15 juillet 2006

Festival #01 - Shadow blues (chronique de l'ennui profond)

Ca partait pourtant d'un bon sentiment. Un spectacle qui devait mélanger des lectures de Tanizaki (Eloge de l'ombre, Le tatouage), de la musique orientale, des projections et du théatre. Seulement voilà, c'était soit trop long, soit trop lent, soit les deux à la fois, mais ce fut bien pénible.

Dans la cour de Bar aménagée en jardin japonais, plusieurs histoires s'entremêlent entre passé et présent, orient et occident, lecture et mise en abyme du cinéma dans le théatre.

Le prétexte principal est le tournage d'un film sur Le tatouage de Tanizaki, lequel est entrecoupé d'interventions tantôt conférencières, tantôt oniriques, et rythmées par une envoutante musique orientale. Certaines scènes se jouent sous nos yeux, d'autres sur l'écran au fond de la cour.

De même que le cinéma rencontre le théatre, l'orient rencontre l'occident à travers les lectures de l'Eloge de l'ombre. Certains passages sont fascinants, et mettent en avant tout ce qui oppose les cultures japonaise et occidentale. L'opposition est peut-être trop insistante d'ailleurs, il faut replacer ce livre dans son contexte, et se souvenir que le Japon qu'il décrit appartenait déjà au passé en 1933. En voulant en savoir plus sur l'auteur et son oeuvre, j'ai trouvé ce commentaire d'un bloggeur réputé qui reprend une grande partie des thèmes évoqués pendant le spectacle, et correspond assez bien au sentiment que j'ai éprouvé.


Pour autant, à travers la musique, la danse, les paroles, le spectacle peut-être vu comme une initiation à la culture japonaise, avec une couche supplémentaire dans ce mélange, apportée par un texte contemporain, écrit pour l'occasion si j'ai bien compris, Retour à Kobé, histoire d'une rencontre dans ce jardin où se tourne le film, entre l'acteur japonais et une jeune femme occidentale. Nouvelle occasion de reprendre les thèmes déjà évoqués, avec une seconde mise en abyme, après le cinéma dans le théatre, c'est le théatre dans le théatre...

Les histoires et les strates n'en finissent plus de se répondre et se faire écho ; malgré tout, l'ensemble souffre (fait souffrir le spectateur ?) de longueurs proprement soporifiques. Les comédiens, pour autant que j'en puisse juger, sont bons, mais tombent parfois dans un jeu pompeux, presque prétentieux.

Petit à petit, à la faveur des temps morts, les gradins se vident, les spectateurs s'esquivent par masse, tout une grappe partant à la suite d'un courageux fuyard... L'homme assis non loin de moi est carrément parti en courant... J'ai bien failli en faire autant d'ailleurs, mais la curiosité a été la plus forte, j'ai stoïquement supporté un ennui profond...
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un baillement avalerait le monde

5 commentaires:

  1. et celle-ci elle est de qui ? Baudelaire toujours ? lol

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  2. Mais oui ma chère ! Je la croyais tellement connue que je n'ai pas pris la peine de faire un lien sur le poème complet : Au lecteur, qui est le "prologue" des Fleurs du mal.

    Je réponds dans un cybercafé... j'ai tenu 5 jours sans internet !

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  3. ça te change la vie hein ? lol
    ça va le sevrage se passe bien ? mdr

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  4. C'est beaucoup plus difficile que ce je croyais... mais "I will survive" ;-)

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  5. Merci pour ton blog, j'ai l'honneur de visiter mon blog de TATOUAGE :

    http://tatouages.blogspot.com

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