02 novembre 2011

L'art français de la lecture

C'est terrible d'avoir envie de lire un écrivain parce qu'on le trouve sympathique ! Surtout quand l'écrivain est Alexis Jenni, et que livre vient de se voir stigmatisé du prix Goncourt. 

En d'autres occasion, c'est une stratégie qui m'a assez peu souvent réussie ; je pense, et je ne dis pas ça pour cafter, à La petite chartreuse ou au Mobilier national, achats impulsifs fait après une présentation à la radio, et qui se sont avérés de décevantes lectures.

Mais le "professeur de biologie de 48 ans", comme le présentent tous les articles, m'a donné l'impression d'être quelqu'un de bien,qui garde encore les pieds sur terre - pour combien de temps ? - et trouve que s'isoler pour écrire un livre, c'est "un peu dingue comme activité", et n'envisage pas d'arrêter d'enseigner parce que "faire que ça [écrire] je sais pas si c'est très sain".

650 pages sur l'histoire coloniale de la France... je me demande si ça va me plaire ?

13 commentaires:

  1. Ben déjà, rien que pour cette petite phrase "faire qu'écrire je sais pas si c'est pas très sain", vois tu moi c'est recta, je le lirai pas"; Qu'il juge son comportement d'auteur si ça lui chante mais faire des généralités sur les gens de plumes, ça me gave déjà.

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  2. Rhôôô ! Va écouter le reportage tel que je l'ai entendu sur France Info cet après-midi : ce monsieur m'a paru immédiatement sympathique :)

    Je pense qu'avoir pensé 5 années de sa vie à écrire son bouquin le qualifie tout de même un petit peu pour donner un avis en la matière ;) Je ne me souviens pas de sa phrase complète (je ne vais pas réécouter le reportage en entier), mais il parlait essentiellement de la poursuite de son activité d'enseignant, qui lui permet de garder les pieds sur terre et le contact avec la réalité.

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  3. J'écouterai peut-être mais je vois pas en quoi, il faut avoir un deuxième métier pour garder les pieds sur terre, ni même si il faut garder les pieds sur terre, tu sais je crois que ce sont les gens qui ont un avis plus ou moins tranché sur une question qui en ce moment me fatiguent un peu (beaucoup) qu'il choisisse d'enseigner en plus, soit, mais qu'il ne se justifie pas. Après tout, si lui juge que ne faire qu'écrire n'est pas la bonne solution ceux qui ont choisi à l'inverse de ne faire que ça, n'en ont pas forcément moins les pieds sur terre ou estime peut-être justement que d'avoir deux métiers rend la plume moins sincère...
    Je sais pas. Je ne sais plus qui a dit que vouloir connaitre la vie d'un auteur c'était comme vouloir connaitre la vie d'un canard dont on voulait manger le foie gras, mais oui, c'est un peu ça...
    De toute façon, je l'aurais lu s'il avait refusé le goncourt, alors là oui, à notre époque d'estampillage convulsif, ou rien n'est bien s'il n'a pas de médaille d'or ou de marque, ça m'aurait drôlement impressionné ! M'enfin ce n'est que mon avis :-)

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  4. D'autant que je suis influencée par mon propre parcours, les volées de bois verts que je me suis prise au tout début de ce qui ne sera jamais une carrière artistique, juste parce que mon plan d'action c'était grosso modo et dans les grandes lignes "lutter contre les égoismes", fauchée, obligée de rentrer dans le rang un minimum pour pouvoir continuer à essayer, m'enfin, de fiasco en fiasco j'en suis revenue à ma ligne de départ donner mais avec les moyens du bord, je n'investis plus l'argent que je n'ai pas parce que oui, je fais partie de ces "artistes" malsains qui n'ont pas les pieds sur terre...

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  5. Euh, je me suis permise de donner mon avis parce que j'invente des histoires depuis mes 5 ans, ça fait partie de moi, j'ai commencé à oser les extérioriser il y a six ans et depuis j'ai beaucoup réfléchis à ma place de femme de plume sans notoriété ou presque dans la société essentiellement de consommation où l'on se trouve. Bien sûr je n'ai pas le poids d'une femme ayant obtenue une quelconque récompense, les seules que j'ai obtenue, ce sont des sourires, des mercis et un bout d'enfance que mon dernier bouquin a rendu à un homme... c'est pas grand chose mais pour rien au monde, vois tu, je n'échangerai ça contre un prix ou un estampillage, même si le dénigrement et le manque de tune pour boucler certains projets font parti du chemin que j'ai choisi.

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  6. J'écris aussi, mais je n'ai pas d'avis sur faut-il ou non avoir un autre métier. Ca regarde chacun. Cependant, dans le cas d'Alexis Jenni, la question se pose peut-être différemment. Il vient d'obtenir le Goncourt. Sa vie va changer. Il fréquente du beau monde.
    Poursuivre son métier d'enseignant lui permettra sans doute de rester ancré dans la "vraie vie" et de ne pas prendre la grosse tête.

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  7. Les premières pages donnent vraiment envie de lire le livre... Et puis je suis d'accord avec toi Sammy, cet homme me parait être vraiment quelqu'un de bien. Ne pas avoir la grosse tête c'est déjà un atout pour moi... Je pense que quand il parle de sa façon d'écrire il ne fait pas de généralités , il parle de ce qu'il ressent lui, pour lui.

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  8. qu'il soit sympathique ou non ça n'a rien à voir.

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  9. Quant à la vraie vie, je dois dire que je suis plus adepte du écrire ou mourir, de Rielke que du ce n'est pas très sain de ce monsieur. Ecrire c'est à mon sens (qui n'est que le mien) vivre et non pas s'écarter de la "vraie vie"

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  10. "[...] Cherchez en vous-mêmes. Explorez la raison qui vous commande d'écrire; examinez si elle plonge ses racines au plus profond de votre coeur; faites-vous cet aveu : devriez-vous mourir s'il vous était interdit d'écrire. Ceci surtout : demandez-vous à l'heure la plus silencieuse de votre nuit; me faut-il écrire ? Creusez en vous-mêmes à la recherche d'une réponse profonde. Et si celle-ci devait être affirmative, s'il vous était donné d'aller à la rencontre de cette grave question avec un fort et simple "il le faut", alors bâtissez votre vie selon cette nécessité; votre vie, jusqu'en son heure la plus indifférente et la plus infime, doit être le signe et le témoignage de cette impulsion." Rielke.

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  11. Pis de toute façon, on pourrait aussi dire le contraire, que ce type n'est pas très sain parce qu'il a peur des paillettes et veut garder les pieds sur terre en faisant son métier d'enseignant. Pourquoi diantre envoyer ses manuscrits chez des éditeurs et accepter le prix alors ? Oui, je sais, je suis une imbécile moi y'a des trucs, je ne percute pas, que les gens soient sympathiques ou pas.

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  12. Je viens de trouver ce qui m'angoissait dans les extraits d'interview de ce monsieur, je crois qu'au fond, si ça continue à me turlupiner, c'est à lui que j'écrirai, qu'il me réponde ou non.

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  13. Tiens nous au courant des résultats de ta démarche, Sandrine...

    Tilu et Ink : d'accord avec vous

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