour ouvrir le capot, m'apprêtant à rattraper au vol avec cette vivacité évoquée plus haut la moindre tranchounette qui se lancerait dans une cavale de la dernière chance. Enfin... pour tenter d'ouvrir le capot. Tiens, il n'était pas si lourd tout à l'heure. Mais tire bon sang. Il y a un bouton pour ouvrir ? Un bouton... ah, ça y est, j'ai compris. Arrêt d'urgence, sécurité, blocage. La porte de plexiglas ne s'ouvrira plus. En tout cas pas ce soir.

Je fais une boule rageuse de l'inutile sac en papier qui pend de ma main, le jette dans la panière et m'éloigne à pas feutrés... Parfois j'ai l'impression d'être le personnage principal d'un film comique...

***

Cette quatrième chronique des supermarchés aurait pû s'arrêter là, mais c'était sans compter sur les inévitables rencontres loufoques de la caisse. Cette fois, une mamie complètement débordée et son petit fils vont m'occuper de longues minutes.

C'est justement parce qu'il ne restait qu'eux que j'ai choisi cette caisse. J'arrive alors que le drame atteint son paroxysme. Le petit veut sa bouteile de Fanta. Mamie ne veut pas. Il hurle et trépigne, elle ne cède pas, tend le bras, et pose la bouteille de la discorde aussi loin qu'elle le peut, c'est à dire à côté de mon jus d'orange. Se ravisant, elle demande un effort supplémentaire à son vieux squelette, et pose l'ignoble boisson gazéifiée sur le petit rebord métallique précédant le tapis roulant.

Le blondinet aux yeux bleus, petit tyran de quatre ans, ne décolère pas. Pendant que mamie extrait ses quelques achats de son sac (petits suisses, petites voitures, album à colorier, devinez qui est le bénéficiaire), il se faufile entre moi et la caisse, montant allégrement au passage sur mes chaussures neuves, nullement effrayé par l'oeil torve que je lui tourne. J'ai toujours eu beaucoup de mal à faire croire que j'étais méchant, ce n'est pas aujourd'hui que je vais y arriver.

Son trophée en main, il retourne vers mamie. Habillée de vêtement déjà hors d'âge lorsque elle les acheta, tâchant de garder le contrôle de la situation, elle s'efforce, chignon et cheveux blancs, de s'activer avec lenteur. Avisant le monstre radieux avec sa bouteille, elle reprend l'objet du délit et le pose de nouveau, je ne sais plus trop où, encore plus loin, et continue la corvée ménagère et poussive qui l'a amenée dans ce grand centre commercial. Une vague tendresse m'envahit pour cette très vieille femme pétrie d'amour pour son petit-fils, échouée dans une époque trop rapide pour elle. Accoudé à la barrière qui nous sépare de l'issue de secours, j'attends en souriant. L'affreux, lui, n'en a cure. Tout ce qu'il veut c'est sa bouteille.

Montrant des dons précoces pour l'infiltration en territoire ennemi, il choisit cette fois de passer derrière moi, silencieux et obstiné, pour s'en aller quérir l'objet de son désir. Une fois de plus, il revient tout sourire. Malin, il part en direction de la large allée du centre commercial, sous l'oeil bovin de la caissière qui n'est pas à une bouteille près. Mamie finira par poser la bouteille sur le tapis roulant, visiblement catastrophée à l'idée que l'on puisse lui imputer ce vol...

...l'affaire est dans le sac ! (ça, c'est pour ceux qui suivent !)

Elle vivra centenaire...


Note postérieure : cette photo, prise le 11 novembre, se veut un écho à ce texte...

09 novembre 2006

Les sentiers de la mémoire, intermède providentiel

Mais où sont les vitraux, les dessins, et les photos ? Les commentaires littéraires et les critiques de films ? Qu'attend donc Sammy pour nous apprendre des choses grandes et magnifiques ? Que ne nous fait-il visiter Dijon comme il le fait si bien, plutôt que de nous agacer les synapses neuronales à coup de questionnaire ?

Eh ben... il patauge un peu. Il ne faudrait jamais prendre de vacances. Ne prenez jamais de vacances ! C'est bien trop dur de revenir. Reconnecter les neurones et l'ordinateur, remplir le frigo, vider sa valise. Mettre le réveil en batterie et la chemise sur le cintre. Se raser. Réviser les leçons et dire bonjour à la maîtresse. Rien ne change vraiment depuis la toute première rentrée des classes.

***

Heureusement, il y a Paroles plurielles. Sammy a quand même pris le temps nécessaire de s'affronter à la consigne 33, et la publication de sa quatrième participation tombe à point nommé pour vous donner à lire. Et là, attention, ce n'est plus du remplissage... puissiez-vous prendre autant de plaisir à lire ces phrases que j'en ai eu à les écrire.

Mais, avant toutes choses, la consigne : sur cette peinture de Léon Spilliaert, et avec comme phrase finale C'est décidé, elle vivra centenaire, il fallait à nouveau inventer une histoire...


Adieu l'amour, adieu les fleurs, adieu parfum et doux satin ; son voile s'envole au vent du large, à quoi bon le retenir ? Son bel amour est mort, pourquoi devrait-elle vivre ? A quoi bon cette vie, désormais inutile, à quoi bon demeurer dans ce monde déserté ? Pourquoi ne pas partir, fuir l'écume du chagrin ? Assise au bord du vide, elle entrevoit l'amer. Assise au bout du monde, elle écoute les vagues. Un vague sourire l'effleure, elle aime ce paysage. Lancinante litanie, répétition du rien, image de son coeur qui ne bat pour personne.

Dans la boue et le sang, dans le froid de Craonne, son bel amour est mort, emporté par la nuit. Fusillé face au mur, tombé au champ d'horreur, il est mort dans le froid, le sang et la boue noire. Abattu comme un chien qu'on jette dans un trou, il est mort pour l'acier et pour le prix du blé, il est mort pour la gloire et pour l'honneur infâme. Elle hait l'humanité comme elle hait de survivre, alors c'est décidé, elle vivra solitaire.

Voici la mort, voici les pleurs, voici le crêpe et le linceul. Le vent d'ignominie souffle sur sa douleur, son bel amour est mort, sa mémoire est souillée. Elle a reçu hier le courrier officiel. Condamné pour l'exemple et traître à la patrie. Femme de déserteur et non veuve de héros, elle doit subir l'opprobre et le dédain muet. Qui entendra sa voix au milieu des fanfares ? Mais elle criera justice, et elle restera fière. Jusqu'à la der des der, jusqu'à la fin du siècle. Alors c'est décidé, elle vivra centenaire.

***

Encore quelques mots pour finir...

Souvenez-vous des mutins de 17, fusillés pour l'exemple. Souvenez-vous des bouchers galonnés. Souvenez-vous de la chanson de Craonne.

08 novembre 2006

Livre d'images...

Il est tout beau, tout neuf et plein de photos :-)

La phrase de la semaine

Encore une sentence à méditer... un peu surréaliste celle-ci ! Hum... non. Shadokienne je dirais !

Si il n'y a pas de début, il n'y aura jamais de fin

Et réciproquement : si il n'y a pas de fin, il est probable que ça n'a jamais commencé. Quoique... c'est moins sûr.


Et les fonctionnaires pompaient, pompaient... Je peaufine ma culture avec les devises Shadok...

07 novembre 2006

Questionnaire à la con (copyright Céline)

Quand Céline demande quelque chose, on s'exécute. Mais c'est bien parce que c'est Céline, et qu'elle sourit tout le temps. Comme l'exercice ne correspond pas à "ligne éditoriale" des Chroniques de Sammy, j'avais commencé par le publier dans les Brèves de Sammy. Mais la nuit porte conseil parait-il, et ce matin dès l'aube, à l'heure où blanchit le fonctionnaire qui a oublié ses clefs, j'ai déplacé ce questionnaire ici. Ce n'est pas une chronique, ce n'est pas un intermède, c'est tout au plus du remplissage (clin d'oeil pour Delph), mais ça vous aidera à patienter en attendant une approximative Chronique de verre et de plomb, où il sera bien sûr question des fameux vitraux déjà évoqué la semaine dernière.
Il ne faut pas grand chose pour occuper Sammy...

1) Attrapez le livre le plus proche, allez à la page 18 et écrivez la 4ème ligne :


"...du chasseur cueilleur qui poursuit son aurochs jusqu'à..."
Debout les morts / Fred Vargas, lu en deux jours (et quelques morceaux de nuits) la semaine dernière. Il faudra que j'écrive un truc pour dire tout le bien que je pense de ses "rompols" un de ces jours.

2) Sans vérifier, quelle heure est-il ?

22h20

3) Vérifiez :

22h24

4) Que portez-vous ?

Mon pyjama et un peignoir. J'suis chez moi, j'fais c'que veux. J'ai remonté les manches, d'abord pour faire la vaisselle, et maintenant pour taper, parce que ça balaie le clavier.

5) Avant de répondre à ce questionnaire, que regardiez-vous ?

Si vous attendiez "la télé", vous avez tout faux. Je parlais avec Lilou sur msn.

6) Quel bruit entendez-vous à part celui de l'ordinateur ?

Aucun, c'est grave docteur ?

7) Quand êtes-vous sorti la dernière fois, qu'avez-vous fait ?

J'ai été dans une librairie tout à l'heure, je cherchais un bouquin dont je parle dans ma dernière chronique. "Garouste à Talant" ; si vous voulez me l'offrir, dépêchez-vous.

8) Avez-vous rêvé cette nuit ?

Oui, bien sûr. On rêve toutes les nuits, vous ne le saviez pas ? Les différentes phases du sommeil, tout ça ? J'ai écrit un commentaire sur un livre qui en parle (entre autre, parce qu'il y a aussi des meurtres bien saignant dedans) ; voilà ce que c'est que de ne pas lire les Chroniques de Sammy !

9) Quand avez-vous ri la dernière fois ?

Tout à l'heure, sur msn avec Lilou.

10) Qu'y a t il sur les murs de la pièce où vous êtes ?

Du papier peint. Sur celui juste devant moi, j'ai accroché des cartes postales publicitaires pour dissimuler le papier peint faire joli.



11) Si vous deveniez multimillionnaire dans la nuit, quelle est la première chose que vous achèteriez ?

J'achèterais une bouteille de champagne pardi !

12) Quel est le dernier film que vous ayez vu ?

Indigènes, ça aussi il faut que j'en parle.

13) Avez-vous vu quelque chose d'étrange aujourd'hui ?

Ma tête dans un miroir ce matin en me levant.

14) Que pensez-vous de ce questionnaire ?

Qu'il est bête, c'est bien pour faire plaisir à Céline que je le remplis.

15) Dites-nous quelque chose de vous que nous ne savons pas encore :

Je n'aime pas les questionnaires.

16) Quel serait le prénom de votre enfant si c'était une fille ?

Je pense que la maman aurait son mot à dire non ?

17) Quel serait le prénom de votre enfant si c'était un garçon ?

Même réponse que précédemment.

8) Avez-vous déjà pensé à vivre à l'étranger ?

Si ça continue comme ça, il va falloir l'envisager de plus en plus sérieusement...

19) Que voudriez-vous que Dieu vous dise lorsque vous franchirez les portes du paradis ?

J'espère que tu as bien profité de ton sursis.

20) Si vous pouviez changer quelque chose dans le monde en dehors de la culpabilité et la politique, que changeriez-vous ?

L'accord du participe passé. C'est bien trop compliqué.

21) Aimez-vous danser ?

Non, j'ai horreur de ça. Ou alors, il faut beaucoup me faire boire avant.

22) Georges Bush ?

Est-ce que je vous insulte moi ?

23) Quelle est la dernière chose que vous ayez regardée à la télévision ?

Je ne me souviens pas, c'est dire l'intérêt que j'accorde à la chose.

24) Quelles sont les 4 personnes qui doivent prendre le relais sur leur blog ?
  • paysanheureux, parce qu'il est en grande forme ces temps ci
  • Christelle, parce qu'elle n'a pas mis de nouvelle énigme depuis presque un mois
  • socioblogie, parce qu'il aime bien les questionnaires, et que ce genre de bêtise devrait l'intéresser
  • si Orion avait un blog, je l'aurais mise en quatrième choix ;-)
Mais tous autant que vous êtes, vous pouvez vous amusez à répondre dans les commentaires...

04 novembre 2006

Chronique des orgues et des vitraux

Cette semaine de vacances touche à sa fin, on change d'heure et de température, les fonctionnaires les plus frileux allument le chauffage de leur bureau ; l'hiver approche. Il est temps pour Sammy de retourner au boulot, sortir ses pulls du placard et faire part à ses attentifs lecteurs de ses dernières facéties dijonnaises. En l'occurrence, celle-ci se passe à Talant, petite ville tranquille posée dans les hauteurs de l'agglomération. Juste au-dessus de lac Kir, du moins pour ceux de ses habitants qui ont la chance d'avoir les fenêtres orientées du bon côté...

Talant est une grande petite ville dont la partie la plus ancienne est constituée d'un bourg médiéval tout entier ramassé autour de son église. Gothique et ancestrale, elle fête cette année le dixième anniversaire de son orgue et de ses vitraux.

Source : Wikipedia

Ce n'est pas vraiment l'orgue qui m'intéresse dans l'histoire, qui n'est après tout qu'une boîte à musique de très grande taille, catégorie que j'avais distraitement négligé lors de ma précédente étude sur le sujet. Ce qui m'a ainsi poussé, mécréant que je suis, à investir ce lieu de foi (que j'ai en crise), ce sont plutôt les vitraux, réalisés par Gérard Garouste, en collaboration avec un maître verrier.

Gérard Garouste est un artiste contemporain né en 1946, et que je connais depuis qu'il s'est livré à un magistral travail d'illustration sur Don Quichotte, édité par une petite maison qui est à l'édition d'art ce que Cartier est à la haute couture : Diane de Selliers ; j'en ai déjà parlé lors de ma chronique des marchés, j'espère que vous suivez, sinon je vais regretter de vous avoir accordé le qualificatif d'attentifs, chers lecteurs.


J'arrive comme l'assistance finit de s'installer. Un écran pliant est posé dans le choeur, et un vidéoprojecteur sur un tabouret, à la hauteur de la première rangée de bancs. Une image du diaporama est déjà à l'écran, et le manipulateur du portable semble hésiter sur la conduite à tenir. Montrer ainsi cette image avant le début officiel du spectacle semble le contrarier. Il pose une antique lampe de poche rectangulaire devant le faisceau, elle ne tient pas, il tente de la maintenir, se brûle les doigts, renonce finalement. Sa collègue s'essaye avec davantage de succès à l'expérience. Je fixe un temps le dispositif, espérant vainement la chute de la torche à pile.

La dame patronnesse experte en lampes de poche ouvre enfin la cérémonie, parlant dans un micro devant cette foule d'une quarantaine de personnes tout au plus. Sa voix résonne dans l'église vide, je ne comprend rien. Je pousse un profond soupir, motivé tant par ce comportement irréfléchi que par les bribes de propos convenus, creux et superfétatoires que j'attrape au passage : « La paroisse vous convie... une histoire de Dieu et des hommes et des hommes avec Dieu... » La chose que je prévoyais festive et culturelle s'annonce d'emblée morne et triste comme un enterrement catholique apostolique et romain. D'ailleurs je m'ennuie déjà. C'est formidable.

Mes craintes se confirment, ce qui était présenté comme une "animation" intitulée Des orgues et des vitraux qui nous parlent s'avère être la moins intéressante des soirées diapos auxquelles j'ai pu assister, les quidams bronzés en moins. L'ensemble n'est qu'une succession de photos sans la moindre explication, si ce n'est une bribe de phrase même pas descriptive, mais redondante, entre deux images des cartons de l'artiste et quelques poncifs d'une phraséologie éculée, dans le style "Le silence et la lumière", "Eau jaillissante de la fontaine de vie" ou bien encore "Dieu les a créés partenaires libres de choisir" ; je me demande si l'honorable vieux homme qui fait défiler le diaporama a conscience de la redoutable ambiguïté de cette phrase qui sied si peu aux préceptes papaux...

Vivement que ça se termine. C'est vide, c'est long, et il n'y a pas un mot sur le travail de l'artiste alors que je suis venu pour ça. La plupart des gens fixent bêtement l'écran inamé, certains ferment les yeux, Sammy prend des notes sur son petit carnet dans la semi-obscurité. Un silence religieux (c'est le cas de le dire) règne dans l'édifice, cette présentation grisonnante ne rend pas justice au travail réalisé par les deux artistes, le verrier et le peintre, dont je reconnais quand même le style, tout en trépignant sur mon banc, voulant aller voir par moi-même, plutôt que d'égrener ainsi les minutes au chapelet de mon impatience.

Heureusement, l'ensemble est entrecoupé de phases musicales. Le son profond de l'orgue donne alors à mon ennui quelques minutes de répit, la superbe musique du fer aux sonorités profondes emplit tout l'espace, pendant que l'écran n'affiche plus qu'une photo de l'instrument -Metzler parait-il, sans plus de précisions sur la signification du terme. Est-ce un gage de qualité particulière ? Je manque de vocabulaire musical pour décrire cette vibration spécifique ; c'est comme si il y avait une musique de fond avec une autre par-dessus, jouée sur un ton différent.


Sans doute les organisateurs ont-ils eu peur que nous ne puissions pas assimiler deux beautés en même temps ? Nous n'eûmes jamais de concert une image de vitrail et le son de l'orgue, le préposé au portable prenant bien soin de revenir sur cette sempiternelle photo des tuyaux si son empressement lui faisait prendre une diapositive d'avance. Quelques vitraux, une photo de l'orgue. C'est l'un ou l'autre. Dix minutes de silence, dix minutes de musique. Vitrail ou orgue. Lumière ou son. Fromage ou dessert.

Nous aurons ainsi droit à du Salve Reginat, du Magnificat (sauvez Régine en mangeant des bonbons Magnificat ?), à du Bach. C'est superbe Bach joué à l'orgue. Je n'aurais peut-être pas complètement perdu mon temps finalement. Mais quand l'orgue s'arrêta pour faire place à un antique et horrible enregistrement catho-guimauve à côté duquel "Jésus reviens" ferait figure de poésie lyrique, j'ai été pris d'une brusque envie de partir...

C'est enfin fini, la cassette indigente se voulait sans doute le clou du spectacle. Je m'éclipse alors que l'assistance se commet en applaudissements exagérés. Je souhaite qu'ils ne soient adressés qu'à l'organiste. Je veux enfin voir ces fameux vitraux et visiter un peu l'église, que je date approximativement du XIIIème siècle, ce que me confirmera le prospectus que j'emporte en partant. J'ai été frappé par cette superbe mise au tombeau du XVIème siècle.

Je scannerai en rentrant le dépliant reproduisant les vitraux, et peut-être achèterai-je le livre édité à cette occasion, et sobrement intitulé "Garouste à Talant". Restez donc attentifs, chers lecteurs, car ces fameux vitraux, vous ne les avez toujours pas vus...

03 novembre 2006

Phrase à méditer...

"Il vaut mieux être grand chez les petits que petit chez les grands"

Merci Edith ;-)