22 janvier 2013

Et la lecture dans tout ça ?

Il parait que les liseuses, ces machins électroniques pour lire des livres, c'est fini. Ou presque.
A peine éclos, le marché des liseuses s’effondre. 
[...]
Le marché des liseuses a été une météorite, explique Jordan Selburn d’iSuppli à la Technology Review. «Les gens veulent faire d’autres choses sur leurs appareils que seulement lire des livres». La polyvalence des tablettes l’a emporté. 
via La feuille

Elles sont en passe d'être supplantées par les tablettes, qui permettent de lire et de faire autre chose.
En fait, les lecteurs n’ont pas enterré leur tablette: ce sont les constructeurs qui s’en sont chargé, en proposant des liseuses de plus en plus difficiles à distinguer des tablettes. Et forcément, quand on imite, on finit par devoir se comparer. Et à ce jeu-là, la victoire est sans appel: les tablettes, plus proches des usages généralistes que les utilisateurs souhaitent faire de leur matériel, gagnent à tous les coups. Au grand dam de ceux qui souhaitaient JUSTE lire… 
via Book to the future

Les ayatollahs de l'un ou de l'autre support y vont déjà de leurs commentaires enflammés -et je ne suis pas loin de penser qu'effectivement, une liseuse fait moins mal aux yeux. Mais ils se trompent de colère. Le problème n'est pas que la tablette soit plus populaire que la liseuse, le problème est la réalité des pratiques de lecture -ou de non-lecture- que cet état de fait dévoile : comme déjà avancé ici-même il y a quelques mois, si le support n'a pas tellement d'importance, il ne faut pas négliger le potentiel de distraction (au sens de déconcentration, et de tentation) offert par la liseuse tablette. Le fait que ce support tende à dominer est inquiétant de ce point de vue. Cela pourrait signifier que c'est le support où la lecture est la moins attentive, la plus sujette à distraction, la plus concurrencée par Youtube et le nyan cat qui est en train de gagner la partie. 

Pas parce que c'est le meilleur support. Mais parce que la façon de lire de nos contemporains est en train de changer. La lecture suivie disparaît au profit de la lecture morcelée et du divertissement électronique. Inquiétant.

***

Mise à jour à 13h : correction d'un lapsus

18 janvier 2013

Tristesse pour tous

Comme disait l'Autre (avec une majuscule parce que c'est quand même un grand auteur), ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. Cependant, c'est plus facile pour certains. Ainsi Guy Birenbaum, qui résume dans un texte court, sincère, écrit avec des mots simples, tout ce que je ressens depuis plusieurs semaines sans parvenir -sans vraiment chercher à la faire aussi- à le formuler. C'est tellement bien que je lui ai pris son titre.

Il dit son indignation, ou plutôt sa tristesse, devant l'injustice et l'égoïsme des opposants au "mariage pour tous", 
Le 24 juin 1984, entre 500 000 et 1,5 millions de personnes avaient défilé dans les rues de Paris pour protester contre la loi Savary. [...] Ils luttaient, pour être clair, contre un projet qui visait à leur enlever quelque chose. Les opposants au "mariage pour tous" ne sont pas du tout dans la même situation. Il ne s'agit pas de leur ôter un droit ou quoi que ce soit. Les gens qui manifestaient hier ne veulent donc pas que d'autres citoyens Français aient les mêmes droits qu'eux ? 
devant l'homophobie banalisée depuis quelques mois, 
Une parole invraisemblable et homophobe s'est libérée dans nos rues, sur les réseaux sociaux. Ces derniers jours sur Twitter, j'ai lu des choses absolument incroyables. 
son incompréhension à voir des gens respectables -car oui, on peut être contre cette loi et être respectable- se commettre avec les pires fachos et intégristes,
En revanche, ce que je ne vois pas, c'est comment des gens honnêtes, qui méritent de la sympathie, et du respect, acceptent rationnellement de manifester contre la même loi que ces fascistes, racistes et homophobes (appeler un chat, un chat)?! Comment peuvent-ils partager ne serait-ce qu'un centimètre de trottoir, qu'un millième de bannière, qu'une pauvre rime de slogan avec ces attardés?
et son interrogation devant le choix des portes-paroles -ou les portes-parole autoproclamés- de ce mouvement, de ceux qui prophétisent l'accouplement avec des animaux à ceux qui comparent Hollande à Hitler (mais franchement, WTF ?).


Et puis vous irez faire un tour (gardez un sac en papier à portée de main) et . Ce deuxième lien est admirable. Ce qui revient le plus souvent c'est "je ne suis pas homophobe, mais on ne va pas changer la loi pour des anormaux". Prenez une petite balle en mousse, ça déstresse. 

La fin du monde n'a pas eu lieu. 
C'est presque dommage.

15 janvier 2013

Rendez-nous la fin du monde !

Vous êtes toujours là ? Vous avez survécu à la fin du monde ? J'ai été très déçu. Tout ça pour ça ? Ce bunker construit pour rien -une pelouse foutue- ces stocks de nourriture déshydratée, ces manuels pour échapper aux zombies, ces stages de survie... pour rien ? Alors non seulement c'est la crise mais en plus on foire la fin du monde ? Décidément tout va mal.

Mais rassurez-vous, d'après des sources bien informées, les réjouissances sont justes remises à plus tard. La prochaine fin du monde est officiellement prévue pour 2036. Sans doute un 21 décembre. Ça laisse le temps de tourner quelques films catastrophe, trouver des hurluberlus pour le JT et agrandir les bunkers. 

Vous ne me croyez pas ? Lisez donc :

"La probabilité qu’Apophis entre en collision avec la Terre en 2036 est d’une sur 250 000, selon les nouveaux calculs de Steve Chesley et Paul Chodas, du Jet Propulsion Laboratory de la NASA, à Pasadena (Californie), basés sur de nouvelles techniques et données. Une précédente estimation évoquait une chance sur 45 000."
Source


"Pour ce qui est du loto, c'est très simple : 49 boules présentes, 6 seront tirées au hasard, ce qui fait au début pour chaque boule une chance sur 49 de sortir, ensuite 1 chance sur 48 (puisqu'il ne reste plus que 48 boules), puis une chance sur 47, etc... jusqu'à la sixième. Au total, la probabilité de gagner au loto est de 1/(49/1 x 48/2 x 47/3 x 46/4 x 45/5 x 44/6) = 13.983.816 donc 1 chance sur 13.983.816 soit approximativement 1 chance sur 14 millions."

Moralité : nous avons collectivement plus de chances de nous faire percuter par un astéroïde en 2036 que de gagner au loto dans toute notre vie, même en jouant pendant 80 ans...

Je vous laisse méditer.