Amis pauvres qui encombrez nos trottoirs, vous allez trop loin. Ce privilège que vous vous arrogiez, étaler votre misère à la face des honnêtes gens, n'a que trop duré. Comprenez-vous ? Il faut que cela cesse. Tenez-vous le pour dit : vous gênez. Le temps où il nous suffisait de tourner la tête pour épargner à nos yeux le spectacle de votre lamentable présence est révolu. Les temps changent, que voulez-vous. Non pas que les cervicales de nos concitoyens soient plus délicates qu'autrefois, ou que vous soyez devenus si nombreux, que tournant la tête de droite à gauche ou de gauche à droite, dans un mouvement qui symbolise à lui seul notre refus, nous soyons malgré tout contraints de vous voir. Non, la vérité est bien plus simple : on ne veut plus de vous dans nos villes.
Prenant conscience de la gravité du problème, et de l'urgence véritablement humanitaire qu'il révèle, certains édiles courageux ont mis en oeuvre les mesures qui s'imposaient, en vous interdisant de mendier en centre-ville. C'est que vous faites tache dans le décor, voyez-vous. Voir traîner vos guenilles sur les pavés tout neufs des quartiers piétonniers, c'est pas bon pour l'économie, le tourisme, l'image de marque, tout ça. Ca fait sale pour tout dire. Vous comprenez ? C'est pas méchant, on a rien contre vous, on veut juste que vous alliez tendre vos mainssales quémandeuses un peu plus loin. Pourquoi n'allez-vous pas sur les boulevards périphériques ? Avec toutes ces voitures qui passent, c'est bien le diable si il ne se trouve pas quelqu'un pour vous écrasez s'occuper de vous ! Un peu comme les chiens que l'on abandonne au bord de ces mêmes routes, il y a toujours un imbécile une âme charitable pour les recueillir.
Regardons les choses en face ; vous passez votre vie assis par terre, vous attendez que votre pitance tombe de la main de ceux qui marchent devant vous et, il faut bien le dire, vous sentez mauvais. Vous causez aux narines des honnêtes gens une gêne olfactive anormale. Bref, vous êtiez comme des chiens et désormais vous serez des chiens. Voilà pourquoi nous avons décidé d'user à votre endroit de la même attitude qu'avec nos chiens - et vous ne pouvez pas dire qu'ils sont maltraités. Nous serons cléments, mais fermes. Vous allez voir qui est le maître, et on va vous faire comprendre quels sont les lieux qui vous sont interdits. Et comme vous revenez sans cesse, au mépris des règles par nous instituées, nous allons acheter du répulsif, et le répandre dans les lieux où vous avez l'habitude de prendre vos aises. C'est un peu le même procédé que l'on utilise pour empêcher les chiens de pisser sur nos vitrines. Ou pour chasser les rats. C'est un produit pour éloigner la vermine en fait.
Et c'est un produit français, voyez comme on fait bien les choses.
Il y a des jours comme ça, où lire le journal me donne la nausée...
Et trois liens pour la même info, c'est pour être bien sûr qu'elle soit toujours visible ; l'ironie n'est pas toujours bien comprise...
Prenant conscience de la gravité du problème, et de l'urgence véritablement humanitaire qu'il révèle, certains édiles courageux ont mis en oeuvre les mesures qui s'imposaient, en vous interdisant de mendier en centre-ville. C'est que vous faites tache dans le décor, voyez-vous. Voir traîner vos guenilles sur les pavés tout neufs des quartiers piétonniers, c'est pas bon pour l'économie, le tourisme, l'image de marque, tout ça. Ca fait sale pour tout dire. Vous comprenez ? C'est pas méchant, on a rien contre vous, on veut juste que vous alliez tendre vos mains
Regardons les choses en face ; vous passez votre vie assis par terre, vous attendez que votre pitance tombe de la main de ceux qui marchent devant vous et, il faut bien le dire, vous sentez mauvais. Vous causez aux narines des honnêtes gens une gêne olfactive anormale. Bref, vous êtiez comme des chiens et désormais vous serez des chiens. Voilà pourquoi nous avons décidé d'user à votre endroit de la même attitude qu'avec nos chiens - et vous ne pouvez pas dire qu'ils sont maltraités. Nous serons cléments, mais fermes. Vous allez voir qui est le maître, et on va vous faire comprendre quels sont les lieux qui vous sont interdits. Et comme vous revenez sans cesse, au mépris des règles par nous instituées, nous allons acheter du répulsif, et le répandre dans les lieux où vous avez l'habitude de prendre vos aises. C'est un peu le même procédé que l'on utilise pour empêcher les chiens de pisser sur nos vitrines. Ou pour chasser les rats. C'est un produit pour éloigner la vermine en fait.
Et c'est un produit français, voyez comme on fait bien les choses.
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Il y a des jours comme ça, où lire le journal me donne la nausée...
Et trois liens pour la même info, c'est pour être bien sûr qu'elle soit toujours visible ; l'ironie n'est pas toujours bien comprise...
J'avais raté cette info.
RépondreSupprimerDis donc, quand on décide de fabriquer un produit comme ça, de faire de la pub auprès des mairies pour un produit comme ça, d'utiliser un produit comme ça, on arrive à dormir ? à se raser ? ou on est atteint du syndrome du portrait de Dorian Gray, on a son image qui ternie et des traits qui s'avilissent ?
C'est déprimant.
Kiki
En tous cas, c'est bien de trouver une personne qui parle de ce sujet.
RépondreSupprimerSurtout qu'en ce moment, je n'ai plus que vous pour tomber sur les infos qui compte et les nouvelles en général.
Merci donc, Sammy ;)
Et bientôt les mêmes mairies ouvriront des fourrières...et pourquoi ne pas les piquer au bout de X jours...ça résoudrait tout n'est-ce-pas ? Et on continue à ouvrir des prisons et à fermer des écoles....
RépondreSupprimerIl n'y a pas que le produit en question qui pue!!! Le maire d'Argenteuil et ses méthodes sont encore plus nauséabonds.... à quand la fourrière à SDF ?
RépondreSupprimerNuance, nuance...
RépondreSupprimerCe ne sont pas les mairies, mais un conseil municipal qui a décidé de cette ignominie. Il y avait Ali le Chimique en Irak, nous avons nous, Mothron le Chimique...
Mais la bonne nouvelle, car il faut savoir regarder le verre à moitié plein, c'est que des agents municipaux aient utilisé leur droit de retrait, disant NON. Je ne suis pas si sûr que cela du nombre de gens qui auraient su le dire à leur place... D'ailleurs, les employés du centre commercial (ne pas l'oublier celui-là !) n'ont pas eux les mêmes scrupules. En résumé, certains élus sont des enfoirés, mais heureusement, il y a des fonctionnaires.
Non Kiki, quand on décide de ça, on se regarde dans le miroir en s'estimant très satisfait de sa propre, de sa très propre personne. Et les bulletins de vote, comme l'argent, n'ont pas d'odeur...
RépondreSupprimerOrion et Tilu, vous êtes presque plus cyniques que moi !
Olivier, c'est un plaisir de pouvoir t'informer ! Cela dit, il n'y a pas que Le Monde comme journal en ligne ;-) Je te conseille le tout récent Rue89, rédigé par des transfuges de Libé ; c'est pas trop mal.
J'aime beaucoup ta conclusion Marsiho : "heureusement qu'il y a des fonctionnaires :-)
Je crois que Mothron le chimique tancé par la ministre Christine Boutin, et Martin Hirsch (ex-Emmaüs) a renoncé... Pour l'instant.
RépondreSupprimerC'est vrai que cela rend nauséeux... Merci Sammy.
Oui Fauvette, c'est souvent ainsi : les petits chefs en font souvent plus que nécessaire, en espérant se faire bien voir par le ou les grands chefs ; ce n'est pas nouveau, mais quand ça s'applique à de la matière humaine, ça fait mal... ce qui n'est pas nouveau non plus, à bien y réfléchir.
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