Je viens de terminer Les robots d'Asimov, sorte d'introduction à ses
autres livres sur les robots, que je vais maintenant m'empresser
d'emprunter à la bibliothèque.
Ce qui m'a frappé et donné l'envie d'écrire ces quelques lignes se situe dans le dernier chapitre : l'humanité aurait besoin d'être guidée par quelque chose de plus grand qu'elle, qui la dépasse et qu'elle ne comprend pas ; un élément qui agit en secret pour le bien de celle-ci, et au besoin, contre sa volonté. C'est le cas des "machines" à la fin de ce livre (de supers robots-calculateurs qui gèrent toute l'économie de la planète), mais on retrouve la même idée dans Fondation avec la psychohistoire (et encore une variation sur ce thème dans le deuxième cycle de Fondation).
J'aime beaucoup cette idée, même si d'aucuns trouveront que c'est une vision assez pessimiste d'une humanité incapable de se gérer elle-même sans risquer de se détruire. Je pense qu'il faut plutôt en retenir le côté très optimiste d'Asimov par-rapport à la technologie : les robots, les ordinateurs, le "progrès" ne sont pas une source de danger dont il faudrait avoir peur, mais au contraire une chance à saisir. L'introduction, où il parle du "complexe de Frankenstein" est éclairante à ce sujet : Asimov veut dépasser cet axiome érigé en dogme depuis la bombe littéraire lancée par Mary Shelley, selon lequel la créature se retourne inévitablement contre son créateur - étant sous-entendu que le seul digne/capable/autorisé à créer la vie est Dieu…
Il n'y a pas de dieu chez Asimov. Il n'y a que la science, la logique, le raisonnement. Il n'y a pas d'extra-terrestres non plus. Nous sommes seuls dans la galaxie (dans l'univers c'est moins sûr, et c'est sur ce constat que se termine l'ultime tome de la saga Fondation, Terre et Fondation). De fait, Asimov peut être défini comme un écrivain rationaliste : formation scientifique, athée, humaniste.
L'écriture d'Asimov est légère, neutre. Pas d'emphase, pas de longues descriptions d'une cité futuriste ou d'une technologie pas encore inventée : c'est sous-entendu. Au début de Fondation, la description de Trantor, la planète-capitale de l'empire, entièrement urbanisée, est expédiée en quelque lignes, qui sont néanmoins suffisantes pour marquer l'imagination du lecteur. Il va sans dire que les livres d'Asimov sont vites lus, d'autant plus que les enjeux de chaque intrigue sont suffisamment cruciaux pour tenir en haleine jusqu'à la fin.
Même si c'est une SF qui a un peu vieilli -aujourd'hui on ne parlerait plus de relais ou de d'enroulements pour décrire le mécanisme d'un robot- le principal reste : on lit jusqu'au bout pour suivre les 50 années de la vie de Susan Calvin qui ont menées à l'avènement des robots, ou pour savoir si le projet Seldon ira à son terme. Asimov est intemporel par les thèmes qu'il aborde, pas par le vocabulaire employé, qui reste finalement assez secondaire, bien qu'il ait créé des termes que nous utilisons couramment, comme le mot "robotique"...
A ma connaissance, Les robots offre la première occurrence des fameuses trois lois de la robotique dont il est l'inventeur (1) :
De fait, tout le roman (9 nouvelles reliées entre elles par un fil conducteur : la vie de Susan Calvin, la première robotpsychologue) est l'étude des variations d'interprétations de ces lois au travers de dilemmes à la solution souvent surprenante. Apparaissent également les concepts d'attachement à un robot, l'opposition aux robots, le robot doté d'une conscience, l'androïde...
J'en profite pour épingler au passage le procédé bassement commercial de l'éditeur, consistant à réimprimer un livre en l'affublant du titre et de l'affiche du film qu'il a inspiré, alors même que le premier n'est pas le scénario du second.
Ce qui m'a frappé et donné l'envie d'écrire ces quelques lignes se situe dans le dernier chapitre : l'humanité aurait besoin d'être guidée par quelque chose de plus grand qu'elle, qui la dépasse et qu'elle ne comprend pas ; un élément qui agit en secret pour le bien de celle-ci, et au besoin, contre sa volonté. C'est le cas des "machines" à la fin de ce livre (de supers robots-calculateurs qui gèrent toute l'économie de la planète), mais on retrouve la même idée dans Fondation avec la psychohistoire (et encore une variation sur ce thème dans le deuxième cycle de Fondation).
J'aime beaucoup cette idée, même si d'aucuns trouveront que c'est une vision assez pessimiste d'une humanité incapable de se gérer elle-même sans risquer de se détruire. Je pense qu'il faut plutôt en retenir le côté très optimiste d'Asimov par-rapport à la technologie : les robots, les ordinateurs, le "progrès" ne sont pas une source de danger dont il faudrait avoir peur, mais au contraire une chance à saisir. L'introduction, où il parle du "complexe de Frankenstein" est éclairante à ce sujet : Asimov veut dépasser cet axiome érigé en dogme depuis la bombe littéraire lancée par Mary Shelley, selon lequel la créature se retourne inévitablement contre son créateur - étant sous-entendu que le seul digne/capable/autorisé à créer la vie est Dieu…
Il n'y a pas de dieu chez Asimov. Il n'y a que la science, la logique, le raisonnement. Il n'y a pas d'extra-terrestres non plus. Nous sommes seuls dans la galaxie (dans l'univers c'est moins sûr, et c'est sur ce constat que se termine l'ultime tome de la saga Fondation, Terre et Fondation). De fait, Asimov peut être défini comme un écrivain rationaliste : formation scientifique, athée, humaniste.
L'écriture d'Asimov est légère, neutre. Pas d'emphase, pas de longues descriptions d'une cité futuriste ou d'une technologie pas encore inventée : c'est sous-entendu. Au début de Fondation, la description de Trantor, la planète-capitale de l'empire, entièrement urbanisée, est expédiée en quelque lignes, qui sont néanmoins suffisantes pour marquer l'imagination du lecteur. Il va sans dire que les livres d'Asimov sont vites lus, d'autant plus que les enjeux de chaque intrigue sont suffisamment cruciaux pour tenir en haleine jusqu'à la fin.
Même si c'est une SF qui a un peu vieilli -aujourd'hui on ne parlerait plus de relais ou de d'enroulements pour décrire le mécanisme d'un robot- le principal reste : on lit jusqu'au bout pour suivre les 50 années de la vie de Susan Calvin qui ont menées à l'avènement des robots, ou pour savoir si le projet Seldon ira à son terme. Asimov est intemporel par les thèmes qu'il aborde, pas par le vocabulaire employé, qui reste finalement assez secondaire, bien qu'il ait créé des termes que nous utilisons couramment, comme le mot "robotique"...
Première Loi : Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger.
Deuxième Loi : Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi.
Troisième Loi : Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'est pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi.
De fait, tout le roman (9 nouvelles reliées entre elles par un fil conducteur : la vie de Susan Calvin, la première robotpsychologue) est l'étude des variations d'interprétations de ces lois au travers de dilemmes à la solution souvent surprenante. Apparaissent également les concepts d'attachement à un robot, l'opposition aux robots, le robot doté d'une conscience, l'androïde...
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J'en profite pour épingler au passage le procédé bassement commercial de l'éditeur, consistant à réimprimer un livre en l'affublant du titre et de l'affiche du film qu'il a inspiré, alors même que le premier n'est pas le scénario du second.
La première couverture, qui parait aujourd'hui un peu vieillotte, avait au moins l'intérêt d’illustrer un passage du livre ; l'actuelle n'a aucun rapport avec l'histoire et met plus en avant Will Smith qu'Asimov...
(1) : Je ne sais pas vous, mais cette anaphore de "Un robot..." m'en évoque une autre tout aussi célèbre :"Moi président..." "Un anneau pour...". En feuilletant Les veufs noirs, j'ai d'ailleurs vu qu'il avait rendu hommage à Tolkien dans une de ses nouvelles.
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(1) : Je ne sais pas vous, mais cette anaphore de "Un robot..." m'en évoque une autre tout aussi célèbre :
Vois si tu ne prolonges pas sur le Monde des A (non A)... Par exemple ;)
RépondreSupprimerJe ne connais pas... Serait ce le début d'une saga en 26 épisodes ? ;)
SupprimerEt la fin du cycle des Fondation rejoint la thématique des Robots, ce qui boucle cette gigantesque saga.
RépondreSupprimerAutre regret cinématographique, c'est qu'aucune adaptation des Fondation ne soit encore réalisée (bien qu'on en parle ici : http://www.actucine.com/cinema/fondation-dasimov-par-roland-emmerich-un-scenariste-recrute-51213.html
Mais pour le moment, c'est rien que de la psychohistoire ce projet.
Pour ma part, j'ai commencé par la fin, lisant tout d'abord la première trilogie de Fondation, puis la suite (Fondation foudroyée), qui se termine par la réapparition de R. Daneel Olivaw, que je ne connaissais pas à l'époque. Je n'ai donc pas saisi du premier coup en quoi Asimov avait tenté de réunir ses deux grandes thématiques, tentative que je trouve un peu artificielle avec le recul, Fondation ne parlant pas du tout de robots... (On pourrait imaginer que Daneel était alors le dernier -et le plus vieux- des robots ?)
SupprimerJe suis en train de lire Les cavernes d'acier, roman où Daneel Olivaw apparait pour la première fois ; lisant Wikipédia en même temps que j'écris cette réponse, je commence à comprendre l'immensité du rôle qu'auront à jouer Daneel et Baley dans les romans suivant... Tant pis pour le spoiler, je les lirai quand même !
Pour ce qui est de l'adaptation cinématographique de Fondation, j'avoue que cela me laisse un peu perplexe ; il me parait difficile de traduire en images, sauf à faire un film de 5 heures avec des dialogues interminables, un cycle de romans s'étalant sur plusieurs centaines d'années, même si Asimov a pris soin de faire un focus à chaque période sur un ou deux personnages emblématique. Par ailleurs, je trouve que les romans d'Asimov ne sont pas très "visuels", c'est avant tout un exercice d'imagination reposant sur la logique et l'adhésion du lecteur.
il va falloir qu'on le relise
RépondreSupprimerBonne lecture ! :)
SupprimerOups, je dois être très fatigué : le Monde des A est de Van Vogt (lire Ā)...
RépondreSupprimerGilles Desforges dit quelque chose, et il s'avère que c'est Gerald dB qui serait fatigué ? De deux choses l'une : soit je n'ai qu'un seul commentateur à personnalités multiples, soit il y a des problèmes d'identification sur ce blog...
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