Mon marathon de lecture estival s'est poursuivi en douceur avec le premier tome de la trilogie A la croisée des mondes de Philipp Pullman, un livre certes dit "pour ados", mais que je n'ai eu aucun scrupules à lire. Et j'en ai eu moins encore à dévorer la suite dès notre retour. Je dois confesser que depuis la série des Harry Potter, je recherchais une série de ce style : facile à lire, avec beaucoup de rebondissements, une histoire captivante et des personnages attachants. Pour la plage et l'imagination.
Mes attentes n'ont pas été complètement satisfaites (ce n'est pas facile de détrôner Harry), mais je ne voudrais pas faire la fine bouche : on est happé par l'histoire dès les premières lignes, qui nous font entrer de plain-pied dans un monde différent du nôtre, avec l'évocation d'objets et de concepts qui ne seront éclaircis que petit à petit. Ainsi, tout le monde se promène avec son daemon, les appareils fonctionnent à l'énergie ambarique et les scientifiques pratiquent la théologie expérimentale. Même les boussoles ne tournent pas vraiment rond. Et les ours, non contents de parler, portent des armures.
Monde fantastique, objets magiques, créatures étranges : Pullman utilise toutes les ficelles de l'héroic fantasy mais l'intérêt principal du roman est ailleurs. Cette notion de théologie expérimentale par exemple. Mine de rien, il s'agit du thème principal autour duquel tourne toute l'intrigue. Mais ça, on ne peut pas le savoir quand on se plonge dans les aventures de Lyra.
Car ce qui est pressenti dès le premier tome sera confirmé par la suite : derrière la façade "roman jeunesse" se cache une entreprise de démolition du fanatisme religieux, voire des religions tout court. Dans le roman, les méchants, c'est les religieux. Qu'importe la croyance, c'est un problème de concept. Si ils croient, c'est qu'ils se sont trompés.
Autant dire que c'est avec ravissement que j'ai poursuivi ma lecture après avoir découvert cet aspect du livre, mais il ne faudrait pas pour autant le réduire à un pamphlet anti-religion. Il y a une vraie histoire, et le ton est assez adulte -je veux dire par là qu'il y a des morts, et que les méchants ne font pas de la figuration.
Monde fantastique, objets magiques, créatures étranges : Pullman utilise toutes les ficelles de l'héroic fantasy mais l'intérêt principal du roman est ailleurs. Cette notion de théologie expérimentale par exemple. Mine de rien, il s'agit du thème principal autour duquel tourne toute l'intrigue. Mais ça, on ne peut pas le savoir quand on se plonge dans les aventures de Lyra.
Car ce qui est pressenti dès le premier tome sera confirmé par la suite : derrière la façade "roman jeunesse" se cache une entreprise de démolition du fanatisme religieux, voire des religions tout court. Dans le roman, les méchants, c'est les religieux. Qu'importe la croyance, c'est un problème de concept. Si ils croient, c'est qu'ils se sont trompés.
"La religion chrétienne n'est rien de plus qu'une très puissante et très convaincante erreur."
Autant dire que c'est avec ravissement que j'ai poursuivi ma lecture après avoir découvert cet aspect du livre, mais il ne faudrait pas pour autant le réduire à un pamphlet anti-religion. Il y a une vraie histoire, et le ton est assez adulte -je veux dire par là qu'il y a des morts, et que les méchants ne font pas de la figuration.
L'autre élément clé du récit est évidemment la notion de mondes parallèles. D'où le titre, auront déjà compris les plus perspicaces d'entre vous. Je ne m'étendrai pas sur cette idée, je me suis promis de ne pas dévoiler l'intrigue en débutant l'écriture de cette chronique.
Quoi d'autre ? La recherche du père est un thème qui sous-tend discrètement toute la trilogie ; la découverte que celui-ci n'est pas invincible est son inévitable pendant. C'est bien sûr un roman d'apprentissage, les jeunes héros ont une quête à accomplir, ils en ressortent différents, grandis ; l'exercice semble quasiment obligatoire pour ce type de livre.
C'est aussi, plus finement, une histoire qui révèle l'importance de raconter des histoires. Lyra commence par inventer des mensonges, puis apprend que l'on peut raconter sans mentir, juste en imaginant. Construire à partir de ce qu'on a vécu, c'est sur cette idée que Pullman conclut, et tire une morale digne du conteur qu'il est : les histoires, c'est fait pour vaincre la mort.
A la croisée des mondes : Les royaumes du Nord, La tour des anges, Le miroir d'ambre / Philip Pullman
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A la croisée des mondes : Les royaumes du Nord, La tour des anges, Le miroir d'ambre / Philip Pullman
Tu as essyer "au bonheur des monstres" ? Je crois que c'est d'Allan Snow, c'est plus pour les dix onze ans que les ados, j'avoue que j'ai bien aimé l'imaginaire et la petite critique de la mode. PAs sur un ton adulte je te l'accorde, mais c'est raffraichissant et farfelu, enfin je trouve.
RépondreSupprimerEuh, je voulais écrire, tu as essayé ;-) Bigre, faut croire que je m'emmêlerai toujours les doigts dans le clavier :-)))
RépondreSupprimerEtre embarqué dans un livre comme dans un wagon Pullman, c'est l'idéal - mais l'idéal n'existe sans doute plus...
RépondreSupprimerJe ne connais pas "Au bonheur des monstres" Sandrine. Je vais essayer de retenir ce titre pour une prochaine analyse d'œuvres jeunesse !
RépondreSupprimerDominique, excellent, bravo ! Voilà un commentaire qui, sans être boute-en-train, est véritablement sur les rails pour devenir fameux !