30 avril 2006

Au hasard des rues

J'aime beaucoup également ma promener le nez en l'air et les mains dans les poches. Il y a toujours quelque chose à voir, pour qui sait regarder.
Oh, je ne parle pas des monuments classés et autres bâtiments historiques, que j'admire avec le respect qu'il se doit, mais des petits détails de la rue, les petites choses sans importance, qui éveillent mon imagination, qui me "parlent" ou que je trouve beaux, tout simplement.
Je regrette simplement de ne pas avoir toujours un appareil sur moi ; mais aussi de ne pas oser prendre tout ce que j'observe... bien trop peur de passer pour un malade...

Je précise que ces photos sont prises avec un apn acheté à 80€ chez Aldi, un gadget tout petit qui tient dans n'importe quelle poche. Je ne recherche pas ici la qualité, mais juste le bloc note numérique.

Ce portail à moitié détricoté à été pris ce samedi (la date sur la photo n'est pas bonne, je n'avais pas encore réglé ces paramètres auquel j'attache très peu d'importance) ; je me plais à imaginer les différentes raisons pour lesquelles un côté est intact et l'autre non. Quoi qu'il en soit, l'effet de miroir déformant que cela donne m'a tout de suite plu.

Cette photo, ainsi que la suivante, a été prise en rentrant nuitament de la séance cinéma du 22 avril dernier (Jean-Philippe) Un panneau "Attention travaux" renversé, ça vous fait rire vous ? Ben moi oui ...

Ce poteau-support de propagande se trouve quelques rues avant le panneau accidenté. J'ai juste tilté devant la récupération politique du titre de ce beau film.... Quelle misère...

29 avril 2006

Retour au supermarché...

Oui, décidemment j'aime bien observer les gens au supermarché. J'aime les observer d'une manière générale, mais j'ai toujours trouvé que les magasins, et les grandes surfaces en particulier étaient un endroit des plus instructif. L'obligation rituelle de "faire les courses", subie avec plus ou moins de bonne humeur suivant le jour, l'état général de fatigue ou la récente dispute avec le conjoint, fait que bien souvent les masques tombent, et, au milieu de cette fourmillière paradoxale, chacun se comporte comme si il était parfaitement seul...

Je parlerais un de ces jours des multiples indélicatesses, impolitesses et autres menues contrariétés que nous nous infligeons les uns aux autres sous prétexte d'achat et par désir "d'en finir" le plus vite possible...

Pire encore, je crois qu'il faudrait un blog spécifique pour relater l'attitude d'un nombre croissant de personnes envers les commerçants, mais ce n'est qu'un reflet parmi d'autres de la médiocrité croissante de cette société, ça aussi, il faudra que j'y revienne un jour.

Mais mon propos du jour sera une fois de plus pour relater une "chose vue", un de ces menus détails de la vie de tous les jours, une anecdote dénuée d'intérêt, si ce n'est celui que je prend à la retranscrire ici du mieux que je peux.

Attendant en file indienne à la caisse pour pouvoir moi aussi triomphalement poser mes achats sur le tapis roulant (voir le précédent billet sur ce thème), je regarde distraitement la caisse immédiatement à ma droite où une femme dispose une montagne de merdier (copyright Roland Magdane) sur ledit tapis. Un garçon d'un peu moins de 20 ans, visiblement chargé de l'entretien, arrive alors, poussant un ubuesque et très peu manoeuvrable chariot bleu encombré de tout l'attirail réglementaire, balais, fioles de détergent, rouleaux de papier absorbant et poubelle intégrée. Il fais signe à cette femme qu'il doit passer de l'autre côté, elle s'écarte, abandonnant à regret sa pyramide inachevée. Il s'engage dans l'étroit passage, et c'est là que le film comique commence.

Le chariot, trop large, ne passe pas et reste bloqué. Le pauvre garçon a beau pousser de toutes ses forces, rien à faire, les détecteurs anti-vol (ça a un nom précis ces trucs ?) bloquent la marche triomphale de la propreté. Qu'à cela ne tienne, il fait le tour. Dans la plus pure tradition keatonnesque, il déploie la même énergie à tirer l'engin qu'il en avait mis à le pousser. Las, ça ne marche pas mieux. De là où je suis, je vois bien ce qui bloque : une sorte de support en plastique sur lequel repose le balai, précairement retenu par un logement de la même matière. Devant ses efforts aussi irréfléchis qu'infructueux, il repousse alors sa trotinette hygiénique dans le magasin, manquant au passage de faire tomber ce balai, que je surveille depuis le début, sur votre serviteur. Je le rattrape au vol, et le renvoie à peu près à sa place normale, je dis à peu près car notre malheureux héros, arrivé maussade à la caisse, en repart furieux et sans ralentir...

Il passe derrière moi, et s'en va vers ma gauche, à la recherche d'un passage plus large. C'est là que je réalise que ce gars n'est pas malchanceux. Non. Il est con. Si à ma droite se tenait une caisse semblable à celle où j'attendais depuis de longues minutes maintenant, à ma gauche se trouve une double barrière servant d'issue de secours, faussement condamnée d'une chaîne en plastique aux maillons coupés...

Comme de bien entendu, il passe devant sans lui accorder un regard, et poursuit sa quête trop loin pour que je puisse continuer à le suivre des yeux. Je finis par accéder au tapis et payer, j'avais presque oublié l'incident, quand, saisissant mon sac (le fameux sac carrefour...), je vois mon protagoniste à quattre pattes entre les deux caisses, en train d'étaler consciencieusement sur les dalles ce qui m'a semblé être le contenu d'un yaourt cassé. Par où est-il passé en fin de compte ? ne puis-je m'empêcher de penser. La pensée suivante sera pour constater qu'une éponge n'est pas vraiment ce qu'il se fait de mieux pour ramasser le yaourt par terre. Surtout quand on a des kilomètres de sopalin sur son chariot...

28 avril 2006

Trois secondes de colère... on ne se refait pas

Donnant à la plupart l'image d'un garçon posé et calme, à d'autres celle d'un comique surexcité, je suis aussi connu pour une certaine capacité à me mettre en colère pour des motifs parfois futiles... Je pense avoir fais des progrès en quelques années ; d'abord parce que je mets rarement vraiment en colère, ensuite parce que celle-ci disparait aussi vite que je n'ai pu l'empêcher d'arriver. Je suis parfait vous dis-je... ;-)

L'anecdote de ce jeudi est l'illustration parfaite de ce que je tente d'avancer.

Avec quelques collègues nous mangeons dans un restaurant d'entreprise hébergé à l'hôtel des impôts. En arrivant devant les portes de cet imposant dortoir, oups, pardon, bâtiment administratif, nous nous heurtons à un des conn... à un des agents publics, décidemment j'ai du mal avec la langue de bois aujourd'hui, qui sort devant nous, bloque toute la largeur de la double porte en s'aggripant teigneusement aux montants, et entreprend de remettre, à grand peine d'ailleurs, le paillason en place (enfin, pas le paillasson, mais l'espèce de tapis en caoutchouc avec des trous) en se servant pour ce faire de ses pieds, ses mains étant occupées à le faire s'arc-bouter en travers de notre route, avec l'absence de succès déjà citée plus haut.

Au bout de quelques secondes d'immobilité silencieuse et polie, je profite qu'il se tourne enfin dans l'autre sens pour pousser celle des deux portes que son postérieur ne bloquait pas. Las ! Elle est fermée à clef. C'est là qu'il grogne : "Prenez les latérales !" Pardon ? "Prenez les latérales, les portes, latérales !" répéta t-il avec courroux, tant était navrante ma confondante stupidité. Il est vrai que j'aurais dû savoir de toute éternité que sur les deux portes du milieu, il est absolument normal, logique pour tout dire, que l'une soit cadenassée et l'autre obstruée par un imbécile...

Je lui répondis, espérant faire passer tout mon mépris dans ces trois mots "merciiii, bonne journée môssieur", et m'en fus à grands pas vers le restaurant, attrapant avec brutalité la porte y menant, et l'envoyant rageusement contre le mur.... oui, j'ai un peu honte après coup... d'autant que je pense que la poignée a dû laisser une marque profonde dans ce pauvre mur qui n'en pouvait mais.

Je n'allais pas taper sur cet abruti quand même ! Mais je me suis aussitôt calmé. A peine la porte eut-elle heurtée le mur, que je me suis senti plus zen que jamais, et que je considérais avec indulgence le pauvre type grognon de l'entrée, qui occupait ses gros petons balourds à remettre en place les paillassons, opération louable si il en est...

Pour revenir à ce que je disais en introduction, je serais un colérique UHT : porté très vite à ultra haute température, et refroidi instantannément ! Mais je reconnais volontiers la bizarrerie de ce comportement. Pourquoi cette broutille m'a t-elle mise en colère, alors que je vais rester super calme devant des choses beaucoup plus graves ? Bah, j'aime bien les paradoxes...

25 avril 2006

OSS 117 et Jean-Philippe : du rire en bobine

Le net n'est pas la seule toile qui m'intéresse, il y a aussi celle des salles obscures. Deux films au compteur la semaine dernière : OSS 117 et Jean-Philippe.


OSS 117 d'abord : c'est vraiment très drôle, Dujardin est excellent. Ce n'est pas un film pour ados abrutis et/ou attardés comme Brice de Nice, mais un vrai pastiche des films d'espionnage des années 60, et notamment de la série des OSS 117.

L'humour du film tient essentiellement dans le second degré, avec d'une part ce jeu volontaire avec l'aspect kitch et vieillot (décors peints, scènes en voiture à la Hitchcock où la fille tourne un volant factice devant un décor immobile..., couleurs usées) et d'autre part une dérision systématique de toutes les scènes imposées par le genre : bagarre, poursuite, discussion pleine de sous-entendus avec le méchant, drague et scène finale, tout y passe, mais avec James Bond qui aurait le QI d'une huitre...

Dujardin joue parfaitement l'occidental arrogant et totalement à côté de la plaque, il est paternaliste, condescendant, inculte et totalement à l'aise dans toutes les situations. Bref, le connard parfait. Au passage, le colonialisme français, et une "certaine idée de l'occident" en prennent pour leur grade.

En même temps, il prend des poses à la Sean Connery, avec ces manières trop théatrales de tenir un flingue ou d'avancer discrétement, c'est difficile à décrire, il faut avoir dans l'oeil certaines poses plus avantageuses que réellement pratiques prises par les espions de caricature. Et je ne parle pas de la coiffure impeccablement gominée, objet d'un petit gag à un moment.
Le plus bluffant, c'est que si l'on met à part le côté comique, il est tout à fait crédible en smoking. Il m'a vraiment étonné, il est très bon ; on sent qu'il est capable de tout. Je ne doute d'ailleurs pas qu'il soit pressenti pour remplacer Daniel Craig dans le James Bond suivant ! En toute franchise, il a la classe. J'applaudis.


Jean-Philippe maintenant.
Un peu plus premier degré que OSS sans doute, mais on rigole bien quand même. Il faut avoir un minimum de sympathie pour le personnage "Johnny" pour apprécier le film, mais ça va, je l'aime bien. Bien que n'étant pas fan, c'est une personne que je trouve foncièrement sympathique, malgré tout ce qu'on peut lui reprocher, et malgré certaines moqueries un peu trop faciles.
Pensée morbide du jour : il va nous manquer quand il sera mort quand même !


Voilà, voilà, c'était le quart d'heure cinéma...
Le cinéma tout seul, c'est vrai que c'est un peu triste, mais c'est quand même mieux que de rester fermé chez soi ! Non mais sans blagues...

15 avril 2006

Choses vues au supermarché

Le bon vieux sac de caisse auquel nous sommes si attaché est condamné. Tenez le vous pour dit. Son règne touche à sa fin, il est inexorablement détrôné par le sac payant, en plastique lui aussi, mais qui est censé servir de multiples fois. Sauf si vous l'oubliez dans le coffre de votre voiture, auquel cas, vous risquez fort de débuter une collection aussi peu biodégradable qu'envahissante.

Après quelques semaines d'adaptation qui ont vu mon coffre se remplir de sacs jumeaux, j'ai fini par acquérir, comme tout primate un tant soit peu évolué, le réflexe pavlovien de prendre le sac d'une main et la portière de l'autre avant de quitter mon habitacle pour aller acheter cette nourriture dont je suis si friand.

Je me promène donc dans les rayons avec mon sac, dans lequel je mets mes achats, avant de le vider sur le tapis roulant de la caisse. Ceci me semble on ne peut plus logique, et je croyais naïvement que, à défaut du monde entier, une large fraction de la population consumériste en ferait ainsi. Et bien j'avais tort. Je vois avec étonnement des quidams s'encombrer de paniers, avec leur sac sous le bras -ou, pire encore dans le panier- alors qu'ils n'achètent pas plus de choses que moi... Pourquoi ce double contenant ? Pourquoi refusent-ils la simplicité ? Pourquoi font-ils leurs courses le même jour que moi, ces cons ? Devant tant de questions sans réponse, mon inflexible logique reste déconcertée.

Dans la même veine que ces misérables ennemis du progrès, je pense aux obstinés de la barre de séparation des marchandises sur le fameux tapis roulant de la caisse déjà évoqué. N'avez-vous jamais remarqué leur manège ? Même si le tapis est aux trois quart vide et vos emplettes à une distance plus que raisonnable, ils attendront avec douceur et entêtement qu'un de ces fameux et affligeants parallélépipède de plastique soit disponible avant de se décider à poser leurs petites acquisitions. Par peur qu'un fou ne les paye à leur place, et les prive ainsi du fruit de longues minutes de recherches ?

C'est vrai que quand je vois les compotes au soja, le chocolat blanc, le poisson pané congelé cohabitant avec la lessive et des gâteaux apéritifs que je n'oserais donner à un chien de peur de l'empoisonner, j'avoue que je suis pris d'une irrésistible envie de prendre toutes ces choses qui, je le sens bien, manquent cruellement à mon bonheur...

Mais restons à la caisse, pour partager un sourire sur une manie récurrente : la manière dont certaines personnes payant avec une carte bleue enfoncent avec une vigueur injustifiée les petites touches, pour que ça marche mieux...