30 septembre 2008

Votez pour moi !

Françaises, français,
Belges, belges,
Bourguignonnes, bourguignons,
Blogueuses, blogueurs, l'heure et grave.

Non seulement une crise financière menace l'économie mondiale (le prix des carottes râpées a augmenté d'une manière indécente), non seulement le mauvais temps fait de même avec le week-end, mais en plus, je vais vous demander un service. Eh oui, il y a des semaines comme ça.

Contrairement à ce que je supposais il y a quelques jours, le top 50 des blogs "Culture et plaisir" de 20 minutes n'est pas remis à jour tous les ans au mois de mars mais bel et bien là, maintenant, tout de suite. Et il faut voter pour élire icelui que l'on préfère. Le mien si possible.

Pour voter, ça se passe sur cette page.

Vous pouvez aussi cliquer sur ce bouton. Je l'ai copié-collé exprès. Ces 14 secondes de travail méritent bien d'être récompensées.
Blogueurs, blogueuses, aidez-moi ! (à lire avec la voix de De Gaulle un certain soir de la fin du printemps 1961)

Quelques sites pour jouer (vraiment) avec les mots

Voici quelques sites pour jouer avec les mots : 

  • TextOpus, c'est à la fois un convertisseur dans la lignée de ceux présentés dans le billet précédent, et un gadget futile de plus : ce site sert juste à convertir n'importe quel texte en ... autre chose. On peut ainsi convertir son texte en ASCII ou en morse, le passer entièrement en majuscules, mélanger les lettres des mots, classer les lignes par ordre alphabétique (?!), appliquer un encryptage. Pas forcément utile, mais le concept me plait.
  • Textris : un peu dans le même genre. Et en plus, le site est plus joli.
  • Flip : je l'adore déjà ! Il permet d'écrire à l'envers ! Qui n'en a jamais rêvé ? ¡ ʇuɐsɹǝʌuǝɹ ʇuǝɯıɐɹʌ ʇsǝ,ɔ

Article original sur le blog du modérateur

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24 septembre 2008

Supermarché mon amour

Mon précédent billet m'a fait réaliser que les supermarchés sont un thème récurrent sur ce blog ; depuis mars 2006, j'en ai parlé pas moins de 10 fois. Jugez un peu :
  • 27 août 2006 : Chose vue au supermarché, au singulier cette fois, parce que c'est très court, pour ne pas dire raccourci...

19 septembre 2008

Cornettes blanches et petits pains

Eh vous là bas, la cornette blanche, disait-elle en élevant à peine la voix. Je cesse d'hésiter entre le pain de campagne à l'ancienne et la baguette moulée ; à côté de moi se dresse un spécimen d'humaine d'une soixantaine d'années, haute comme trois pommes, visiblement courroucée et l'air un peu hagarde.

Oui, vous, là-bas, la cornette blanche, je vous vois ! poursuit-elle en désignant du menton les employés de la grande surface affectés au rayon boulangerie, qui semblent ne même pas entendre ses étranges imprécations. Regardant alentour, elle me prend à témoin : ils me regardent parce que je choisis ce que je veux acheter ! Vous choisissez bien ce que vous achetez vous, n'est ce pas ? Soudainement pris d'un grand intérêt pour les pains au chocolat, je lui répond d'un hum, oui, oui, pas trop fort, tant est grande ma crainte d'être associé à son délire.

Visiblement, cette femme est un peu dérangée me dis-je, moitié amusé, moitié intrigué par son obsession, et surtout par le qualificatif de cornettes blanches par lequel elle désigne les charlottes des boulangers. Sans doute a t-elle été traumatisée par des religieuses dans son enfance ? Peut-être a t-elle été privée de pain. Peut-être n'en a t-elle pas mangé tous les jours. J'imagine déjà toute une histoire autour de ce minuscule incident.

Mais déjà, après avoir lancé quelques nouveaux reproches outrés en direction de ses prétendus tourmenteurs, toujours de cette voix fluette qui ne sera perçue que par les clients et les "cornettes blanches" les plus proches, elle s'éloigne à petits pas, frêle silhouette bientôt oubliée.

16 septembre 2008

Petit coup d'oeil dans le rétro

Sur internet, le temps passe très vite. On fête déjà les 10 ans de Google, et on a l'impression (un peu abusive) de l'avoir toujours connu. Et voilà que quelques jours après, c'est le tour des 3 ans de Netvibes !

Je me suis tellement habitué à cette page d'accueil que je ne saurais plus m'en passer, je trouve que c'est une réalisation presque parfaite (il ne faut jamais être trop content) et quasiment indispensable.

Vous souvenez-vous des débuts de Netvibes ? L'équipe a (re)mis en ligne la version d'origine, avec son fond hachuré et ses trois gadgets qui se battent en duel... Ca sent bon la nostalgie.


La chose a beaucoup progressé depuis, je ne vais pas en refaire l'historique ici. Rappelons entre autres choses qu'il existe maintenant une page publique associée à la page privée. La mienne est visible ici, et pas forcément très à jour, même si je m'amuse avec de temps en temps.

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15 septembre 2008

Sammy dans le top 50

Il n'y a pas de petites satisfactions, alors je ne vais pas me priver d'être content : je viens de découvrir (avec 5 mois de retard) que 20 minutes, le célèbre quotidien culturel en ligne (j'en rajoute, mais il faut bien que je montre ma gratitude) m'a placé dans son Top 50 culture et plaisir.

Je ne suis peut-être que 44ème, mais je suis dans le top 50 !

Cela dit, j'aimerais bien savoir sur quels critères ce classement est effectué. Est-ce par un "Monsieur Blogs" de 20 minutes ? Par un pigiste qui a recopié la liste de l'année dernière ? Par un vote des lecteurs ? Ou alors ils ont inventé le classement ultime, mieux que Wikio, et je suis vraiment le 44ème meilleur blog culture (et plaisir, ça compte aussi) ?

Il semble que ce classement est remis à jour tous les ans en mars. Faites moi penser de vérifier si je suis encore dedans dans 6 mois !

12 septembre 2008

Brèves de blog, un florilège de commentaires par Pierre Assouline

La République des livres fait partie de ces quelques blogs de très haute volée, de ceux tenus par un professionnel du sujet sur lequel il s'exprime. Il m'est déjà arrivé de citer ici ou des extraits de billets de Pierre Assouline, mais si je devais le faire à chaque fois que je lis quelque chose que je trouve particulièrement pertinent, je passerai mon temps à faire ça.

Hier sortait un livre du même, intitulé Brèves de blog, le nouvel âge de la conversation, qui est un florilège des commentaires publiés après quatre ans d'existence de la "RDL", comme ils disent. A raison d'environ 200 commentaires par article, il a dû passer quelques heures passionnantes pour en sélectionner seulement 600... Au delà du fait que les rares fois où je me suis attardé du côté de ce magma, j'ai trouvé ça plutôt ennuyeux et bien souvent hors-sujet, rasoir, pédant... ce qui m'a intéressé dans le billet où il présente ce livre, c'est une réflexion sur l'anonymat et la perception du message écrit, bien différente de l'oralité :
L’anonymat libère parfois une humeur bridée, parfois des forces sombres. Il dilue la peur. De grands bavards du virtuel se révèlent être muets dans le réel. L’anonymat nous autorise à explorer des pans de notre personnalité comme nous n’aurions jamais osé le faire sous notre propre nom (…) Beaucoup rejettent l’idée de leur lâcheté supposée. Ils récusent le fait que le pseudonyme soit un moyen d’échapper à l’identité puisqu’ils le tiennent pour une autre identité que celle de la vraie vie, une identité numérique reconnaissable seulement sur la Toile. En ce sens, elle ne relèverait donc pas de l’anonymat. Ils sont au fond plus proches des hétéronymes chers à Fernando Pessoa : eux aussi portent un ou plusieurs « autres noms » destinés à révéler différentes facettes de leur personnalité. Il faut les accueillir comme autant de noms de guerre. (…) Le fait est que l’internet désinhibe comme aucun média de masse avant lui. L’usage des faux noms et des fausses adresses y est pour beaucoup. L’interlocuteur n’ayant pas de visage, de regard ni de gestes, il est privé de l’éloquence du corps ; il ne peut être jugé sur son apparence ; le grain de sa voix nous étant inconnu, on ne peut rien tirer de cet écho d’ordinaire si expressif. Tout passe par l’écriture ; encore celle-ci s’avance-t-elle dépourvue de ce qui renseigne tant en elle, la graphie. (…) Le recours au pseudonyme déforme le débat d’idées, que l’absence d’intonation fausse un peu plus. Pas d’identité réelle, pas de voix, pas de corps, pas de visage. Qui me parle et exige ma réponse ? L’homme invisible. Dans ce terrain mouvant, le dérapage est programmé. Alors le pseudonyme a tôt fait de transformer le commentaire en dénonciation, et le message en lettre anonyme décachetée.
On pourrait trouver dommage que Pierre Assouline ne publie pas une anthologie de ses "écrits de blogs", qui serait, j'en suis sûr, d'une lecture fort agréable, mais là n'est pas le propos. Je me suis rassuré à lire le dernier paragraphe de son (long) billet, qui me confirme que je ne suis pas dans l'erreur et qu'il n'est pas dupe :
Que reste-t-il une fois évacué tout ce qui pollue la conversation, la bêtise à front de taureau, le parasitage délibéré, les dérapages trop bien contrôlés, les lieux communs, les répétitions, le hors sujet intempestif, la diffamation et la calomnie, le racisme et l’antisémitisme, la délation, les appels au meurtre ?… Ce que j’ai retrouvé au-dessus du tamis après des mois d’un orpaillage systématique et acharné est constitué d’un improbable alliage comme seules les sociétés virtuelles en produisent, concentré d’intelligence, d’esprit, d’humour, de culture et d’audace parfois mâtiné de méchanceté, de haine, de perversité pas toujours littéraires. (…) Est-ce pour autant une conversation de bonne compagnie ? En tout cas, elle est devenue la nôtre.

08 septembre 2008

Chronique du monde selon John Irving

J'ai fait la connaissance de Garp l'été dernier, et j'ai tout su sur sa vie en quelques semaines. Garp comment ? Garp tout court. S.T. Garp si vous y tenez, mais ces initiales recouvrent une histoire trop longue pour qu'elle soit contée ici.(1) Garp, c'est un prénom, un nom, parfois une onomatopée ; presque un slogan. Une marque de fabrique en somme. Le monde selon Garp est un roman loufoque et rocambolesque, romanesque au plus ébouriffant sens du terme. C'est un peu long à vrai dire, mais on ne s'ennuie pas une seconde, tant est grande l'envie de découvrir ce qu'il va se passer dans les pages suivantes.
"Un romancier est un médecin qui ne s'occupe que des incurables."
Les personnages ont un petit quelque chose d'irréel, ils sont en quelque sorte plus grands que nature, sans tomber pour autant dans la caricature ; ils sont attachants, humains. Incurablement humains. Ils s'en prennent tellement dans la figure que l'on ne peut que continuer à les regarder vivre, pour savoir comment ils vont se dépêtrer avec leur destin. On pourrait même finir par s'identifier à eux, quand bien même leurs vies ne sont pas des exemples de conformisme : un écrivain médiocre que seule la mort rendra célèbre, un ex-pilier de football américain devenue une femme, et une égérie de la cause féminine devenue telle uniquement par malentendu...


Au-delà de Garp, sa conception extraordinaire(2), sa vie, son oeuvre, ce roman donne encore autre chose à lire, en filigrane. Publié en 1978, c'est aussi un roman sur les femmes, ce sont elles qui mènent cette histoire, ce pauvre Garp étant finalement assez passif dans tout ce qui lui arrive ; l'auteur met en avant un personnage emblématique (la mère de Garp, à laquelle est consacré tout le début du roman), ainsi qu'une inquiétude réelle vis à vis du viol, des violences faites aux femmes, de leur place dans la société, jusqu'à évoquer ceux qui choisissent de devenir une femme. Parallèlement, c'est une satire visant une certaine forme de féminisme. Irving invente un mouvement extrêmiste dont les membres se coupent la langue, à travers lequel il se plait à caricaturer certains excès. Garp se fera assassiner par une de ces fanatiques, tandis que sa mère sera tuée par la caricature du pire macho qui soit. Bref, Irving n'oublie personne et tape sur tout le monde, équitablement.

Mais dans le monde selon Garp, les écrivains sont aussi des pères. Irvong est un père qui écrit, Garp est un écrivain angoissé qui imagine les pires drames, se relève la nuit pour vérifier que ses enfants respirent encore et qui sera, ironiquement, le responsable indirect de la mort de l'un de ses fils dans un accident tragi-comique assez caractéristique du roman. Cette dimension de l'œuvre, la peur des parents envers ce qui pourrait arriver à leurs enfants, n'apparait que quelques temps après avoir reposé le livre, un peu comme une idée enfouie qui remonterait à la surface de ce roman-fleuve.

Dans le monde selon Garp, nous sommes tous des incurables. Incurablement humains.

***

(1) S.T. comme "Sergent Tirailleur". Le héros s'appelle donc Sergent Tirailleur Garp. Vous voilà bien avancés, vous allez être obligés de lire le livre pour comprendre !

(2) Là, franchement, si vous n'avez pas envie d'en savoir plus...

02 septembre 2008

Fin d'été

L'air est frais ce matin, une fraîcheur légèrement piquante qui surprend un peu quand on sort de la maison, de celles qui font se demander si l'on n'a pas eu tort de ne pas prendre un gilet, mais déjà un soleil qu'aucun nuage ne vient voiler apparait, comme une promesse de chaleur à venir. C'est peut-être une des vraies dernières journées d'été, ce serait dommage de s'enfermer dans la voiture ; prenons l'air pour aller au travail.

Dès les premiers pas le doute s'estompe, oui il fait beau aujourd'hui, il ne faudrait pas qu'il fasse plus chaud, ni même plus froid d'ailleurs, ce serait bien de rester comme ça, avec cette petite brise du matin qui transforme cette fin d'été en doux printemps et le chemin quotidien en promenade joyeuse sous les feuilles qui commencent tout juste à roussir.

C'est encore l'été et pourtant quelque chose est terminé ; on a ressorti les cartables, les cahiers, et repris les habitudes d'avant la parenthèse des vacances : c'est aujourd'hui la rentrée. Je croise le sillage d'enfants convergeant vers un même lieu, des papas en costume gris, cravate rose et lunettes de soleil sur le front bronzé, qui font un détour pour cette journée moins ordinaire ; on sent bien que les autres jours, ce sera la tâche de maman uniquement.

Il y a les touts petits, un peu effrayés, ou au moins décontenancés, silencieux. C'est leur première fois. Ils ont leur côté réservé pour entrer, loin de la cohue des "grands", c'est un rassemblement tendre et amusant, des poussins qui s'éloignent de maman. Aucun pleurs toutefois, il fait trop beau pour que tout cela soit vraiment tragique, et puis on se revoit ce soir, maman viendra te chercher...

Les moins petits, déjà habitués à ce cérémonial annuel, pépient, volubiles, entre leurs parents qui pensent à leurs affaires, le travail qui reprend, les impôts, la cantine à payer ; qui pensent à cette belle journée de fin d'été, où il ferait pourtant si bon se promener sous les feuilles.