Jeudi dernier, nous sommes allés au concert de rentrée de Dijon. Sauf à vivre au fond d'un trou, avoir les pieds poilus et fumer l'herbe à pipe, un en mot être un hobbit et se désintéresser du commerce avec la société des grandes gens, il devient de plus en plus difficile d'échapper à ce qui est en passe de devenir, année après année, une nouvelle institution dijonnaise, au même titre que la moutarde et le ban bourguignon. Aussi avons-nous fait le déplacement. Pour pouvoir dire plus tard que nous étions dans le coup, quand on était jeunes.
Dès l'arrivée place de la Libération, un même constat nous a sauté aux yeux : il y a de plus en plus de monde. Le public investit désormais la cour de la mairie, dans laquelle la municipalité a eu la bonne idée d'installer un écran géan ; la protection civile, avec ses uniformes oranges et sa tente blanche pour comas éthyliques, trouvant refuge dans la cour de Bar. En face des cabines téléphoniques garnies de poubelles déstructurées de l'exposition "Tout garder ? Tout jeter ? Et réinventer ?"
Les deux vedettes du millésime 2010 étaient Olivia Ruiz, comme le chocolat, et Laurent Garnier, comme l'opéra électronique. Je ne tenterai pas de cacher que j'étais surtout désireux de voir en vrai, même de très loin, Olivia Ruiz, dont j'apprécie les ritournelles sensuelles à l'air entêtant. Je ne tenterai pas non plus de prolonger artificiellement le suspens : nous sommes arrivés alors qu'elle finissait. Elle salue, s'en va, revient au bout de quelques minutes sur la scène décorée de roses rouges, pour interpréter l'incontournable femme chocolat. De loin, on dirait une de ces poupées de boîtes à musique, qui tournent toutes seules aussi longtemps que la mécanique déroule sa musique. Retournons plutôt vers l'écran.
Dès l'arrivée place de la Libération, un même constat nous a sauté aux yeux : il y a de plus en plus de monde. Le public investit désormais la cour de la mairie, dans laquelle la municipalité a eu la bonne idée d'installer un écran géan ; la protection civile, avec ses uniformes oranges et sa tente blanche pour comas éthyliques, trouvant refuge dans la cour de Bar. En face des cabines téléphoniques garnies de poubelles déstructurées de l'exposition "Tout garder ? Tout jeter ? Et réinventer ?"
Les deux vedettes du millésime 2010 étaient Olivia Ruiz, comme le chocolat, et Laurent Garnier, comme l'opéra électronique. Je ne tenterai pas de cacher que j'étais surtout désireux de voir en vrai, même de très loin, Olivia Ruiz, dont j'apprécie les ritournelles sensuelles à l'air entêtant. Je ne tenterai pas non plus de prolonger artificiellement le suspens : nous sommes arrivés alors qu'elle finissait. Elle salue, s'en va, revient au bout de quelques minutes sur la scène décorée de roses rouges, pour interpréter l'incontournable femme chocolat. De loin, on dirait une de ces poupées de boîtes à musique, qui tournent toutes seules aussi longtemps que la mécanique déroule sa musique. Retournons plutôt vers l'écran.
Un public à tendance plutôt familiale l'entoure, si on ne tient pas compte du type visiblement éméché posé par terre, avec toute la grâce et la légèreté d'un sac de pommes de terres nouvelles. Des volontaires de la sécurité civile, bientôt rejoint par quelques policiers municipaux, veillent tendrement sur son sommeil. Ils essayent de le faire tenir sur ses jambes, mais il apparait très vite qu'il préfère rester couché. Quoi de plus naturel ? Un bon samaritain un peu geek (il avait un T-shirt Debian) propose son aide, et se fait poliment, mais fermement refouler par les représentants de l'autorité. Finalement, les tendres policiers et les oranges secouristes emportent l'impétrant Bacchus de la façon la plus logique vu son état, c'est à dire comme un gros sac de patates, chacun prenant un bras, ou une jambe. En supposant un sac de patates avec des bras et des jambes. Mais c'était une image, vous aviez bien sûr saisi. J'espère qu'ils l'ont mené jusqu'à la tente et ne l'ont pas jeté dans une des poubelles déstructurées. Comme cette dame en Angleterre, qui avait jeté un chat dans une poubelle. L'affaire a fait scandale parait-il. Surtout sur internet. Car internet adore les chats, c'est bien connu.
Je ne sais pas si le groupe Elektrisk Gonner aime les chats. Je ne sais pas si ce sont des geeks affectionnant Debian. Rien dans leur biographie ne trahit un quelconque penchant pour la dive bouteille. Ce qui ne les empêche pas d'affectionner une mise en scène bien excentrique. Sweat shirt orange, mais c'est leur seul point commun avec la protection civile, bandeau de peinture noire barrant les yeux et mélopée sautillante. Du reste, l'ensemble se veut surprenant et réussi à l'être : hôtesses de l'air brandissant des panneaux dignes de spectacles de catch, et presque-imitation d'Elvis barbu pour ouvrir les festivités...
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Je ne sais pas si le groupe Elektrisk Gonner aime les chats. Je ne sais pas si ce sont des geeks affectionnant Debian. Rien dans leur biographie ne trahit un quelconque penchant pour la dive bouteille. Ce qui ne les empêche pas d'affectionner une mise en scène bien excentrique. Sweat shirt orange, mais c'est leur seul point commun avec la protection civile, bandeau de peinture noire barrant les yeux et mélopée sautillante. Du reste, l'ensemble se veut surprenant et réussi à l'être : hôtesses de l'air brandissant des panneaux dignes de spectacles de catch, et presque-imitation d'Elvis barbu pour ouvrir les festivités...
Image via Culture Bully |
Nous n'avons pas été fan de leur musique électro, un peu trop répétitive ; il parait cependant qu'ils sont promis à la gloire. C'est Libération qui le dit. Pas la place, le journal. Tant mieux pour la notoriété de Dijon. Du coup, nous sommes partis, sans nous presser. Tant pis pour Laurent Garnier, annoncé juste après les agités à capuche. Nous avons eu notre comptant de musique synthétique pour ce soir.
Passant par la place du Bareuzai, nous tombons sur un concert concurrent, improvisé par un groupe de saltimbanques, avec tout ce que je mets d'honorable, de grand et de sincère dans ce mot. Ils étaient 7 ou 8, un peu barjos, un peu bohèmes ; une touche de jazz, un doigt de pop, quelques accord rock. Une clarinette, une guitare sèche, une batterie et une contrebasse. Ils n'avaient pas de tenue excentrique. Ils n'avaient pas l'animateur de France Bleue pour les présenter. Ils n'avaient pas les barrières de sécurité pour les protéger. Ils n'avaient de grosse sonorisation, pas d'écran géant, pas de projecteurs, pas de fumée.
Ils n'avaient que leur talent, leur musique entrainante, et la simple joie d'être là qu'ils arrivaient à partager avec le petit groupe de spectateurs assemblé autour d'eux, et qui valait bien les concerts les mieux préparés.
Et quand nous avons fait un rappel, ils ont terminé leur spectacle par la musique de la cantina de Mos Eisley.
C'est sûr, la Force était avec eux.
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RépondreSupprimerAh, bon, les sacs à patates n'ont pas de bras et de jambes ? Et il ne sont pas gracieux... Je n'aurais pas le bon référentiel ?
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ta plume, monsieur Sammy, oui beaucoup. J'aime aussi les saltimbanques barjos bohèmes, han Solo... par contre je suis trèèèèèèèèèèès déçue que la place de la libération ne dise pas quel groupe à de l'avenir, oui, très déçue :-)
C'est ça que j'aime à Dijon... il se passe souvent des choses interessantes... même au coin des rues....
RépondreSupprimerEnfin,à vrai dire, y'a pas que ça que j'aime à Dijon, mais là je ne peux pas tout dire ça ne rentrerait pas dans un com... ;-)
Merci Sammy de me faire partager un peu de cette ville quand je n'y suis pas...
@Olivier : je ne connais pas Manuel, mais réponds lui "Pong" de ma part. Cela me semble approprié.
RépondreSupprimer@Sandrine : sans doute l'avenir appartient-il à ceux qui se lève tôt. Pour passer le balai place de la Libération. Pour évacuer les bouteilles vides abandonnées lors du concert...
@Tilu : de rien ;) J'assure en quelque sorte la veille dijonnaise !