27 juin 2006

Musique et autres impressions nocturnes

Il y a deux jours, une affiche collée sur la cage vitrée d'un escalier de mon immeuble -sans doute était-elle assez colorée pour attirer mon attention- annonçait une soirée musicale gratuite ayant pour point d'orgue le Pierre et le loup de Prokofiev, mais où l'on pourrait aussi entendre Mozart, Haydn et Sibelius. Je me souvins alors que l'édition estivale du magazine d'information de l'agglomération dijonnaise s'accompagnait d'un supplément consacré, sinon à la culture, du moins aux festivals de l'été, et que je l'avais feuilleté avec l'intérêt poli que l'on consacre habituellement au menu d'un repas d'enterrement, c'est dire si j'y mis de la mauvaise volonté.

Je l'ai relu depuis, il y a plein de choses intéressantes ; j'y reviendrai.

Allons pauvre âme pleurnicharde, ça te sortira. Tu pourras te changer les idées, faire quelque chose d'inhabituel, et passer pour quelqu'un de raffiné. Et tout ça gratuitement.

Les festivités étant prévues pour 20h35 au grand théatre (j'ignorais qu'il en existat un petit), je mangeais tôt et rapidement, vérifiais que j'avais bien mon appareil à la ceinture et mes lunettes sur le nez (il m'arrive de les chercher...), et pris bien entendu le chemin le plus long possible pour me rendre au lieu dit. Un de ces jours, je vous ferai un petit topo sur mon extraordinaire non-sens de l'orientation, ça va bien plus loin que le fait de ne pas se repérer. Vous allez bien rire, tiens.

C'est la première fois que je rentrais dans le théatre de Dijon. C'est un peu le décor que j'attendais : scène, fauteuils, balcons et lustre au centre d'un plafond peint d'une fresque. Et, devant la scène, un rideau aux reflets moirés. Les gens finissent d'arriver alors que je suis déjà installé. Ils bavardent, s'agitent, regardent l'heure et consultent la messagerie de leur portable. S'assoient, débattent quelques minutes, changent de place. Se prennent en photo, notamment une bonne femme qui a mitraillé toute sa petite famille à l'aide de son appareil photo triple flash à déclenchement progressif et laser anti yeux rouges. Super.

Les musiciens étaient de deux groupes : l'association des musiciens amateurs et la société philarmonique de Dijon. Je ne suis pas à même de juger les prestations des uns et des autres, n'ayant pas du tout, mais alors pas du tout l'oreille musicale... Je me suis laissé porter par la magie de l'instant, l'émotion diffuse de la musique se mêlant à ma déprime me donnant des envies passagères de pleurer.

Parmi les amateurs, un pianiste a ému toute la salle je crois. Il est arrivé sur scène, petit homme légérement voûté, s'est approché de l'instrument, et s'est tourné vers la salle pour saluer. Il est mongolien. Il a joué avec difficulté et application la Sonate au clair de lune, dont les premières mesures correspondent si bien à mon état d'esprit. La suite, criblée de blancs et de fausses notes, ne m'a pas inspiré grand chose. Mais il a été parmi les plus applaudis de la soirée. Il le mérite, et je lui donne toute mon admiration et mon respect. Il est le vrai héros de la fête.

Milieu du concert et "tête d'affiche" : le Pierre et le loup" de Prokofiev. Souvenir d'enfance, évocation des premières découvertes musicales, qui n'a pas au moins un air de ce conte en tête ? Moi c'est la clarinette annonçant le chat qui me revient sans cesse en mémoire.

Fin du concert. Je rentre en trainant le pas, remontant la rue centrale de Dijon, m'attardant sur cette place centrale -place de la Libération- qui doit être prochainement inaugurée après rénovation. Bah, ils ont mis des pavés à la place du macadam quoi... Je me fais fort d'assister à cet événement électoraliste et de vous rapporter mon éclairage acide. Pour l'instant, je constate que les trois rangées de jets d'eau surgissant d'entre les pavés ne sont pas précisement au point. Trop haut, ceux-ci éclaboussent une vaste zone alentour, bien au delà des rainures minuscules censées récupérer le liquide. L'une d'elles est si mal placé près d'un banc qu'il n'est pas envisageable de s'y asseoir... Sûrement l'architecte a t-il voulu s'inspirer de la Place des Terreaux (Lyon, je précise pour ceux qui ne sauraient pas !) mais il aurait mieux fait de s'abstenir.

Un des petits jets de la place des Terreaux, merci Google

La photo qui suit date de septembre 2005, et a été prise du haut de la tour Philippe le Bon -que vous trouverez dans mes photos sur Flickr- lors des journées du patrimoine. Il faudra que je reprenne la même cette année pour voir la différence...

La place de la Libération avant rénovation

Je ne m'attarde pas plus longtemps devant ce navrant spectacle de gaspillage des deniers publics -vous marrez pas, c'est avec vos sous qu'ils font ces conneries- tout en essayant de ne pas adopter une posture de démagogue populiste et télévisuel. (il fait partie de mes têtes de turc préférées lui...) La suite de ce passionnant reportage sur cette tentative d'irrigation des pavés dans 4 jours...

Vaguement attiré par un léger mouvement de foule et une musique allant crescendo à chaque pas, je me dirige vers la Place François Rude -on ne vous prendra jamais pour un vrai dijonnais si vous ne dîtes pas Place du Bareuzai- où se dresse une estrade sur laquelle s'ébattent joyeusement des danseurs en costume traditionnel, accompagnés d'air tout aussi bourguignons.

J'ai poussé la gentillesse jusqu'à vous trouver
les paroles et la musique !

Je reste jusqu'à la fin de ce spectacle folklorique donné par -mon guide précité me l'apprendra en rentrant- L'harmonie des cheminots de Dijon et Les Compagnons du Bareuzai, bien moins intéressé par la musique bourguignonne que par ce digne enfant de la treille, qui s'adresse aux spectateurs et aux musiciens en allemand, et s'imagine faire danser à lui tout seul toute la troupe par la seule grâce de son harmonica et de ses mouvements désordonnés.

Il prête des serments, dicte des lois sublimes / Terrasse les méchants, relève les victimes, / Et sous le firmament comme un dais suspendu / S'enivre des splendeurs de sa propre vertu.

Je repart en direction de mon vaste domaine, je pense vaguement que la France joue ce soir ; sera-t-on débarassé des footeux ? Passant devant un bar, j'avise une télévision au fond de la salle ; forçant un peu les yeux, il me semble déchiffrer France 2 - Espagne 1. Mais je ne suis pas sûr, c'est bien flou ma foi... A quelques rues de chez moi, un rugissement provenant d'une fenêtre confirme néanmoins cette impression : Ouais ! Zidaaaaaaaane ! La suite, tout le monde la connait...

La statue hautaine de Saint Bernard, sur la place du même nom, m'inspire ce début de quatrain, à jamais incomplet, j'en ai peur :
La nuit était très claire et mes idées fort sombres
Saint Bernard dans la nuit levait ses doigts d'airain...
Un volontaire pour la suite ?

C'est ainsi que se passent les nuits des joyeux mais déprimés enfants de la Bourgogne...

Ah, au fait, le bareuzai, c'est lui :
Vers sous le clodo : Baudelaire, Le vin des chiffonniers

Poésie urbaine, splendeur perdue des jardins et coeurs cabossés

Un samedi ensoleillé à flâner par les rues de Dijon. Appareil photo à la ceinture et moral dans les chaussettes, je sors prendre des couleurs (oui, je nargue un peu là !) et des images. Une seule et impérieuse consigne : ne penser à rien, du même ordre d'importance que celle interdisant de fumer dans une remise d'artificier. Mais je ne sais que trop bien que ce ne sera pas possible, tout au plus pourrais-je poser un regard aussi sombre qu'acéré sur milles détails négligés du tout venant.



Les trois premières photos de l'après midi : l'étonnante diversité des soupiraux ; l'aviez-vous remarqué ?




Tout en regrettant une fois encore de ne pas pouvoir partager ces pensées désordonnées qui m'assaillent, je cherche les témoignages de l'irruption de la poésie dans la banalité urbaine. La forme désordonnée des nuages, la couleur délavée d'un portail qui n'a pas été repeint depuis de nombreuses années, un minuscule bout de scotch collé sur un mur crêpi, les caténaires et autres feux de signalisation à la signification cachée pour le profane, qui fait attention à ce décor trop quotidien ?


Ma démarche un peu moins élastique qu'à l'ordinaire me mène jusqu'au jardin de l'Arquebuse, horrible petit parc qui à la prétention de se faire passer pour un jardin botanique. Les serres sont à l'abandon, les pièces d'eau sont envasées, les rangées de plantes sont envahies par les herbes folles, les roses dépérissent et les statues, qui d'ailleurs ne sont que d'affreuses reproductions en plâtre, tombent morceaux par morceaux. On pousse même le vice jusqu'à cultiver l'ortie et le pissenlit géant à titre expérimental. C'est affligeant.


Et puis, et puis encore ?

Pas d'idoles à trompe, ni de trônes constellés de joyaux lumineux... juste quelques images amusantes ou étonnantes, telles que le sens pratique qui s'exprime avec vigueur chez ces déménageurs :


Ou bien encore ces panneaux détournés de leur usage primitif ; le premier servant de support à des autocollants dont je ne m'explique pas le sens, mais quelque chose me dit que ce ne doit pas être reluisant -si quelqu'un a l'explication ça m'intéresse...














Le second nettement plus bon enfant, se fait le support d'un humour bien de chez nous... quelques lettres vous manquent et tout est beaucoup plus drôle...


Mais il faut croire que tout complote pour me faire revenir à ma première pensée... ( "Tout m'afflige et me nuit et conspire à me nuire" ?) du moins c'est avec un sourire moqueur, moqueur envers moi-même, moqueur envers l'ironie des choses, que j'ai pris cette ultime photo symbolique d'un petit coeur tout cabossé, mais qui pourtant doit bien encore capter quelque chose...

***

Lisez donc, il parait qu'un bon livre console de tout :
Le voyage, in Les Fleurs du mal (lien dans l'article)/Baudelaire
Phèdre/Racine, (pas cher en Folio)

20 juin 2006

Promenons nous dans les bois

Le 18 juin c'est l'appel de la forêt...


...voilà pourquoi, comme annoncé il y a quelques jours, je me suis rendu ce dimanche à la foire "Euroforest", à Saint-Bonnet-de-Joux, au plus profond de la forêt de Saône-et-Loire. Euroforest, comme une étude étymologique rapide le laisse deviner, c'est la foire européenne de la forêt. Et ça a lieu tous les 3 ans, en Bourgogne. Non, vous n'auriez pas pu trouver en étudiant attentivement le nom, ça c'est moi qui vous l'apprend.

Si l'événement est essentiellement destiné aux professionnels de la filière bois, le dimanche est le jour des familles, du grand public et des badauds. Excellente occasion de faire à nouveau quelques centaines de kilomètres en plein soleil, dépenser quelques euros en autoroute et en essence, et en profiter pour se perdre allégrement dans des coins de Bourgogne où ma Saxo n'aurait jamais mis les pneus autrement. (Dijon/Saint-Bonnet-de-Joux via Le Creusot, les connaisseurs apprécieront...)

Pause touristique forcée au Creusot

J'ai donc déambulé avec ma nonchalance (élégante !) habituelle au milieu des semi-remorques, broyeurs, fendeuses et autres abatteuses. J'ai moi aussi benoîtement admiré, contourné, photographié des monstres plus ou moins effrayants, avec des pinces, des griffes, des carapaces et des dents. Des chaînes, des câbles, des tuyaux. Bref, une ménagerie improbable et imposante d'outils destinés à couper, broyer, trancher, écraser, scier... Lier, fagoter, réduire en plaquettes et consumer dans une chaudière apocalyptique. Ceux qui souhaitaient se réincarner en arbre sont désormais prévenus.


C'est à dessein que je parlais de nonchalance élégante. D'abord je tenais à montrer que maintenant je sais l'écrire (message personnel du jour !) et parce que j'ai une fois encore admiré le mauvais goût et le laisser aller vestimentaire des gens, ventripotents et hydropiques de tout âge et de tout gabarit, t-shirt sur l'épaule et casquette sur la tête, n'hésitant pas à faire étalage de leur masse graisseuse poilue et superflue.

Prenant très à coeur de voir le maximum de choses afin de pouvoir écrire à mon retour un compte-rendu aussi détaillé que possible, je m'arrêtais à chaque stand, regardais chaque nouvel objet de mon oeil de grand gamin amusé, et écoutais avec un plaisir extrême le discours des camelots autour desquels se masse un public dubitatif et émerveillé devant les progrès de la science. Qu'il vende la machine à rendre polies les surfaces rustres, la poudre de perlinpinpin, le nettoyant universel ou l'affuteur itou, c'est toujours le même discours, la même méthode. On commence par les situations les plus courantes, les objets les plus ordinaires -le couteau de cuisine ébréché, le canapé tâché ou l'argenterie ternie- pour bien montrer que le produit vanté s'adresse à tout le monde, même aux plus humbles demeures. Mais à la fin de la démonstration, ce ne sont que lames de tondeuses, plaques de cuisson carbonisées (mais comment font-ils ?) et saletés incrustées. Que sais-je ? Pare-brise de fusée et autres moteurs à réaction. A ce stade, on ne serait pas étonné d'apprendre que l'affuteur universel équipe les cosmonautes, que le détachant miracle récure les toilettes du Ritz depuis que Napoléon en imposa l'usage, et que Léonard de Vinci lui même ne se séparait jamais de son coupe-cuticule favori.

On approche alors du moment que je préfère. La foule béate hésite, malgré le prix extrêmement compétitif, sacrifié pour tout dire, et attend que quelqu'un lui montre la voie, qu'un intrépide client fasse le premier achat pour décider tous les autres. Et bien il y a toujours un pionnier pour tendre son billet de 20 euros (quand je vous disais que c'était une misère) et s'extasier avec enthousiasme sur les merveilles de son acquisition. Mais ce n'est pas obligatoire. L'important est de donner l'exemple aux autres, qui vont, moutons rassurés, se jeter avec avidité sur le stock presque épuisé, dépêchez-vous, il n'y en aura pas pour tout le monde...

En général, c'est à ce moment là que je m'en vais, mort de rire. Le jeu du bateleur et son complice -car c'est un comparse, n'en doutez pas- est terminé jusqu'au dispersement des badauds et reconstitution d'un nouveau groupe de pigeons...

Ayant ainsi observé toute une après-midi les différentes méthodes pour transformer un chêne centenaire en pâte à papier (attention aux idées reçues...) et celles, très amusantes également, pour tondre les moutons, j'ai enfin atteint le bout du circuit (150 hectares !) et n'ai plus qu'à retourner vers ma voiture, observant au passage les escarpins à talons de ces dames et les mules béantes de ces messieurs... Suis-je le seul à avoir mis des chaussures de marche ? Décidement les gens m'épateront toujours...

Presque arrivé vers la sortie, je tombe en pleine démonstration de "Timbersport", activité hautement bûcheronnesque et physique où des Hercules découpent des troncs en trois coups de hache, montrent leur maestria à la tronçonneuse et à la scie en long, bref, font usage d'une force impressionnante et d'une précision assez bluffante dans le coup de hache. Les photos parlent d'elles mêmes : un coup de travers, c'est un pied en moins...

19 juin 2006

Spleen

"Sois sage ô ma douleur, et tiens toi plus tranquille..." J'ai en tête ce vers de Baudelaire qui repasse en boucle parmi d'autres choses. "Tu réclamais le soir, il descend, le voici" Mais contrairement au poète la nuit ne m'apporte aucun réconfort. Je peux certe me cacher dans les ténèbres, mais cela n'a jamais réglé aucun problème.

Une vie d'homme est faite de choix, de décisions à prendre. Souvent anodines, elles peuvent aussi s'avérer capitales et, en tout état de cause, difficiles. Elles permettent pourtant d'avancer, chacune apportant son lot d'expérience, ainsi que des bouleversements plus ou moins voulus et envisagés. Positives ou néfastes, les conséquences sont la plupart le temps le résultat d'un choix, et les erreurs aussi permettent d'apprendre.

Mais que faire lorsque l'on est confronté à un dilemme, à une situation a priori sans issue, lesté de l'obscure certitude que quelle que soit l'option choisie, ce ne sera pas la bonne ? Non pas que l'on soit incertain de ses actes au point de se tromper à coup sûr, mais bien parce que les deux termes de l'alternative sont l'un et l'autre cruels. Comment choisir lorsque l'on est sûr de le regretter ensuite ?

Ne sachant que trop bien qu'il faudra tôt ou tard agir, on recule l'échéance plus par lucidité que par lâcheté. Comment choisir lorsqu'il s'agit de perdre ce à quoi l'on tient ? Est-il seulement possible de nourrir certaines pensées lorsqu'elles s'apparentent à une trahison ?

Comment choisir entre ce que souffle le coeur, frivole conseiller, et ce que murmure la raison, austère voix de la sagesse ? Est-il possible de trancher entre remords et regrets ?

Comment choisir entre le rêve et la réalité, entre ce que l'on risque de perdre et ce que l'on aura jamais ? Est-il possible d'arrêter de souffrir ?

"Ce jeu féroce et ridicule, quand doit-il finir ?"

15 juin 2006

La maison, quel bonheur...

Encore une critique de film... Si ça continue, ce blog va devenir de moins en moins un réceptacle à états d'âme et un carnet de choses vues, mais une annexe d'un célèbre site bien pratique pour chercher les horaires des films, encore faut-il avoir la présence d'esprit d'y penser...

Mais je n'ai pas eu besoin de recourir aux services de ce site, ni à appeler au 01-47-20-0-0-0-1 (ne me dites pas que je suis le seul à retenir le numéro de Jean Mineur ? Si ? Ah bon)
J'ai juste fait 36-15 Gégé ;-)

Bref, le cinéma, ça occupe l'esprit, et en bonne compagnie, c'est encore mieux. Si en plus le film est vraiment bon, on en sort avec un sourire jusque là. C'est le cas pour La maison du bonheur, premier film de Dany Boon, adapté d'une pièce de théatre (La vie de chantier) dont je n'ai jamais entendu parler, mais on ne peut pas tout savoir !

Salace ! Parfaitement ! S, a, deux l, a, deux s, e !
Avez-vous déjà envisagé d'acheter une maison ? Pire encore, vous pensez faire des travaux pour l'aménager à votre goût ? Vous pouvez encore renoncer vous savez... Peut-être l'avez-vous déjà fait ? Je suis sincérement désolé...

Pour son premier film en tant que réalisateur, Dany Boon fait en sorte de nous ôter à jamais cette envie. En-effet, quelle erreur ! Ces choses là occasionnent les pires ennuis. Ce ne sont qu'inondations, explosions et chutes en tout genre. Les gardes-corps ne gardent pas, les robinets n'empêchent pas l'eau de couler et l'électricité est une science bien hasardeuse. Résumons-nous : rien ne se passe jamais comme on le voudrait.

C'est une vraie comédie, avec des gags, des dialogues qui font mouche, des grimaces, des catastrophes en cascade. Une femme au bord de la crise de nerf, un banquier sous Prozac et des ouvriers désastreux. (Zinedine Soualem et Laurent Gamelon sont parfaits en Laurel et Hardy du bricolage)


Dany Boon est parfait lui aussi. Qui ne fait pas du Dany Boon, mais qui joue vraiment le rôle du cadre radin qu'un coup de tête (acheter une maison de campagne, pour faire plaisir à sa femme, alalalala, ce que vous nous faites faire...) va entraîner dans une spirale de catastrophes hilarantes.

Bref, un film à aller voir si vous voulez rire un bon coup. Je crois que c'est mieux que Camping, mais c'est juste un avis personnel.

Petit conseil : ne quittez pas la salle avant la fin du générique...

Message perso : Bon... d'accord pour Poséidon... j'emmenerai des boules quiès, une lampe de poche et un livre...

14 juin 2006

Chronique des bien belles réunions

Il est des jours où la perspective d'une réunion en un lieu éloigné de Bourgogne s'avère particulièrement agréable. Quoi de plus plaisant en-effet que d'être payé pour se promener par les routes de campagne, sous un ciel radieux et par des températures plus qu'estivales ? (Ah, commencez pas à vous plaindre hein !)

Ainsi, la perspective de 4 heures de route aller-retour dans une voiture surchauffée (l'Administration ne nous payant pas encore la climatisation) m'est-elle apparue nettement plus réjouissante sous ce ciel uniformément bleu que s'il avait fallu le faire dans les rigueurs de l'hiver bourguignon. (j'envoie les photos de mon quartier sous la neige contre 15 timbres)

Certe, je me suis un peu paumé à Autun, juste de quoi tourner en rond 10 minutes, mais c'était juste pour ne pas faillir à ma réputation... Moquez-vous, moquez-vous. Que celui-qui ne s'est jamais égaré sur le chemin d'un bled perdu dans la campagne me lance la première carte Michelin... Dépliée, ça fait moins mal.


La crise de réunionnite (ne pas confondre avec la réunion de crise) s'est produite au lycée forestier d'Etang-sur-Arroux, si vous ne savez pas où c'est, vous pouvez toujours vous exercer à chercher...

Arrivant par un chemin vicinal qui me contraint à faire escalader un talus herbeux à la 306 administrative pour atterrir sur le parking (ce que c'est mal signalé quand même...), je me gare à l'instant où une vingtaine de jeunes gens en uniforme -pantalon noir, chemise bleue à manches longues, ils doivent crever de chaud- se mettent en rang au pied d'un mat pour saluer un drapeau tricolore claquant au vent. Touchante image. Ca rigole pas dans les lycées agricoles dis donc...

Je venais de voir pour la première fois les bénéficiaires du plan "Défense deuxième chance", dispositif de réinsertion de jeunes en difficulté, que l'on fait encadrer par l'armée... "Royal", non ?
Le lycée de Velet a été parmi les premières structures à se proposer pour accueillir les débuts de cette expérience, dès novembre 2005...

La réunion en elle-même a été une réussite complète : je ne me suis pas endormi...

11 juin 2006

Davincible ennui

Il est minuit, c'est l'heure du crime, je vais donc assassiner le film Da Vinci Code. C'est un juste retour des choses, dans la mesure ou ce (très) long métrage a tenté de me faire mourir d'ennui. C'est long. Très long. Et on se fait chier. Oh oui. Et pourtant je ne partais pas avec un préjugé défavorable. Je ne me laisse plus influencer par les critiques fielleuses des journaux branchés depuis longtemps.

Sur un plan purement scénaristique, l'histoire colle au roman, pas la moindre sortie de route, c'est une adaptation honnête. Mais autant le livre est un pavé de 500 pages qui peut se lire agréablement en 3 jours sans casser trois pattes à un canard, autant le film aurait vraiment gagné à être raccourci d'une grosse demi-heure. Même si il n'est pas aussi calamiteux que certains voulaient le faire croire, on s'ennuie avec ferveur pendant les 2h30 qu'il dure. Ce qui est d'autant plus paradoxal que le début est presque trop rapide ; les énigmes au Louvre sont résolues "fingers in the noze" par un Tom Hanks que l'on a vu en meilleure forme et je doute que les personnes n'ayant pas lu le livre aient compris quelque chose à ces histoires d'anagramme... De même, il me semble que les passages avec le "cryptex" étaient un peu plus élaborés dans le roman. N'y avait-il pas deux cryptex l'un dans l'autre ? Hum, à vérifier.

Par contre, à partir du moment où le casse-tête vincinien est résolu et le méchant démasqué, je m'attendais à une fin plus rapide... et c'est là qu'il faut lutter contre le sommeil et/ou l'envie de partir... Autre chose que j'ai franchement détesté, c'est cette façon de prendre les spectateurs pour des imbéciles en illustrant systématiquement tout ce qui est dit. Un mot, une image. Pire encore, certains objets dans le film vont carrément être mis en surbrillance, effet jeu vidéo garanti. Je suis gentil quand même, je ne présupose pas que ma critique hargneuse vous dissuadera d'aller le voir, et je ne dévoile rien Je vous aurais néanmoins prévenu...

Voili voilou... ni le livre, ni le film ne justifiaient de faire tout ce pataquès médiatico-religieux ; c'est juste un bon thriller, original, avec une histoire bien inventée sur un thème historico-mystique qui marche à tous les coups. J'insiste sur le terme... ne comptez pas sur moi pour acheter un de ces innombrables ouvrages glosant autour de celui-ci et démontrant ses "erreurs"; c'est absurde, je ne demande pas à un roman ce qu'un livre d'histoire pourrait m'apporter. On ne lit pas Dumas pour la vérité historique... Et encore, en matière de romans policier j'ai déjà lu mieux... en toute franchise j'avais compris bien avant la fin qui était le méchant... le "rebondissement" n'est pas vraiment nouveau, c'est une grosse ficelle du roman policier, utilisée avec plus ou moins de talent suivant les auteurs...

Je termine par un petit coup de pub et une bonne résolution (encore une...) : si vous voulez du bon polar, avec un auteur qui écrit bien et qui crée autour de personnages très attachants un univers bien à lui, ou plutôt à elle, car il s'agit d'une femme, lisez les romans policiers, les "rompols" de Fred Vargas. N'importe lesquels de préférence, mais j'avoue que j'ai un faible pour "Pars vite et reviens tard" et "Sous les vents de Neptune". Il faudra que je fasse un article complet pour dire tout le bien que j'en pense, un jour... mais j'ai peur de me lancer, tant il est vrai qu'il est plus facile de critiquer ce qu'on aime pas (dire du mal, quel délice) que ce qu'on aime (si je ne parvenais pas à vous faire partager mon enthousiasme ?)

La critique est aisée, mais l'art est difficile, n'est ce pas Delphine ?

Du côté des bandes annonces : Pirates des caraïbes 2 ; Casino Royale, même si le nouveau James Bond n'a pas du tout, mais alors pas du tout la gueule de l'emploi ; Avril. Une histoire de nonne qui quitte le couvent pour découvrir la vraie vie, ça ne peut que plaire à un anticlérical primaire dans mon genre...

P.S. Vous avez été sages, vous avez lu jusqu'au bout sans grogner, voici donc une version parodique du film, circulant sur internet. Le titre parle de lui même : Da Vinci Gode...
Eloignez les enfants de l'écran...

10 juin 2006

Interview impromptue...

Par un bel après midi ensoleillé comme celui-ci, rien de tel que d'aller s'enfermer dans une librairie pour profiter du beau temps... peut-être avais-je également autre chose en tête que le dernier Philippe Roth, ma plus fidèle lectrice comprendra ce que je veux dire... (dites donc, j'ai le droit de faire des appartés, hein !)

Revenant chez moi en flânant par les rues égayées de soleil, après avoir une fois de plus dépensé mon trop plein d'argent en livres -j'essaie bien d'arrêter ;-) mais c'est dur- je vois au bout d'un trottoir rectiligne un groupe de jeunes filles escortant l'une des leurs drôlement accoutrée, genre infirmière de carnaval. Bizzutage ? Hum, ce n'est pas la bonne période de l'année. Enterrement de vie de jeune fille d'une infirmière alors ? Probablement.

Tout en faisant ces hypothèses je songe in petto "mon gars, elles foncent droit sur toi, tu vas y avoir droit"

"chouette"

Ca n'a pas loupé.

Me voilà face à un demi-cercle de demoiselles barrant toute la largeur du trottoir. Avouez qu'on a connu des situations plus désagréables. On me lance : "vous n'auriez pas dû passer par là !" Je passe en mode "ironique", un sourire franchement amusé aux lèvres. L'héroïne de la soirée s'approche de moi, elle est effectivement déguisée en pseudo-infirmière, avec une sorte de sarrau blanc, un maquillage sur les joues qui devait plus ou moins représenter des croix rouges, et un collier tribal composé de... de quoi au juste ? d'embouts de caoutchouc divers, de pistons de seringues, de capotes. Elle tient un calepin et un stylo, et me soumet à la question !
- Que pensez-vous de l'amour éternel ?
- Ca n'existe pas !
- Pouvez-vous donner des ingrédients de la recette de l'amour ?
- Hum... de la patience ?
- Ah, on sent le vécu !
- Un peu, oui
- Vous avez un autre élément pour la recette ?
- L'humour !
Elle note mes réponses sur son petit carnet, à la suite de celles des précédentes victimes. Pendant ce temps, une acolyte placée à ma gauche nous photographie consciencieusement, me voilà certain d'être éternisé dans un futur album de souvenirs... Peut-être les jeunes mariés tiennent-ils leur blog ? Il va falloir que je surveille ça !

La troupe sembla ravie de mes réponses, il y eu quelques murmures approbateurs, pour la patience surtout...

Ces arbres qu'on abattrait...

J'écris ce billet pour tenter de corriger une idée reçue encore trop répandue, et qu'un animateur aussi frisé que berné vient de ressortir sur une chaîne qui bien que cryptée, n'est pas encore souterraine. Celle selon laquelle lire un livre ferait de nous d'ignobles déforestateurs (ouais, d'accord, ça n'existe pas, mais petit Robert est fatigué ce soir) Si je poursuis le raisonnement, se moucher dans un mouchoir en papier participerait à la déforestation mondiale, bref, le papier, c'est affreux, ça tue les arbres.

Et Idéfix il n'aime pas que l'on touche aux arbres.

Et bien, En Europe du moins, et en France en particulier, c'est archi-faux.
Pas la peine d'être grand clerc pour comprendre que l'on utilise pas le même bois pour faire des meubles et de la pâte à papier ; celle-ci est fabriquée à partir de bois d'éclaircie et de chute de sciage. Donc, sans papier, pas de forêts...

Forêt française qui croît, bééé oui, c'est pas comme l'Amazonie ! Sa superficie progresse d'ailleurs chaque année, passant de 8 millions d'hectares en 1810 à 11 millions d'hectares en 1944, pour atteindre les 14 millions aujourd'hui.

J'ai gardé le meilleur pour la fin, amis lecteurs sectateurs de l'objet livre, comptez-vous... Si au XVIIIème siècle, 90% de la production de papier servait à faire des livres, ceux-ci ne représentent aujourd'hui qu'une part minime du champ de production de l'industrie papetière...

Cette petite mise au point, je m'en rend compte en l'écrivant, fait un excellent préambule à une chronique que j'écrirai sûrement dans une dizaine de jours, pour faire le compte-rendu de ma visite à la foire européenne de la forêt et du bois, "Euroforest", qui se tiendra du 16 au 18 juin, au coeur de la forêt bourguignonne...

P.S. : Petit ajout une quinzaine d'heure plus tard... à propos d'idées reçues, elles sont plus nombreuses qu'on le suppose ; vous risquez d'être surpris !

09 juin 2006

L'inconnu est derrière la porte...

Je vais encore une fois dire du mal de mes semblables. Parce que je suis un méchant garçon. Mais je tiens à signaler que ce sont eux qui ont commencé. Non mais.

J'ai la chance de louer -très cher- un somptueux 30m² équipé de l'essentiel, à savoir l'électricité pour brancher l'ordinateur et la prise téléphonique pour accéder à internet. Je passe sur les autres commodités du lieu, le placard à balais, à chaussures, à ballon d'eau chaude et à portes coulissantes (c'est un concept), le splendide ensemble plaques électriques-évier tout inox, l'égouttoir à vaisselle suspendu et la machine à laver-plan de travail-support pour cafetière (autre concept important). D'abord parce que ce n'est pas le sujet de ce billet -j'y reviendrai sûrement une autre fois- et puis parce que je ne voudrais pas susciter la jalousie chez mes lecteurs.

Je bénéficie en outre d'une place de parking en sous-sol. Ca par contre, c'est vraiment un luxe. Surtout en ville. Deux précautions valant mieux qu'une, l'escalier menant au garage est agrémenté de trois portes. Celle du haut qui donne sur la cour et celle qui donne sur le garage ferment à clé. Entre les deux, 17 marches.


Intercalée entre la fin de l'escalier et la porte du garage, formant un espace aussi clos qu'inutile donnant accès à des remises dont certains bénéficient, la troisième porte ne ferme pas à clé et est longtemps restée grande ouverte, le groom étant cassé. A priori, mais il est vrai qu'on ne peut jamais être sûr de rien, il semble peu probable que les voitures s'échappent par là...

Les deux portes fermant à clé présentent sur leur face extérieure une poignée exactement semblable à celle de la photo ; il est donc nécessaire d'avoir ladite clé pour pouvoir les ouvrir. Et c'est là que ma logique quelque peu abrupte se heurte à celle d'autres résidents : il est inutile de donner un tour de clé puisqu'une une fois la porte fermée, on-ne-peut-pas-ren-trer-sans-clé ! J'insiste, parce que ça ne semble pas clair pour tout le monde...

Et comment... non seulement certains prennent le temps de soigneusement refermer la porte derrière eux -ce dont je me fous royalement, vous l'aurez sans doute compris- mais ils donnent en outre deux tours de clé avant de descendre l'escalier. Ils feront de même à la seconde porte, non sans avoir soigneusement refermé celle au groom cassé. Ben voyons. On est jamais trop prudent.

Comme si ce n'était pas déjà suffisamment ennuyeux (je suis poli) de chercher la clé ad hoc qui ouvrira la porte du garage (et-qui n'ou-vri-ra-pas-sans-ça, mais il me semble l'avoir déjà dit, non ?) par certaines matinées tragi-comiques où le temps m'échappe, hum...

Mais il y a pire : lorsque la situation se présente en sens inverse, le soir. Avez-vous déjà essayé de donner trois tours à un loquet minuscule en portant à bout de bras, à gauche un pack de flotte, à droite un sac carrefour rempli jusqu'à la gueule ? A chaque fois que cela se produit, j'enrage...

Or, il advint qu'un jour où je me trouvais dans cette situation humiliante, une brave mamie se trouva à remonter en même temps que moi. Elle me tient la porte, et la referme consciencieusement - clic, clac, deux tours de loquet. Il faut que je lui demande, il y a sûrement une raison à ce comportement qui m'échappe.
- Mais madame, je ne comprend pas pourquoi il faut fermer à clé, puisque quelqu'un qui n'a pas la clé ne peut pas rentrer ?"
- Oui, mais y'a déjà eu des problèmes.... il y a des gens qui sont rentrés et qui ont abîmés des voitures
Je n'ai pas osé lui rétorquer que les "problèmes" pouvaient tout aussi bien venir du "dedans", préférant la laisser à ses certitudes rassurantes. De toute façon, la menace vient toujours de "l'autre", de celui qui est "dehors", le monde extérieur, les gens pas de l'immeuble, les étrangers des autres quartiers... Je pourrais presque tirer des généralités de cette anecdote...

04 juin 2006

Don Almodovar de la Mancha

Dans la Mancha, les patios sont frais, les façades blanches, les rues pavées et on ne se bat plus contre les moulins à vent depuis longtemps. Ils ont d'ailleurs cédé la place aux éoliennes. Non, dans la Mancha d'Almodovar, on se bat contre les fantômes du passé et leurs conséquences dans le présent. Car les fantômes reviennent parfois, sous la forme de souvenirs, voire de façon plus tangible, et on retrouve alors une mère disparue, qui revient pour régler certaines choses une bonne fois pour toutes.

Volver est une histoire de femmes, une histoire d'amour entre mère et fille, entre soeurs ; les deux personnages masculins du film n'ont pas le beau rôle, et d'ailleurs ils sont morts, soit au début de l'histoire, soit bien avant, dans ce passé enfoui que l'on veut oublier mais qui revient.

Car l'histoire, comme souvent chez Almodovar, commence avec un cadavre fort encombrant. Qu'en faire ? Et que dire aux voisines ? Ah, c'est déjà pénible d'avoir un homme dans les pattes mesdames... alors son cadavre, imaginez...

Pour une fois, le scénario n'est pas tortueux, et l'on a pas besoin de se faire expliquer après le film, ni de le voir deux fois pour comprendre (ceux qui ont vu "La mala educacion" savent de quoi je parle) ; l'histoire est moins violente que celle de la mauvaise éducation, c'est une comédie dramatique, on est balancé du rire aux larmes par un style que le réalisateur qualifie lui-même de "naturalisme suréel", et il n'est pas bien difficile de deviner le fin mot de l'intrigue bien avant la dénouement.

Mais ce n'est pas là que réside la force de ce film. Elle est dans l'interpétation magnifique des femmes au coeur de cette histoire et, si Penélope Cruz domine le film par sa présence magnétique -et son décolleté- les autres, toutes les autres sont essentielles à l'histoire, et produisent un remarquable jeu d'actrices. Le jury cannois ne s'y est pas trompé. Il n'y a pas que la soeur, la fille et la mère, il y aussi les voisines, les amies, la vieille tante un peu fêlée, représentant en quelque sorte les femmes à différents âges de la vie, et toutes unies et complices face à l'adversité d'une histoire qui semble se répéter.

L'explication finale, noeud du pourquoi de la disparition et du retour de la mère, (les mots sont ambigus, c'est normal, je ne peux pas en dire plus, allez voir le film !) est d'une grande pudeur, et d'une émotion très maîtrisée, alors qu'il eut été si facile de tomber, au choix, dans le graveleux ou dans l'inutilement larmoyant.

Pedro Almodovar accorde une grande importance à la musique de ses films, et Volver n'est pas en reste. L'interprétation du tango éponyme, par Estrella Morente, me fait dresser les poils des bras à chaque fois.

Guardo escondida una esperenza humilde
que es toda la fortuna de mi corazon


Petit détail à noter, pour les amateurs de clins d'oeil : Almodovar s'est intégré dans son film, à la manière d'Hitchcock ; on voit son fugitif reflet dans une porte vitrée d'un bus, ainsi que celui de la caméra en train de filmer la scène. Je n'ose croire que cela soit dû au hasard des éclairages. Par contre, si quelqu'un pouvait me confirmer la chose... parce que c'est passé vraiment très
vite.

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Rendons à César...