- écrire un texte sur le thème de l'envie mêlée de convoitise, ce sentiment ressenti soit dans nos relations, soit devant des gens possédant des talents ignorés
- le texte prendra obligatoirement la forme épistolaire
- et il ne devra jamais faire apparaitre l'avant-dernière voyelle de l'alphabet français (il s'agit donc d'un lipogramme)
***
Cher ami,
J'ai noté ces derniers temps votre récente propension à râler, pester, grogner, renâcler, morigéner le chat, massacrer votre violon, prendre de la cocaïne en cachette (ne tentez pas de le nier, je le sais) et même accabler de reproches votre belle-mère, cette sainte femme ; bref, afficher sans cesse ce caractère ostensiblement désagréable. Pas forcément antisocial, mais honnêtement je pense à mes années de service et je perds mon sang froid.
J'ai mis en application vos méthodes si longtemps observées et analysées, et j'en ai tiré ces réponses, dictées par la voix de la raison, et conforté en cela par le sentiment de Mrs Hedson, notre concierge. Interrogée par mes soins, cette brave dame m'a révélé la véritable raison de ce comportement aberrant comme des scarabées traversant Abbey road : elle a compris comme moi votre tendance à prendre ombrage des lignes nées de ma bien faible prose.
Corrigez-moi si je me trompe, mais votre ego est marri d'imaginer mes livres devenir célèbres, et éclipser votre gloire. Ils sont ressentis comme un attentat à votre génie, tant est grande votre vanité. Sachez-le, ce n'est pas moi le détective, et je n'envie pas ce rôle dépassant de très loin mes modestes talents. Croyez bien mon désir de ne rien faire de tel, mon objectif étant de raconter vos exploits à mes enfants, et à la descendance de mes enfants, même si ce faisant je me condamne à vivre caché dans votre ombre.
N'ai-je point raison, Holmes, mon vieil associé ?
Votre fidèle ami,
John H. Watson
J'ai noté ces derniers temps votre récente propension à râler, pester, grogner, renâcler, morigéner le chat, massacrer votre violon, prendre de la cocaïne en cachette (ne tentez pas de le nier, je le sais) et même accabler de reproches votre belle-mère, cette sainte femme ; bref, afficher sans cesse ce caractère ostensiblement désagréable. Pas forcément antisocial, mais honnêtement je pense à mes années de service et je perds mon sang froid.
J'ai mis en application vos méthodes si longtemps observées et analysées, et j'en ai tiré ces réponses, dictées par la voix de la raison, et conforté en cela par le sentiment de Mrs Hedson, notre concierge. Interrogée par mes soins, cette brave dame m'a révélé la véritable raison de ce comportement aberrant comme des scarabées traversant Abbey road : elle a compris comme moi votre tendance à prendre ombrage des lignes nées de ma bien faible prose.
Corrigez-moi si je me trompe, mais votre ego est marri d'imaginer mes livres devenir célèbres, et éclipser votre gloire. Ils sont ressentis comme un attentat à votre génie, tant est grande votre vanité. Sachez-le, ce n'est pas moi le détective, et je n'envie pas ce rôle dépassant de très loin mes modestes talents. Croyez bien mon désir de ne rien faire de tel, mon objectif étant de raconter vos exploits à mes enfants, et à la descendance de mes enfants, même si ce faisant je me condamne à vivre caché dans votre ombre.
N'ai-je point raison, Holmes, mon vieil associé ?
Votre fidèle ami,
John H. Watson
Paroles plurielles
Ca faisait longtemps ! Un régal ce texte Sammy.
RépondreSupprimerMerci Orion! :-)
RépondreSupprimerC'est vrai que je me suis un peu esayé à d'autres styles ces derniers temps... mais le blog va faire un petit retour aux sources pour la nouvelle année !
Magnifique !
RépondreSupprimerJ'en reste baba..
grâce à toi et en suivant tes liens je suis arrivé ici :
http://marcautret.free.fr/sigma/pratik/script/elipo.php#sur
Merci !
Merci beaucoup José ; j'ai été voir ton lien, et je dois avouer que cela est un peu trop compliqué pour moi...
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