Couché sur le côté, un homme dort. Il tousse dans son sommeil, d'une toux sèche et pénible à entendre. Sans doute la mince couverture bleue dans laquelle il est enveloppé ne le protège t-elle pas suffisament. Couché sur le côté, il dort. La nuit est fraîche, peut-être un peu trop pour un 15 août, mais vraiment, pas de quoi attraper la mort, oh non. Il dort. La couverture est bleue, la nuit est fraîche. Le banc est vert.
Le banc est vert dans cette allée déserte, passage qui n'a d'autre fonction que relier un boulevard à une rue de moindre taille. Perdu dans une rêverie sans fin, attentif au seul plaisir de mettre un pied devant l'autre dans des rues désertes, je passais à côté de lui sans le voir quand sa toux m'a fait sursauter. Je regardais les immeubles, estimais à quelle distance un halogène aveuglant se déclenchait, et où il me faudrait passer la fois suivante pour l'éviter ; attentif au seul plaisir de mettre un pied devant l'autre, je marchais sans le voir.
Sans le voir.
Combien de fois par jour passe t-on ainsi, sans le voir ? Combien de fois fait-on semblant de ne pas le voir, parce que ça nous gêne ? Cette chronique n'est pas une chronique de la misère urbaine, ni une chronique de l'impuissance. Non, c'est juste la chronique d'un homme qui dort sur un banc. Et je me suis senti gêné, en trop, à le regarder dormir ainsi. J'ai eu l'impression de lui prendre, oh, bien malgré moi, le droit à dormir dans la tranquilité. Mais le possède t-il seulement encore ?
Combien est vulnérable un homme qui dort sur un banc... Peut-on mourir de froid dans la rue, un 15 août ? On peut aussi mourir de solitude. Et d'indifférence.
Quand, cette nuit ou une suivante, vous sortirez pour vos loisirs, vos amours, pour d'autres raisons qui vous appartiennent, ou tout simplement pour être attentif au seul plaisir de mettre un pied devant l'autre, pensez aux hommes qui dorment sur les bancs. Vulnérables. Invisibles. Dans une mince couverture bleue.
Si vous sortez, allez donc voir Pirates des Caraïbes II : le secret du coffre maudit. J'avais décidé de vous en parlez ce soir, mais l'homme à la couverture bleue s'est imposé à moi. Si ce n'est déjà fait, regardez le premier opus -vous pouvez, par exemple, le voler à un ami, c'est moins risqué que dans une grande surface- et courrez ventre à terre voir la suite. L'histoire ne vaut pas la peine d'être rapportée, mais le rire vaut la peine d'être partagé.
Le banc est vert dans cette allée déserte, passage qui n'a d'autre fonction que relier un boulevard à une rue de moindre taille. Perdu dans une rêverie sans fin, attentif au seul plaisir de mettre un pied devant l'autre dans des rues désertes, je passais à côté de lui sans le voir quand sa toux m'a fait sursauter. Je regardais les immeubles, estimais à quelle distance un halogène aveuglant se déclenchait, et où il me faudrait passer la fois suivante pour l'éviter ; attentif au seul plaisir de mettre un pied devant l'autre, je marchais sans le voir.
Sans le voir.
Combien de fois par jour passe t-on ainsi, sans le voir ? Combien de fois fait-on semblant de ne pas le voir, parce que ça nous gêne ? Cette chronique n'est pas une chronique de la misère urbaine, ni une chronique de l'impuissance. Non, c'est juste la chronique d'un homme qui dort sur un banc. Et je me suis senti gêné, en trop, à le regarder dormir ainsi. J'ai eu l'impression de lui prendre, oh, bien malgré moi, le droit à dormir dans la tranquilité. Mais le possède t-il seulement encore ?
Combien est vulnérable un homme qui dort sur un banc... Peut-on mourir de froid dans la rue, un 15 août ? On peut aussi mourir de solitude. Et d'indifférence.
Quand, cette nuit ou une suivante, vous sortirez pour vos loisirs, vos amours, pour d'autres raisons qui vous appartiennent, ou tout simplement pour être attentif au seul plaisir de mettre un pied devant l'autre, pensez aux hommes qui dorment sur les bancs. Vulnérables. Invisibles. Dans une mince couverture bleue.
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Si vous sortez, allez donc voir Pirates des Caraïbes II : le secret du coffre maudit. J'avais décidé de vous en parlez ce soir, mais l'homme à la couverture bleue s'est imposé à moi. Si ce n'est déjà fait, regardez le premier opus -vous pouvez, par exemple, le voler à un ami, c'est moins risqué que dans une grande surface- et courrez ventre à terre voir la suite. L'histoire ne vaut pas la peine d'être rapportée, mais le rire vaut la peine d'être partagé.
Pirate des Caraîbes, oui, oui. J'ai beaucoup ri avec les enfants.
RépondreSupprimerPour le dormeur du banc, c'est sans doute une histoire triste et compliquée, celle de la fragilité d'un homme, mais surtout de la rupture avec la famille. C'est souvent ça le plus douloureux.
PS : Je te croyais aux E-U ...
Aux Etats-Unis ? Euh... Madame Proprette, tu confonds avec quelqu'un d'autre, non ? Ou alors il y a quiproquo... Expliques moi ! ;-)
RépondreSupprimerIl y a un proverbe africain qui dit qu'il faut être fou pour dormir dehors. Ca veut juste dire qu'à part les fous qui choisissent librement de dormir à la belle étoile, toute autre personne trouvera toujours un abri chez de la famille, des relations, voire même de complets inconnus. Mais bon, c'est bien connu, c'est des sauvages ces gens-là.
RépondreSupprimerBel article Yann. Bisous de Bordeaux. Enfin ! ;)
RépondreSupprimerTrès juste Eldau, ces gens là ne sont pas comme nous ^^ Nous, on est démocratiques, civilisés et modernes. Disons même libres, égaux et fraternels...
RépondreSupprimerMerci Lilou ! J'espère que tu ne vas pas trop regretter ton palace vendéen, sa vue, ses indigènes, ses odeurs, son soleil...
Bisous dijonnais
Pas à propos de l'article (ben alors Sam, t'écris plus ? ^^ ) mais du blog en général. C'est mieux rangé, par catégories, c'est tout propre ! La lecture des commentaires aussi est facilitée. Super !
RépondreSupprimerMerci =)
RépondreSupprimerC'était le 15 août. Aujourd'hui 14 décembre, il gelait à pierre fendre ce matin. Une petite pensée pour l'homme à la couverture bleue. Où est-il ce soir? Son souvenir restera dans le blog de Sammy même quand tout le monde l'aura oublié. L'écriture ça sert aussi à conserver des moments, tristes ou gais, et le souvenir d'un homme .
RépondreSupprimerMerci Orion. Belle définition, mais je ne sais pas si je mérite une telle reconnaissance... Le poids de ce que j'écris n'est pas vraiment décisif -rien n'est vraiment décisif, on écrit toujours en croyant que ça va changer le monde et puis... l'écrit s'envole aussi bien que les paroles...
RépondreSupprimerMais si grâce à ce texte nous sommes deux à penser à l'homme à la couverture bleue, alors peut-être qu'il n'aura pas été écrit en vain.