Le décidemment indispensable Pierre Assouline m'a fait découvrir le discours de réception du prix Nobel d'Orhan Pamuk.
Je vais parler maintenant du sens de ce poids : c'est le sens du travail de l'homme qui s'enferme dans une chambre, qui, assis à une table ou dans un coin, s'exprime par le moyen du papier et d'un stylo, c'est-à-dire le sens de la littérature.Orhan Pamuk, c'est cet écrivain turc qui avait eu "quelques" ennuis avec la justice -et aussi quelques illuminés- de son pays pour avoir osé rappeller qu'entre 1915 et 1917, «un million d'Arméniens et 30 000 Kurdes ont été tués sur ces terres, mais personne d'autre que moi n'ose le dire»
Orhan Pamuk a reçu le prix Nobel de littérature le 12 octobre 2006. Ce discours donne sa vision du métier d'écrivain, du sens de la littérature, de la nécessité de celle-ci, encore et toujours.
Les sociétés humaines, les tribus et les nations deviennent intelligentes, s'enrichissent et s'élèvent dans la mesure où ils prennent au sérieux leur littératurePourquoi écrit-on finalement ? J'écris parce que je ne peux supporter la réalité qu'en la modifiant.
Prenez votre temps, lisez ce (long) discours. C'est à mi-chemin de l'autobiographie et de l'essai. Parce que le thème est le même au fond, c'est encore et toujours la même chose : Toute la littérature véritable repose sur une confiance – d'un optimisme enfantin – selon laquelle les hommes se ressemblent.
Les rapports qu'avait cet homme avec son père n'étaient pas simples!
RépondreSupprimerJe crois que pour moi la réponse à la question :"Pourquoi écrit-on finalement ?"
ça serait :"J'écris parce-que je suis très fâché contre vous tous, contre tout le monde. J'écris parce-qu'il me plaît de rester enfermé dans une chambre, à longueur de journée"
C'est une bonne façon de s'exprimer (dans le sens exprimer: faire sortir de soi comme on exprime l'eau d'une éponge ou le pus d'une plaie),sans trop de casse pour l'entourage.
12/12/06 20:51
C'est vrai que cette phrase donne vraiment l'impression que celui qui écrit ne le fait que parce qu'il est fâché contre le monde entier :-/
RépondreSupprimerCe qui est d'autant plus intrigant qu'il dit par ailleurs que c'est aussi un mouvement vers les autres. Il faudra que je prenne le temps de relire ce texte plus attentivement.
Mais j'aime quand même beaucoup cette phrase : "J'écris parce que je ne peux supporter la réalité qu'en la modifiant." C'est une des meilleures définitions de la littérature qu'il m'ait été donné de voir.
12/12/06 23:20
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RépondreSupprimerJ'aurais préféré ; j'écris parce que je ne supporte pas la réalité sans lui imaginer une porte de sortie...
RépondreSupprimer13/12/06 19:21
Je ne comprend pas bien. Qu'est ce que tu veux dire par porte de sortie ? La littérature serait une façon de rendre supportable la réalité en en inventant une plus belle ?
RépondreSupprimer14/12/06 12:02