31 mars 2010

L'appel du meuporg

Comme vous en avez tous entendu parler, je ne reviens pas sur les faits. Ah ? Il y a en au fond qui n'ont pas suivi ? Vous dormiez ? Bon, leçon de rattrapage : un journaliste de Télématin, émission jeune, techno et geek si il en est, s'est lancé, l'inconscient, dans un long développement sur l'addiction vidéoludique, se terminant en apothéose lorsqu'il désigne le coupable de tous les maux dont souffre notre belle jeunesse : le meuporg.

Le quoi ? Mais le meuporg voyons :


Ah oui, quand même, hein ? Il a beau être matinal, il a mal.

Je sais, c'est facile de se moquer, mais j'avais prévenu dès le titre.

Depuis, dans un éclat de rire général, le barbarisme (ou le néologisme ?) a fait l'objet de multiples reprises, parodies, détournements, caricatures, dont cet excellent remix, trouvé hier soir sur Ecrans :


Depuis, c'est la gloire. Nathanaël de Rincquesen est en passe de devenir la nouvelle idole des jeunes, le meuporg a un site a son nom, ainsi que l'inévitable page Facebook qui va avec et... France 2 a acheté le mot clé chez Google.

La gloire vous dis-je.

26 mars 2010

La honte est sur nous et pas sur eux

Si je devais citer Me Eolas à chaque fois qu'il dit quelque chose que j'approuve, c'est bien simple, je passerais mon temps à ça. Heureusement pour l'intérêt tout relatif de mon blog, je m'abstiens la plupart du temps, me contentant de relayer sa bonne parole sur Twitter, Del.icio.us, parfois Tumblr, et sur ma liste de partage Google.

Rassurez-vous, je ne suis pas idolâtre pour autant, il m'arrive de n'être pas d'accord avec les opinions de l'avocat blogueur le plus célèbre de France - je me souviens notamment de son débat Twitter au sujet de la religion avec Jean Quatremer, qui m'avait particulièrement agacé. Mais on connait ma position sur la religion...

Mais sur la nouvelle polémique qui passionne les médias qui n'ont rien de mieux à raconter, la désormais fameuse "affaire Zimmer", je ne peux que partager son avis. Ca se passe ici.
 
Et tout ce que retiennent Eric Zemmour et Philippe Bilger, c’est l’origine ethnique des délinquants, comme si elle était pertinente. C’est s’arrêter à la surface. Et pointer du doigt toute une population qui partage ce trait physique majoritaire chez les délinquants. Comme si elle avait besoin de ça.


Regardez donc les grands criminels, ceux qui peuplent les assises, ceux qui violent ou tuent. Marc Dutroux est-il arabe ? Michel Fourniret et Monique Pelletier sont-ils noirs ? Francis Heaulme ? Didier Gentil ? Marcel Petiot ? Patrick henry ? Yvan Colonna ? Les tueurs de l’ETA ? Ou sans aller chercher les grands criminels, Céline Lesage, Véronique Courjault, Marc Cécillon puisqu’il faut bien que je parle encore un peu de rugby ? On me rétorquera Youssouf Fofana et Omar Radad ; mais je n’affirme nullement que les noirs et les arabes sont à l’abri du crime. Mais ôtez le moteur de la pauvreté et du désespoir social (et le crime de Fofana, avant d’être raciste, est avant tout crapuleux), et miracle, la part de la population pauvre diminue instantanément. Il n’y a pas de gène de la criminalité. En est-on à devoir rappeler de telles évidences ?

Les box des tribunaux correctionnels ne sont pas remplis de noirs ou d’arabes. Ils sont remplis de pauvres désespérés. C’était déjà le cas il y a un siècle, quand le blanc était la couleur dominante.

La France n’a pas échoué à intégrer les populations qu’elle a fait venir d’Afrique ces cinquante dernières années. Elle n’a même pas essayé. C’est cela que la couleur des prévenus nous rappelle à chaque audience. C’est que pas un seul d’entre eux, bien que né en France, n’a pensé une seule seconde qu’il avait une chance de devenir lui aussi médecin, avocat, juge, journaliste au Figaro ou avocat général.

La honte est sur nous et pas sur eux.

Encore un mot, malgré tout : n'accablons ni Zemmour, ni Bilger. A l'instar d'Aliocha, je pense que chacun doit pouvoir exprimer son opinion sans encourir les risques d'un lynchage, qui, fut-il virtuel, n'en reste pas moins violent.

Après tout, ce n'est pas parce que Voltaire n'a jamais dit la phrase suivante qu'elle ne mérite pas qu'on lui accorde de l'attention : 
"Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire."

24 mars 2010

Rêverie du bureau solitaire

Cet après-midi, j'avais pourtant des tonnes de bonnes intention. J'étais prêt à accomplir mon travail avec rigueur et honnêteté, me coltiner toutes les tâches un peu ingrates que je repoussai depuis plusieurs jours maintenant, et même téléphoner à ce gars qui doit m'expliquer comment faire pour débloquer le machin qui empêche le truc de fonctionner. Mais ne nous attardons pas dans de vaines précisions techniques.

Cet après-midi, j'aurais bien voulu travailler, mais je sens que, comme l'affirme l'expression consacrée, "ça va pas être possible". Mon couloir est devenu le dernier salon où l'on cause. Encore suis-je bien péremptoire de m'approprier ce lieu de passage, dont le seul lien avec ma petite personne se borne au fait de desservir mon bureau, au sujet duquel je me dois de faire la même remarque : il ne m'appartient que dans la mesure où j'y passe une bonne partie de mes journées.

Que faire contre l'insidieux bourdonnement ? J'ai bien tenté de me joindre à la conversation, mais j'ai fini par retourner vaquer à mes occupations, tout en me demandant si on vaquait aussi librement devant un écran d'ordinateur, qu'on le fait cheveux au vent et esprit léger dans un champ au printemps. 

C'est un exemple, on peut aussi vaquer dans les rues piétonnes et commerçantes d'un centre-ville en plein hiver, ou dans les allées mélancoliquement romantiques du Père Lachaise, qui est le plus beau jardin de Paris quel que soit la saison. Et je ne dis pas ça pour encourager les pilleurs de couronnes funéraires dans leur basse besogne, mais bien plutôt pour vous encourager à vous perdre dans le coeur de cette nécropole, jusqu'à en oublier Paris tout autour, le bruit des voitures assourdi par la distance et les arbres, et ne plus voir autour de vous que les troncs de ceux-ci, se balançant à peine au gré du vent, qui souffle moins fort ici que sur le boulevard.


Un jour d'inspiration fougueuse et créatrice, je vous parlerai plus longuement de ce lieu charmant et poétique, où le regret éternel s'allie assez souvent avec la découverte cocasse, quand ce n'est pas le culte du disparu célèbre.

Pendant que je mets la dernière main à cette chronique rêveuse, le vacarme dans le couloir s'estompe comme une mer qui se retire, la molle quiétude de papier et d'étude revient à pas feutrés, la vie ronronnante et rassurante de l'étage reprend son cours.

Et le téléphone, jusqu'alors étrangement silencieux, se remet à sonner. La pause est vraiment terminée.

15 mars 2010

Votre mission, si vous l'acceptez...

Rendre hommage à tous les disparus plus ou moins connus, c'est quasiment mission impossible quand on tient un blog...

Mais Jim Phelps Peter Graves est mort, et je ne peux laisser passer cette occasion de jouer un peu avec un générique ultra-célèbre, et les ressources du web... J'accepte cette mission !

Tout d'abord le générique de la série originale :



Une version symphonique :



Une reprise à la guitare électrique :

(je ne vous mets pas toutes les versions à la guitare, Youtube regorge de vidéos de ce type ; mais je ne peux résister à l'envie de vous envoyer voir le bon, la brute et le truand de la guitare sèche)

Et une autre... à l'accordéon !



La version a capella (un peu à la façon du générique des Simpsons déjà évoqué) :



Et une bonne vieille parodie des Inconnus pour la route :



Hommage accompli !

13 mars 2010

Pour saluer Jean Ferrat

J'ai appris tout à l'heure la mort de Jean Ferrat.

Bien sûr, ce n'est pas notre époque, c'est plutôt celle de nos parents - une pensée au passage pour mon papa qui l'aimait beaucoup.

Mais de Jean Ferrat je connais certaines chansons, sa passion pour Aragon, son engagement aux côtés du parti communiste -il en fut l'un des compagnons de route, comme beaucoup, un compagnon déçu, comme beaucoup, et critique, comme trop peu ; engagement à rattacher à un humanisme au sens large.

C'est un des chanteurs par excellence du français dans toute sa poésie, des valeurs humaines, et d'une certaine forme d'écologie, à une époque où le mot n'existait même pas. Notons au passage qu'il a eu l'élégance de se retirer de la scène il y a plus de 20 ans, contrairement à tant d'autres qui s'accrochent désespérément à leur vieille gloire étiolée.

Je vous propose ce soir une petite anthologie pour saluer le bonhomme.

Tout d'abord La montagne, chanson qui restera pour moi associée à Jean Ferrat. Ecoutez bien les paroles, c'est à propos de celle-ci que je parlais d'écologie. Mais on peut aussi parler de la désertification des campagnes, de la disparition du monde paysan, du mépris d'une certain France envers une autre. Paysanheureux, je pense aussi à toi ces jours ci.

La Montagne -  1964


Jean Ferrat, communiste ? Oui, mais pas un béni oui oui, comme il le disait oui même. Quelques preuves en musique.


Camarade - 1969
"Ce fut à cinq heures dans Prague
Que le mois d'août s'obscurcit"


Le bilan - 1980
A propos de ce bilan, que certains voyaient "globalement positif"...


Mais il y a aussi cette chanson, où la mot "camarade" prend tout son sens :
Potemkine - 1965


Jean Ferrat, né Jean Tenenbaum, que les nazis ont privés de père...
Nuit et brouillard - 1963



Mais Jean Ferrat, ce n'est pas que l'engagement politique, fut-il noble. C'est aussi l'amour, la poésie, l'hommage rendu à la femme, notamment à travers les vers d'Aragon.

Que serais-je sans toi - 1964


Aimer à perdre la raison - 1971




La femme est l'avenir de l'homme - 1975



Et terminons par un hommage rendu à un autre poète, à travers une chanson qui rejoint les préoccupations  politiques déjà citées plus haut :



Complainte de Pablo Neruda - 1994



Lorsque la musique est belle
Tous les hommes sont égaux
Et l'injustice rebelle
Paris ou Santiago

Nous parlons même langage
Et le même chant nous lie
Une cage est une cage
En France comme au Chili

10 mars 2010

Jazzy dans le métro

Avec plus de chance, j'aurais pu écrire cet article hier. Ça aurait été parfait pour la journée des droits de la femme(1). Seulement voilà, je ne suis tombé sur cette ténébreuse affaire que cet après-midi.

De quoi s'agit-il ?  D'une femme nue dans un chariot de supermarché(2), agrémentée de la mention "J'accuse". Le tout étant la couverture du dernier album de Damien Saez, que je découvre d'ailleurs à cette occasion. C'est mon côté jeune et con, sans doute.

Prévue pour être affichée dans les couloirs du métro, afin de promouvoir l'album et le concert du chanteur, elle a été censurée. Enfin, non, ce mot n'est pas dans l'air du temps, ce temps hypocrite et bien pensant dans lequel nous vivons. L'image n'a donc pas été censurée, elle a été refusée par les sociétés d'affichage -vous voyez bien que ce n'est pas pareil.


Voici donc l'image, disons carrément le corps, du délit. Fallait-il cacher ce corps ? Nos âmes pudibondes allaient-elles en être troublées ? Notre belle jeunesse allait-elle être pervertie ? Saez serait-il un nouveau Socrate ?

Mais alors, pourquoi cette image a t-elle été refusée par de vertueux publicitaires (nommons-les, ils le méritent : CBS Outdoor, Clear Channel, Decaux et Mediatransport) effarouchés par tant d'impudicité ?  Car elle est, prenez vos pincettes stériles et ouvrez les guillemets avec précaution "dégradante pour l’image de la femme" et "contraire à la recommandation 'Image de la personne humaine'"

Je vous laisse reprendre votre souffle et on repart.

Je vais vous dire comment j'interprète cette image : c'est une dénonciation -violente pour l'ego du publicitaire moyen- de la marchandisation du corps de la femme. Une évocation par l'exemple de la façon dont on utilise le nu, le sexe, l'érotisme pour vendre tout et n'importe quoi. Surtout n'importe quoi d'ailleurs.


Je plains Saez, victime, après Tati, Malraux et Gainsbourg de la bêtise ambiante. D'autant plus que le droit de riposter lui a également été refusé ; sa deuxième affiche n'a pas eu l'heur de plaire non plus. Même si là, on peut comprendre pourquoi.


Je vous invite à lire sa réponse publiée par Rue89 :
Alors que le vulgaire à outrance et les illégalités font rage sur chaque devanture et dans ces mêmes couloirs de métro, alors que nous vendons nos chairs, à tort et à travers, pour n'importe quel inutile qu'il faudra vendre aux enfants, alors que la femme n'a jamais été autant méprisée dans sa qualité d'être humain autre que celle d'être une chatte béante dans laquelle on refourgue tous les artifices du nouveau monde, voilà que les petits capos voient de l'outrage quand le féminisme est à son expression la plus pure.
Autre réplique cinglante piochée sur le site des Inrocks :
Je n’ai pas la sensation que les couloirs de métro m’aient attendu pour dégrader l’image de la femme. Avec le J’Accuse dessus il n'y avait pas de doute possible. Il s'agissait d'utiliser la pub pour lutter contre la pub.
On ne saurait mieux dire. Il y a même des preuves.

Si vous en voulez encore plus, je vous conseille un petit tour du côté du Pire de la pub.

Ce n'est pas très grave en soi. C'est juste révélateur de l'état d'une société.

La nôtre.

***

Le titre va faire plaisir à Olivier, qui aime bien que l'on parle de Raymond Queneau ;)

(1) Et non pas "Journée de la femme" comme on l'entend un peu partout
(2) Eh oui, 'caddie", c'est une marque déposée

08 mars 2010

En musique : La liste / Rose

Tous les goûts sont dans la nature, n'est-ce pas ? Alors libre à vous de ne pas aimer cette chanson ; pour ma part j'aime beaucoup.

Il y a plusieurs raisons à cela. La plus évidente est sans doute la jolie voix de la demoiselle, mais à force d'écouter cette chanson, je me suis dit qu'il y avait autre chose. Alors j'ai cherché les paroles, et j'ai compris : cette liste de choses qu'elle veut faire, ça me rappelle Je l'aimais, le roman d'Anna Gavalda.

Chérie de Sammy comme moi-même avons beaucoup aimé le livre et le film, et avons notamment retenu cette scène déchirante où une femme écrit la liste des choses qu'elle aimerait faire avec un homme qui n'est pas assez présent pour elle...

Si vous n'avez pas le temps ou pas l'envie de regarder le film, lisez au moins le livre, il n'est pas bien gros, mais la qualité ne se mesure pas à l'épaisseur, même si j'ai apprécié Ensemble c'est tout... (non, ce n'est pas paradoxal)


Maintenant, vous pouvez trouver, comme l'un des commentateurs sous cette vidéo (non exportable, voilà pourquoi j'ai pris celle de l'émission de Labro) que c'est "une liste de clichés pathétiques". Tous les goûts sont dans la nature.

01 mars 2010

Au bonheur des noobs

Ce matin, j'ai lu cet édito de PC Inpact portant essentiellement sur les noobs. Dans le jargon webo-informatique, noob est le qualificatif légèrement méprisant dont on affecte les nouveaux venus et par extension, ceux qui n'y connaissent rien et/ou ne comprennent rien et/ou posent toujours des questions de base, même après des années de pratique.

Nil Sanyas, l'auteur de l'édito, donne d'ailleurs une liste (non exhaustive...) des questions typique du noob :
- Les noobs ne savent pas/oublient que mettre un accent dans une url ou une adresse email pose des problèmes…
- Les noobs lisent et même cliquent sur les spams qu’ils reçoivent.
- Les noobs installent des navigateurs, des barres (Google, Yahoo!), etc. sans s’en rendre compte lorsqu’ils installent d’autres logiciels.
- Les noobs, en général, ne lisent pas et cliquent sur OK (ou suivant) sans vérifier ce qu’ils installent ou ce à quoi ils s’abonnent.
- Les noobs ne saisissent pas l’importance des formats texte, vidéo et audio, et leurs conséquences que cela peut avoir s’ils veulent ouvrir lesdits fichiers (sans les codecs installés), ou encore sur les autres ordinateurs ou le matériel qu’ils utilisent (baladeur, etc.). Le mot compatibilité leur est quasi inconnu, et ne parlons pas d'interopérabilité.
-Les noobs sont très en avance sur leur temps et pensent que la licence globale est appliquée. Oui, pour eux, télécharger n’importe quel morceau et film est tout à fait légal. Payer leur abonnement Internet est suffisant.
- Face à un problème informatique, même mineur, le noob bloque directement. Et ils vous appellent… Ou il achète un nouvel ordinateur sans chercher à résoudre le problème. À croire que la logique informatique est différente du reste du monde, alors que concrètement, pas tant que ça.
- Le son ne marche pas ? Le noob ne pense pas à vérifier si les enceintes sont allumées ou si le son est coupé sur leur OS.
- Internet ne fonctionne pas ? Le noob ne pense pas à vérifier si le câble Ethernet est bien enfoncé, ou si le Wi-Fi est bien activé.
- Demander Alt+F4 en discutant sur un chat ou via un jeu vidéo par exemple fonctionne très souvent. Sauf si la personne est tellement noob qu’elle ne sait pas qu’il faut garder le Alt enfoncé...

 
A cette définition un brin généralisante, j'apporterais volontiers un bémol : il faut distinguer le noob du newbie. Le newbie (= le nouveau) est le nouveau venu pur sucre, celui qui découvre. Il est là pour apprendre et ne doit donc pas être blâmé de ses erreurs. Le noob par contre, a plus d'expérience, mais commet des erreurs ou adopte un comportement de débutant.

Ces définitions n'ont bien sûr rien d'officiel, et peuvent s'appliquer à la bureautique, au web, aux jeux vidéos... qu'importe le domaine, à partir du moment où l'on peut expédier la question du noob d'un cinglant "RTFM"

La suite de l'édito semble vouloir démontrer, à travers l'interview de deux femmes de geek, que le noob est avant toute chose une créature avide d'apprendre, qui ne demanderait qu'à progresser. Cela partant d'un constat  expérimentalement vérifié sur deux sujets, je ne mets pas en doute cette hypothèse.

Néanmoins, je ne suis pas vraiment satisfait de cette démonstration. D'abord parce qu'après la lecture de la liste des questions de noob, je m'attendais à une autre conclusion. Ensuite parce que dans l'une des deux interview se trouve une phrase révélatrice de tout ce qui sépare le geek du noob, qui apparait dans cet optique comme le synonyme de "monsieur tout le monde" : "C'est pourtant simple comme bonjour pour nous tous, mais il est important de savoir que ce n’est pas le cas pour tout le monde, loin de là"


Ce que j'espérais en guise de conclusion, c'est un appel à une informatique plus simple, plus accessible à mamie Suzanne, à nos chéries-qui-s'y-connaissent-pas, à Tatie Germaine, et à Tonton Gaspard qui fait ce qu'il peut pour rester dans le coup.  Et l'auteur le reconnait à demi-mot quand il dit que ce n'est pas simple comme bonjour pour tout le monde. 

Car je pense que ce n'est pas seulement une question d'apprentissage et de bonne volonté. Bien souvent, lire ce satané mode d'emploi ne sert à rien, parce que ce Fichu Manuel n'a pas été conçu pour moi, mais pour mon voisin "qui s'y connait". Parce que le manuel a été traduit avec les pieds. Parce que mon mari/petit ami/fils/cousin/voisin/pote geek va m'expliquer avec ses mots à lui, et que la pédagogie n'est pas un don inné. Parce que j'ai peur de mal faire et de "casser quelque chose".


La peur de mal faire. Casser quelque chose. S'estimer mal équipé pour comprendre. Si vous avez déjà été amené à dépanner quelqu'un, même pour quelque chose de simple (surtout pour quelque chose de simple), vous avez forcément déjà entendu l'une de ces phrases. Voilà pourquoi je suis un peu déçu par cet édito : ce n'est pas aux noob de venir à l'informatique, c'est à l'informatique de se mettre à leur niveau. Voilà pourquoi RTFM, même si ce n'est qu'une expression-cliché, pas aussi utilisée qu'on pourrait le croire, est révélatrice avant tout d'un état d'esprit, qui doit disparaître au profit de l'éducation et de la simplification.

Et au profit de l'égalité des sexes ? Avez-vous remarqué à quel point ces articles (l'édito dont je parle depuis tout à l'heure, et mon texte) sont connotés ? On dit "un geek" et "ma chérie ne comprend pas". Ok, c'est souvent comme ça que ça se passe, mais quand même...

Car on est toujours le noob de quelqu'un !


Illustrations :
- I'm a noob CC Andrew*
- RTFM cofee mug CC  richardmasoner
- If you want them RTFM, make a better FM CC Rerun van Pelt