Mais où sont les vitraux, les dessins, et les photos ? Les commentaires littéraires et les critiques de films ? Qu'attend donc Sammy pour nous apprendre des choses grandes et magnifiques ? Que ne nous fait-il visiter Dijon comme il le fait si bien, plutôt que de nous agacer les synapses neuronales à coup de questionnaire ?
Eh ben... il patauge un peu. Il ne faudrait jamais prendre de vacances. Ne prenez jamais de vacances ! C'est bien trop dur de revenir. Reconnecter les neurones et l'ordinateur, remplir le frigo, vider sa valise. Mettre le réveil en batterie et la chemise sur le cintre. Se raser. Réviser les leçons et dire bonjour à la maîtresse. Rien ne change vraiment depuis la toute première rentrée des classes.
Heureusement, il y a Paroles plurielles. Sammy a quand même pris le temps nécessaire de s'affronter à la consigne 33, et la publication de sa quatrième participation tombe à point nommé pour vous donner à lire. Et là, attention, ce n'est plus du remplissage... puissiez-vous prendre autant de plaisir à lire ces phrases que j'en ai eu à les écrire.
Mais, avant toutes choses, la consigne : sur cette peinture de Léon Spilliaert, et avec comme phrase finale C'est décidé, elle vivra centenaire, il fallait à nouveau inventer une histoire...
Eh ben... il patauge un peu. Il ne faudrait jamais prendre de vacances. Ne prenez jamais de vacances ! C'est bien trop dur de revenir. Reconnecter les neurones et l'ordinateur, remplir le frigo, vider sa valise. Mettre le réveil en batterie et la chemise sur le cintre. Se raser. Réviser les leçons et dire bonjour à la maîtresse. Rien ne change vraiment depuis la toute première rentrée des classes.
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Heureusement, il y a Paroles plurielles. Sammy a quand même pris le temps nécessaire de s'affronter à la consigne 33, et la publication de sa quatrième participation tombe à point nommé pour vous donner à lire. Et là, attention, ce n'est plus du remplissage... puissiez-vous prendre autant de plaisir à lire ces phrases que j'en ai eu à les écrire.
Mais, avant toutes choses, la consigne : sur cette peinture de Léon Spilliaert, et avec comme phrase finale C'est décidé, elle vivra centenaire, il fallait à nouveau inventer une histoire...
Adieu l'amour, adieu les fleurs, adieu parfum et doux satin ; son voile s'envole au vent du large, à quoi bon le retenir ? Son bel amour est mort, pourquoi devrait-elle vivre ? A quoi bon cette vie, désormais inutile, à quoi bon demeurer dans ce monde déserté ? Pourquoi ne pas partir, fuir l'écume du chagrin ? Assise au bord du vide, elle entrevoit l'amer. Assise au bout du monde, elle écoute les vagues. Un vague sourire l'effleure, elle aime ce paysage. Lancinante litanie, répétition du rien, image de son coeur qui ne bat pour personne.
Dans la boue et le sang, dans le froid de Craonne, son bel amour est mort, emporté par la nuit. Fusillé face au mur, tombé au champ d'horreur, il est mort dans le froid, le sang et la boue noire. Abattu comme un chien qu'on jette dans un trou, il est mort pour l'acier et pour le prix du blé, il est mort pour la gloire et pour l'honneur infâme. Elle hait l'humanité comme elle hait de survivre, alors c'est décidé, elle vivra solitaire.
Voici la mort, voici les pleurs, voici le crêpe et le linceul. Le vent d'ignominie souffle sur sa douleur, son bel amour est mort, sa mémoire est souillée. Elle a reçu hier le courrier officiel. Condamné pour l'exemple et traître à la patrie. Femme de déserteur et non veuve de héros, elle doit subir l'opprobre et le dédain muet. Qui entendra sa voix au milieu des fanfares ? Mais elle criera justice, et elle restera fière. Jusqu'à la der des der, jusqu'à la fin du siècle. Alors c'est décidé, elle vivra centenaire.
Encore quelques mots pour finir...
Souvenez-vous des mutins de 17, fusillés pour l'exemple. Souvenez-vous des bouchers galonnés. Souvenez-vous de la chanson de Craonne.
Dans la boue et le sang, dans le froid de Craonne, son bel amour est mort, emporté par la nuit. Fusillé face au mur, tombé au champ d'horreur, il est mort dans le froid, le sang et la boue noire. Abattu comme un chien qu'on jette dans un trou, il est mort pour l'acier et pour le prix du blé, il est mort pour la gloire et pour l'honneur infâme. Elle hait l'humanité comme elle hait de survivre, alors c'est décidé, elle vivra solitaire.
Voici la mort, voici les pleurs, voici le crêpe et le linceul. Le vent d'ignominie souffle sur sa douleur, son bel amour est mort, sa mémoire est souillée. Elle a reçu hier le courrier officiel. Condamné pour l'exemple et traître à la patrie. Femme de déserteur et non veuve de héros, elle doit subir l'opprobre et le dédain muet. Qui entendra sa voix au milieu des fanfares ? Mais elle criera justice, et elle restera fière. Jusqu'à la der des der, jusqu'à la fin du siècle. Alors c'est décidé, elle vivra centenaire.
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Encore quelques mots pour finir...
Souvenez-vous des mutins de 17, fusillés pour l'exemple. Souvenez-vous des bouchers galonnés. Souvenez-vous de la chanson de Craonne.
Mutins de 17 - il faut aussi aller revoir les "classiques" : Kubrick - Les Sentiers de la Gloire.
RépondreSupprimerC'était juste pour vérifier : depuis quelque temps, quand je place un commentaire chez Sam le Maudit, le lien caché sous mon nom ne fonctionne pas ... (il commence par l'url du blog de Sammy ! )
RépondreSupprimerBen comment fais-tu ? Justement, il n'y a pas de lien sur ton pseudo. Je ne comprend pas.
RépondreSupprimerC'est bizarre, parce qu'avec les autres, ça marche... à croire que ta malédiction s'est retournée contre toi ^^
Attends, je vais t'arranger ça : Oh les gens ! Allez tous faire un tour chez Christelle, sur la ligne 9 !
J'ai toujours profondément détesté la guerre et ceux qui la font au nom d'idéaux qui cachent en fait des raisons moins avouables.Et j'ai toujours pensé que les déserteurs étaient les seuls qui y voyaient clair dans toutes ces boucheries, et qui avaient le désespoir (et non le courage) de leurs opinions."Mr le Président, je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être, si vous avez le temps..."
RépondreSupprimerL'Histoire se répète hein... hélas.
RépondreSupprimerT'as du talent pour l'écriture Sammy je te l'ai toujours dit ...
RépondreSupprimerMerci Lilou :-)
RépondreSupprimerLa manière dont tu racontes cette histoire me touche beaucoup, mais je t'ai déjà dit que tu as un sacré bout de talent. Et ce style différent me plait par son lyrisme, tu dois t'en douter. C'est très beau Sammy!
RépondreSupprimerMerci ! Comme je l'ai dit sur PP, j'ai essayé de travailler un peu plus sur les mots et les sonorités, choses qu'il est plus facile (permise ?) de faire dans un récit à la troisième personne.
RépondreSupprimerJe suis content que ça te plaise.