A Besançon, les facades sont blanches et grises, le Doubs coule ses méandres autour de la vieille ville, et la citadelle domine le tout de sa masse imperturbable. Quand Sammy et Chérie de Sammy partent en promenade, c'est à l'assaut de celle-ci qu'ils s'élancent. On y arrive en gravissant une route à côté de laquelle la montée de l'Alpe d'Huez n'est qu'une aimable excursion pour cyclotouristes amateurs, et on profite du spectacle, du lieu, de ce moment simple et heureux. Bref, du soleil qui est magnifique, aujourd'hui.
D'autant plus que ce n'est pas n'importe quelle citadelle ! C'est celle que Vauban a construit sur la colline dominant la ville afin d'en assurer l'essor touristique deux siècles plus tard. Ce qui prouve suffisament le génie et la prévoyance de cet homme. Les bisontins (qui sont gens fort pratiques même si ils ont un gentilé ridicule), ont intégré dans l'enceinte de cette imposante structure la moitié de leurs musées. Du moins tous ceux qui finissent en -um. Comme
Les petites bébêtes (celles qui montent, qui montent) sont pour leur part fort judicieusement placées dans une sorte de cave, le déjà cité noctarium, où règne l'obscurité d'un milieu de nuit sous les étoiles. Ce n'est pas sans une certaine appréhension que l'on entre dans cet endroit où l'on se déplace à tâtons, pour contempler dans leur habitat naturel la souris, la musaraigne, le rat et le surmulot, qui est le nom savant du rat d'égout. Les minuscules musaraignes musardent sur du noisetier, les rats grouillent sur le fauteuil du grand-père et dans un égout moins vrai que nature car trop propre, et les souris blanches aux yeux rouges. Un peu comme moi en sortant, mais c'est à cause du soleil. Je ne peux m'empêcher de penser à La peste et à Pars vite et reviens tard, mais c'est pas ma faute.
Les autres bestioles s'observent à la lumière et c'est tant mieux. L'idée de me retrouver dans l'obscurité en compagnie de mygales, de blattes et de quelques autres arthropodes choisis m'est particulièrement odieuse. Les mygales sont poilues, pleines de pattes et se cachent sournoisement dans un coin de leur boîte. On ne les voit qu'à la dernière seconde, c'est une surprise fort peu réjouissante. Les vieillards les plus endurcis blêmissent, les petites filles crient, les amoureuses s'accrochent à leur Sammy. On ne devrait pas autoriser de tels spectacles. A un détour de couloir, des fourmis s'exposent dans des tubes et des boîtes de plexiglass. Elles font tout un parcours de la maison au terrain de jeu, s'ébattent, s'ébrouent, font tous leurs tours. C'est encore plus passionant que de regarder une bûche flamber dans la cheminée. Sammy capture une fugitive et
A l'extérieur, un bassin permet de toucher des poissons vivants. Je précise vivant car sinon c'est pas pareil. Et c'est très vrai car les murs de Dijon s'ornent depuis une semaine de publicités bichromiques invitant la foule à s'approcher, venir voir, se presser en masse à une attraction itinérante d'otaries vivantes et de requins dans le même état. Je ne peux que m'en réjouir. Le requin mort n'attire pas vraiment le public.
C'est sûrement pour ça que l'on n'en trouve pas dans la citadelle de monsieur Vauban.
En réalité, le noctarium ,n'a été construit que pour que les garçons emmènent leurs chéries dedans et qu'elles s'agrippent à eux, je suis sure..... il est fort ce Vauban....et quel visionnaire! ;-)
RépondreSupprimerAh, cette émotion contenue est sans doute due au fait (inconscient) que vous marchiez sur mes pas ! Eh oui, moi connaître Besançon citadelle, moi parcourir, moi aimer, moi reconnaître la fourmi fugueuse (elle se nomme Filoche) et la mygale n'est pas si terrible (Aglaé)...
RépondreSupprimerLa prochaîne fois, faudra venir boire un café à la maison :-)
Kiki
Kiki elle a pas dit : Besançon est ma ville natale, celle où j'ai fait ma maternelle, mon CP et mon lycée. Bref, je suis bisontin. Comme Victor Hugo. Comme les frères Lumière. Comme Proudhon.
RépondreSupprimerLa prochaine fois faudra venir boire un café à la maison en poussant un peu plus loin, du côté de Lure. Pardon ? Ma femme l'a d'jà dit ? Ah ouais !
RV
Tilu, il faut se rendre à l'évidence : ton explication est la seule valable... je n'en vois pas d'autre à même de justifier l'existence de ce lieu !
RépondreSupprimerMonsieur et Madame de Posuto (merci à Tilu pour la formule !), c'est avec grand plaisir (pour ne pas dire grand volontiers) que je m'inviterai à piller votre stock de café. Sans sucre s'il vous plait. Laissez moi juste le temps de convaincre Chérie de Sammy que les gens de l'autre côté d'internet ne sont pas tous d'affreux psychopathes. :-) Mais ce serait bien chouette.
Kiki, merci de m'avoir appris le nom des p'tites bestioles. J'aurai moins peur lorsque je leur ferait la causette à coup de balai dans les mandibules.
"des ânes qui ressemblent à des kangourous mais pas trop." Hem! Qu'à donc bu (fumé?) Sammy?
RépondreSupprimer"Les mygales sont poilues, pleines de pattes" tout à fait d'accord, et je te préviens, si je cauchemarde cette nuit, c'est ta faute!J'AI HORREUR DES ARAIGNEES!!
Chronique bisontine: où sont les bisons? (non, là je rigole...)
Je suis vraiment désolé de te causer tant de frayeurs Orion ; j'en suis d'autant plus contris que déjà Chérie de Sammy menaçait de cauchemarder à grand cris après avoir vu les rats, alors je ne voudrais pas infliger la même chose à Chéri d'Orion ;-)
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