Albert Scully est un adolescent mal dans sa peau, ce qui est assez banal à première vue. Mais Albert Scully est un adolescent mal dans sa peau, qui imagine son âme comme un rhinocéros en cage qui donne de grands coups de tête sur celle-ci pour essayer de sortir. C'est déjà plus intéressant.
Il ne va pas bien Albert. Ou plutôt, c'est son âme-rhinocéros qui ne va pas bien. Sans aller jusqu'à reprendre le vers de Baudelaire (d'ailleurs son truc à lui c'est plutôt Shakespeare), il expose dès les premières pages du roman que son âme n'est pas en très grande forme. Pourquoi ? Parce qu'il est persuadé d'être un nul. Un looser. Un raté
Je savais que j'étais un raté depuis l'âge de quatre ans environ, à la maternelle, quand je n'arrivais pas à tenir mes crayons de couleur.
Fatalement, il se sent mal parti dans la vie, et hésite entre se suicider et devenir marin... sur un de ces remorqueurs qui tirent les bennes à ordure hors de Manhattan. Sinon, il aime bien la Nouvelle-Zélande. Et Shakespeare, mais je crois l'avoir déjà dit, c'est juste pour voir si vous suivez.
C'est nanti de telles visions enthousiasmantes sur son avenir qu'il fait la connaissance de Madame Woodfin, la vieille excentrique de la maison délabrée d'à côté. Elle lui fera découvrir la littérature, le thé, et l'acceptation de soi. Elle se dit ancienne comédienne, mais laissera à Albert une dernière leçon qu'il découvrira à sa mort : la vérité qu'on s'invente est souvent plus acceptable que la vie elle-même.
Roman initiatique, roman d'apprentissage... Tous les commentaires que j'ai lu sur internet à propos de ce livre emploient plus ou moins les mêmes termes, que ce soit pour l'encenser ou le mépriser. Car ce qui n'est peut-être qu'un "roman pour ado" m'a plu pour son ambition résolument optimiste, sur fond d'apprentissage de la confiance en soi et d'acception des différences, le tout sur le ton, certes un peu convenu, de "tu n'es pas nul, tu es juste différent".
J'ai aussi aimé ce livre pour cette citation de Henry David Thoreau, qui pourrait faire office de quatrième de couverture et de frontispice pour établissement scolaire : "Si un homme marche à un autre pas que ses camarades, c'est peut-être qu'il entend le son d'un autre tambour. Laissez-le suivre la musique qu'il entend qu'elle qu'en soit la cadence."
C'est amusant, cette citation me renvoie à cet autre poème de Baudelaire.
Encore un coup de la sérendipité.
Notre petite vie cernée de rêves / Barbara Wersba - Editions Thierry Magnier
Barbara Wersba est née en 1932. Notre petite vie cernée de rêves (The Dream watcher), écrit en 1968, est son roman le plus connu.
Roman initiatique, roman d'apprentissage... Tous les commentaires que j'ai lu sur internet à propos de ce livre emploient plus ou moins les mêmes termes, que ce soit pour l'encenser ou le mépriser. Car ce qui n'est peut-être qu'un "roman pour ado" m'a plu pour son ambition résolument optimiste, sur fond d'apprentissage de la confiance en soi et d'acception des différences, le tout sur le ton, certes un peu convenu, de "tu n'es pas nul, tu es juste différent".
J'ai aussi aimé ce livre pour cette citation de Henry David Thoreau, qui pourrait faire office de quatrième de couverture et de frontispice pour établissement scolaire : "Si un homme marche à un autre pas que ses camarades, c'est peut-être qu'il entend le son d'un autre tambour. Laissez-le suivre la musique qu'il entend qu'elle qu'en soit la cadence."
C'est amusant, cette citation me renvoie à cet autre poème de Baudelaire.
Encore un coup de la sérendipité.
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Notre petite vie cernée de rêves / Barbara Wersba - Editions Thierry Magnier
Barbara Wersba est née en 1932. Notre petite vie cernée de rêves (The Dream watcher), écrit en 1968, est son roman le plus connu.
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