30 juillet 2011

Un dinosaure du net pour sensibiliser à l'ingénierie sociale ?

Je viens d'écouter cette intéressante chronique de Jérôme Colombain sur France Info, intitulée "Moi Anthony, ex-prince des hackers", consacrée à Anthony Zboralski, qui connut son heure de gloire de hacker en 1995. Bref, un dinosaure du net.

Elle m'a parue intéressante à plusieurs titres : 
  • pour une fois le terme de "hacker" n'est pas utilisé de manière péjorative, mais plutôt dans son sens de "bidouilleur",
  • il n'y a pas d’assimilation hacker = pirate, ni hacking = les exploits d'Anonymous,
  • la fin de la chronique met en avant l'ingénierie sociale, "l'art d'extorquer des informations sans rien casser"
Même si cette partie est la plus courte, c'est celle que j'ai trouvée la plus pertinente ; je pense qu'il est important, voire qu'il va devenir vital de sensibiliser les nouveaux utilisateurs du web et des réseaux dits sociaux, mais aussi certains autres qui se pensent plus chevronnés, à ce genre de technique, pour s'en prémunir. Comme le dit Anthony Zboralski, "les gens sont très naïfs en fait", et il est très facile d'obtenir des informations de la part de quelqu'un dont on a gagné la confiance.



26 juillet 2011

Le voyage imaginaire d'Hugo Pratt

Si vous avez la possibilité d'aller à Paris d'ici le 21 août, je ne saurais trop vous conseiller de vous rendre à la Pinacothèque, dont vous savez déjà qu'elle organise de bien belles expositions, pour aller profiter des derniers jours de celle consacrée à Hugo Pratt.


Elle vous permettra de (re)découvrir celui que l'on présente un peu rapidement -car c'est réducteur- comme un maître de la bande dessinée, du noir et blanc, et le père de Corto Maltese. Tout ceci est vrai, mais on découvre dès les premières salles la passion presque secrète de Pratt, son pêché mignon qui semble presque contradictoire avec ses bandes aux tons si tranchés : l'aquarelle. Pendant presque toute sa vie, il a peint des aquarelles ; la plupart du temps pour lui, de temps en temps pour des projets d'illustration, ou en complément de son travail de dessinateur.


L'exposition est divisée en grandes parties : les mers et les îles, les déserts, les villes, les indiens, les soldats, les femmes, qui sont autant de thèmes chers à Hugo Pratt. L'emblématique Corto Maltese n'est bien évidemment pas oublié, il est présent dans à peu près tous les thèmes (à l'exception de celui consacré aux indiens). Une salle, aux quatre murs couverts de planches, est même spécifiquement consacrée à la Ballade de la mer salée, mythe fondateur de la légende d'Hugo Pratt, de la BD moderne et de la naissance de Corto, surgi des eaux du Pacifique comme une divinité marine contemporaine.

Photo : pixelcreation.fr
Une exposition magnifique, indispensable pour les amateurs de voyage immobile, de femmes fatales, de soldats oubliés et de rêves d'un ailleurs disparu.






23 juillet 2011

You know she was no good... et pourtant

Fichtre. J'apprends à l'instant que Amy Winehouse a rejoint le très select Club des 27. Vu son mode de vie, ce n'est pas complétement une surpise, mais quand même, ça fait drôle...





P.S. : j'ai appris la nouvelle via Google+ ; ça marche bien ce truc.
Si vous voulez des invit' dites le moi en commentaire. Ca me ferait plaisir de retrouver des lecteurs de ce blog sur ce nouveau réseau :-)

21 juillet 2011

On aurait presque pu manger dedans

Ça a commencé par une certitude, ou plutôt un pari sur l'optimisme ; un rayon de soleil filtrait entre les feuilles, quelques abeilles bourdonnaient dans les lavandes, un nuage sympathiquement rondouillard décorait un ciel bleu électrique. C'était à la fin du printemps, une fin de printemps qui sentait déjà l'été, ou qui jouait à faire semblant.

Alors on a sorti la table en plastique du garage, lavé les chaises, frotté la nappe, questionné le parasol. Non, pas le parasol, c'est encore prématuré. On s'est installés à mi-ombre, entre le vieux cerisier et le gravier crissant de la cour. Quelqu'un a amené les assiettes, ou une pile de verres à moutarde emboîtés ; un autre les serviettes, la corbeille à pain avec la baguette croustillante posée en travers par-dessus ; un troisième s'est chargé des couverts, du pot à eau et de la bouteille de vin. 

En quelques allers-retours le melon, la salade de tomates, les asperges ou les radis ont fait leur apparition. Le café est en route, les fruits posés sur un coin de nappe, les convives autour de la table : à cette saison, le beau temps risque de ne pas durer, il n'y a pas une minute à perdre. Mais il y a toujours quelqu’un qui a oublié de se laver les mains, ou alors c'est le téléphone qui sonne au dernier moment. Souvent, c'est à cet instant qu'une première goutte tombe. Mais on fait mine de ne pas l'avoir sentie, on conjure le mauvais sort en regardant le ciel encore bleu, le nuage de tout à l'heure est bien un peu plus gris, mais bon, ça va encore.

Pourtant, l'envie n'est déjà plus tout à fait là, on sent que quelque chose ne va pas, mais un accord tacite uni tout le monde dans la négation du vent qui se lève, le démenti de la petite pluie fine et l'ignorance de la température pourtant de moins en moins estivale. 

Bientôt, quelqu'un aura le courage de rompre le charme et ira chercher un gilet. Quelqu'un d'autre se plaindra des nuages, des gouttes de pluie intermittentes -il faisait pourtant si beau tout à l'heure- et blâmera la témérité qui nous a poussé a dresser la table dehors, aussi tôt dans la saison.

Franchement, on aurait presque pu manger dedans.


***

Ce petit texte est bien évidemment un clin d’œil au délicieux "On pourrait presque manger dehors" de Philippe Delerm ; tout est parti de l'idée de dire exactement l'inverse...

17 juillet 2011

Harry Potter et les reliques de la mort - Deuxième partie

Nous venons d'aller voir Harry Potter et les reliques de la mort - Deuxième partie, et je dois dire que je suis un peu déçu. Non pas que l'histoire ne soit pas fidèle au livre, mais je m'attendais à plus d'émotions, et à moins d’effets spéciaux. 

Platform 9 3/4, King's Cross - London

Ce qui faisait tout l'intérêt du livre, et que l'on retrouvait en partie dans le film précédent, c'était la longue errance de Harry, Hermione et Ron, leurs doutes, leurs peurs, leurs engueulades. Puis, au fur et à mesure que l'on approchait du dénouement, les révélations sur la part d'ombre de Dumbledore, ses relations avec sa sœur, son frère et Grindelwald ; sa quête des reliques de la mort, ses erreurs telles qu'il les explique à Harry à la fin ; Voldemort vu à travers le prisme de sa profonde incapacité à s'intéresser à des choses telles que "des elfes de maison, des contes pour enfants, de l'amour, de la loyauté, de l'innocence et il n'y comprend rien".

Cela dit, ne crachons pas dans la pensine : le film est bien construit, sans longueurs, et on ne voit pas passer les deux heures. Ce ne sont pas des gallions dépensés en vain, on passe un bon moment de cinéma, avec ce qu'il faut d'émotions, de spectacle et de musique prenante. Mais comme tous les films, celui-ci pêche par ses raccourcis et ses simplifications. L'attaque de Gringotts était presque trop simple, Rogue n'est pas assez malheureux et Neville Londubat pas assez époustouflant. Quand Harry annonce à Ron et Hermione qu'il va se faire tuer par Voldemort (c'est pas dans le liiiiivre ! Sacrilège !), c'est à peine s'ils le retiennent. Ça fait partie du plan, c'est juste un mauvais moment à passer, je me fais tuer et je reviens, faites pas de conneries pendant mon absence.


Pire, on n'a pas vu Graup, le demi-frère géant de Hagrid, on n'a pas vu les centaures et les elfes de maison prendre part à la bataille finale ! Et le combat final entre Harry et Voldemort, celui que tout le monde attendait depuis 10 ans, était surjoué. J'admets, le côté visuel était là. Trop peut-être : ce n'était pas la fin du Seigneur des ténèbres, c'était Règlement de comptes à OK Poudlard, avec roulés-boulés dans la poussière, coups bas et projections dans des décors qui s’écroulent. Et sorts-rayons lasers qui se repoussent en rouge et vert, juste avant la désintégration finale du méchant, pour le côté flashy et Star Wars like.

Mais tout cela n'est pas très grave. On a passé un (dernier) bon moment avec Harry, on a bénéficié des derniers conseils de Maitre Dumbledore au padawan Potter (alors que dans le livre... oui, bon, on sait) et on a tous eu un petit pincement au cœur à la toute fin, quand le Poudlard Express part une nouvelle fois du quai 93/4, 19 ans plus tard, emportant les enfants de la petite bande vers de nouvelles aventures.

Car comme dans toutes les belles histoires, ils furent heureux et eurent plein de petits sorciers.

15 juillet 2011

Lectures d'avril-mai-juin

Quelques lectures printanières !

XXI n°14 : Nos meilleurs vieux
Vous n'êtes pas encore abonnés ? Mais il faut que je vous le dise comment ? Ce qui m'a marqué dans ce numéro : un très long texte de Jonathan Littell sur le Sud Soudan, la cavale des bonnes sœurs, le plus américains des maoïstes...




Le scorpion, tome 8 : L'ombre de l'ange
Très bonne série, avec des combats à l'épée, une histoire bien compliquée et pleine de rebondissements, avec de jolies femmes, des méchants très méchants et un héros intrépide. J'espère juste qu'ils ne vont pas nous faire un plan à la XIII, avec une histoire qui n'en finit pas...







Tortillas pour les Daltons
Un grand classique des aventures de Lucky-Luke, le vrai, celui dessiné par Morris et scénarisé par Goscinny, celui qui tirait des coups de revolver et qui avait une clope au bec, pas un brin de paille... Ça n'a pas pris une ride, et c'est vraiment drôle, contrairement au sagouinage de Laurent G., dont le métier n'est pas d'imiter les géants de la bande-dessinée, je le rappelle car il semble l'avoir perdu de vue.







Metronome / Lorànt Deutsch
Que dire qui n'ait pas été dit sur ce best-seller ? Ça se lit bien, on apprend plein de petites choses sympa sur Paris, à travers un parti pris original : chaque chapitre présente un siècle d'histoire de la capitale, en partant du nom d'une station de métro représentative.







Esprit chien / Luc Lang
Restons à Paris avec ce roman méchamment drôle : un type hérite de la maison de ses parents à Neuilly-sur-Seine ; dans le même temps s'installe une voisine trop charmante dans la maison d'à côté, avec son couple de lévriers afghans. Plus ou moins contre son gré (et parce qu'il a envie de coucher avec elle), il va se retrouver embarqué dans une aventure de psychothérapie canine. Tout le gratin de Neuilly sera de la partie Jean Nero (l'acteur), le député-maire-ministre et son épouse Cécilia... Tout cela finira assez mal pour notre héros, car à trop se frotter à un monde qui n'est pas le sien, on y laisse des plumes. Enfin, des poils. C'est loufoque, avec des passages très drôles, et une morale qui va au-delà de la simple farce. Ouaf.



L'énigme des blancs manteaux / Jean-François Parot
Un bon roman policier se déroulant au XVIIIème siècle, qui nous permet de rester à Paris ! J'ai déjà dit tout le bien que j'en pensais dans cette chronique.









Journal d'un défaitiste / Joe Sacco
Tiens, encore une chronique à aller lire ! Décidément, ce billet tourne à l'auto-promotion ! Mais je redis ici tout le profit que vous aurez à lire Joe Sacco.









Dark knight / Frank Miller 
Une excellente aventure d'un Batman vieillissant, qui arrive à sortir des habitudes stéréotypées des "aventures de super-héros" ; je pourrais vous dire d'aller lire ma chronique pour en savoir plus, mais je ne vais pas faire ça quand même ?


Ah ben si.





Les soirées du hameau (2ème partie) / Nicolas Gogol
La suite de ma lecture de février, que je n'avais pas vraiment pris le temps de présenter ; il s'agit des premiers contes écrit par le jeune Gogol, s'inspirant largement du folklore ukrainien. C'est drôle et teinté de fantastique, malgré quelques longueurs, il faut bien le reconnaître.

Vous pouvez découvrir une petite présentation et les œuvres en ligne, sur cette page.





Le cimetière des bateaux sans nom / Arturo Perez-Reverte
Un vrai roman de chasse au trésor, avec un bateau coulé, une femme très belle et très dangereuse, un nain mélancolique dangereux aussi, et un marin sans bateau qui se laisse mener par le bout du nez par la femme ci-avant évoquée. Je suis en train d'écrire un petit quelque chose là dessus.








Et hop, c'est l'été ! (oui, je suis en retard, et alors ?)