08 août 2012

Chronique des absences et des conquêtes : Les déferlantes, roman-vagues

Je viens de lire un roman qui m'a accroché d'un bout à l'autre - malgré un style avec lequel j'ai eu un peu de difficultés durant les premières pages : Les déferlantes, de Claudie Gallay. Ce n'est pas vraiment de l'actualité littéraire, puisque il est sorti en 2008 et qu'il trônait depuis à peu près autant de temps dans notre bibliothèque, mais il s'est présenté un créneau dans mon agenda de lecture, l'été étant souvent la période la plus propice aux "rattrapages"...

Que dire sans dévoiler l'intrigue ? (d'autant plus que Madame Sammy ne l'a pas encore lu...) C'est un roman sur l'absence et la perte : chacun des personnages a perdu, ou recherche quelque chose. La narratrice pousse son chagrin devant elle comme Sisyphe son rocher, d'autres sont en quête de vérité, d'amour, de la paix de l'âme, d'absolu et parfois d'absolution.

Il y a là tout un petit monde, dans le presque huis-clos de cette presqu'île du bout du Cotentin : la narratrice, réfugiée à La Hague pour compter les oiseaux migrateurs, un sculpteur, sa sœur, l'idiot du village, une vieille folle, mais peut-être pas tant que ça, une petite fille au surnom d'oiseau, la patronne du bar, l'ancien gardien du phare, un  vieux monsieur monomaniaque de Prévert. Et puis Lambert, dont l'arrivée ou plutôt le retour dans le village va être la première pièce d'un puzzle qui va s'assembler inexorablement. 

PhareHague
Par Truzguiladh (-) [CC-BY-SA-2.5], via Wikimedia Commons

Il y a les vivants, et il y a les ombres ; ombres de ceux que la mort a pris, ombres de ceux que la mer n'a pas rendu, ombres de ceux qui sont partis un matin pour ne jamais revenir... Fantômes du passé rappelés dans des photos, des jouets, des lieux abandonnés.

La mer est omniprésente, toujours évoquée, parfois personnifiée, jamais prise à la légère. Elle donne à l'histoire son contexte, sa substance, sa respiration. La succession de chapitres courts et moins courts, les avancées dans l'énigme suivis de moments plus contemplatifs sont autant de flux et de reflux. Le dénouement marque la fin de la quête de chacun des protagonistes. Le roman, qui a commencé par une tempête, s'achève ainsi dans une relative sérénité.

3 commentaires:

  1. Bonjour Sammy...
    Ta venue sur mon blog m'incite à partir à la découverte !
    La mer...un monde encore bien mystérieux...mais aussi une tombe où sont ensevelis tant de souvenirs...également un monde d'où peuvent jaillir tant de surprenantes découvertes et révélations...
    Il est vrai que l'été offre ârfois la possibilité de se lancer dans la lecture d'une oeuvre laissée en attente par faute de temps !...
    Pensées de la Viadène pour une belle journée Aveyronnaise...

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  2. Bonjour,

    je me paye également d'une petite visite, en appréciant le conseil littéraire...

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  3. Belle chronique littéraire donnant envie d'aller visiter littérairement ce coin du bout du monde...

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