13 octobre 2006

Deuxième intermède littéraire

Comme prévu, je me prend au jeu des Paroles Plurielles... Voici donc ma deuxième participation à cet espace de création littéraire en ligne. Nouvelle image, nouvelle consigne, nouvelle histoire... Je m'excuse auprès de ceux qui voulaient à tout prix la suite de l'histoire du violoncelliste ! Je n'ai même pas eu le temps d'y penser... Un jour, peut-être. Eh ! Pourquoi ne m'envoyez-vous pas vos suggestions ?

Pour l'instant, je me cantonne aux consignes de Coumarine, que je remercie de ses compliments qui me font toujours tout drôle quand je les lis. Si, si. Ca me donne vraiment envie de continuer.

Dans la forme qui vous convient (poésie, prose poétique ou prose) vous écrivez un texte à couleur surréaliste comme la photo nous y invite... C'est une photo piquée sur le blog photo de notre ami Alainx.

Incipit :
Au matin, le verre était vide.

***

Au matin, le verre était vide, et ta main dans la mienne était déjà si froide. Ta main dans la mienne comme l'oiseau prisonnier. Au matin, tu dormais, ma belle abandonnée, couchée sur le côté où je t'avais laissé. Ma belle abandonnée au sommeil apaisé. Le verre était vidé, tout était achevé. Tu dormais innocente, dans la pénombre bleue où glissent des clartés. Tu dormais, innocente, attendant un signal qui jamais ne viendrait, espérant un fanal qui ne luirait jamais.

La mer sur les rochers fracassait sa chanson, l'écume des années jamais ne t'atteindra. La mer douloureuse peut chanter sa chanson ! Criant dans les embruns, j'ai libéré l'oiseau qui ne palpitait plus. Au bout de la jetée j'ai libéré ton âme, par ton corps enchaînée. Courant dans les embruns, j'ai donnée à la mer ta tête aux yeux si bleus, qui troublait ton sommeil.

Le verre était vide au matin, tu l'avais bu heureuse, tes cheveux dans les yeux, souriant à la vie. Le bleu de tes yeux envahissait l'espace, l'oiseau criait sa peine, comment ne pas l'entendre ? La peine des oiseaux est bien trop douloureuse. L'oiseau emprisonné voulait la liberté. L'oiseau emprisonné maintenant peut voler.

9 commentaires:

  1. Mais Sammy, tu nous avais caché que tu es un poète! C'est troublant et magnifique. Merci à Coumarine de t'avoir révélé.
    J'enrage souvent de n'avoir pas ce talent des créations imaginaires. Je suis sûre que ce doit être un plaisir délicieux. Profite de ta chance, moi je me régale de tes mots.

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  2. Marie-Aude a déjà tout dit ! :-) merci! lol
    Oui quelle sensibilité ! quelle poésie ! une révélation ! en si peu de lignes en plus !!! venant de toi, c'est une sacrée contrainte la limite formelle, n'est-ce pas ? ;-)

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  3. Merci à vous deux :-)

    Révélation ? Poésie ? Il s'agissait juste d'une tentative de style différent... je crois que j'ai du mal à cerner ce que que je peux écrire.

    Marie-Aude, je ne peux pas te laisser dire ça ! Tu ne fais pas de "créations imaginaires", mais tu as une grande sensibilité, un talent dans l'évocation des choses et des sentiments. Il en est ainsi de cette évocation des petits diners du jeudi dont je n'ai pas encore eu le temps de dire tout le bien que je pensais !

    Dolly : surprise hein ? Tant mieux :-p
    Pour ce qui est de la contrainte, c'est à la fois une limite et une alliée, et je réponds à Marie-Aude en même temps ; je n'aurais jamais imaginé "tout seul" une telle histoire (d'ailleurs, je me demande "comment ça marche", comment se fait-il que j'ai inventé ça, d'où ça vient) et la contrainte (image+style surréaliste) permet de poser des limites. Hum, ça y est, chuis pas clair.

    On va dire que pour l'instant la contrainte m'aide. Peut-être qu'un jour j'en aurai marre et que je déciderai de m'en passer...

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  4. Pour m'être amusé à ce genre de petits excercices, Sammy, je crois pouvoir te dire que cela fonctionne justement à cause de la contrainte qui balise l'imaginaire.
    Mais comme je ne suis jamais allé plus loin que ces échauffements classiques des ateliers d'écritures, je ne sais pas si l'on peut tout simplement décider de s'en débarrasser pour passer à quelque chose d'autre. Je compte sur toi pour ne apprendre plus sur ce point. Mais, il me semble que tu démarre, avec ce petit texte, dans la bonne direction. A suivre... ;-))

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  5. Oui Mikkado, c'est exactement ça. La contrainte balise l'imaginaire. Dans les deux sens du terme d'ailleurs : elle pose des limites et indique la direction...
    Pour la suite, eh bien, merci de ta confiance ;-) je ne sais pas moi non plus où tout cela nous mène. A suivre comme tu dis.

    A tous : la contrainte N°32 est... intéressante ^^

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  6. En effet, ton texte est très beau. Le rythme, les mots, le rythme lancinant me rappelle quelque chose. Peut-être Prévert, dans Barbara ? Voyons Sammy... Les avis positifs te font tout drôle. (Je comprends, note), mais tu écris très bien! Lire ton journal est un vrai plaisir. Tu ne peux pas ne pas savoir que tu écris bien! Ce n'est pas si fréquent... Des profs ont dû sûrement te le dire. Tu sais, la force d'un poème réside non seulement dans la musique, mais aussi dans la force d'évocation des images. Et ton journal est très riche en évocations -et en force d'évocation: j'ai lu le billet sur la fête de la diversité ;o) et le ban bourguignon o;) et puis aussi sur les livres. J'ai beaucoup aimé. C'est très vivant. On y est là, dans cette grande surface, j'avais l'impression de m'y promener et d'entendre tous les bruits. C'est vraiment très très bien (et je trouve souvent tes commentaires très riches, sur PP).

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  7. Bah oui, je suis bien obligé de le reconnaître, je suis bien conscient d'écrire "pas trop mal" ^^ Bon, sois sérieux Sammy.

    Il y a quand même une différence entre l'idée que l'on se fait de sa propre valeur et le fait de se la voir affirmée par des gens qui ne vous connaissent pas, et que l'on ne peut donc nullement soupçonner de complaisance. Cela dit, je connais trop bien les gens que je connais (pardon pour cette tautologie) pour les soupçonner de flatterie :o)

    Mais si mes textes sont bien écrits, c'est que je fais ce qu'il faut pour ! Par contre, et je vais sûrement passer pour un affreux fanfaron, c'est la façon dont certains écrivent mal que je n'arrive pas à comprendre... je ne parle pas des gens qui sont sur PP, mais des autres, ceux qui ne font pas le moindre effort pour rendre un texte banal un peu intéressant. Je le dis souvent, ce n'est pas ce que l'on écrit qui est intéressant (et je ne raconte pas des choses extraordinaires) mais la façon dont on l'écrit.

    Merci pour ton commentaire, n'hésites pas à repasser ;-)

    PS : merci aussi pour PP ; à vrai dire, je trouve qu'il est presque plus difficile de commenter les écrits des autres que d'écrire... C'est en grande partie pour ça aussi que je ne fais pas une chronique par livre lu...

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  8. je déguste par petites lampées ce nouveau plaisir que j'ai découvert hier en arrivant sur ton blog.....des que j'ai un peu de temps je pioche par ci par là au hasard , là où la fleche de ma souris se pose, parmi toutes les rubriques , je me perds un peu ....mais le fil de tes mots et comme un fil d'ariane et me fait decouvrir le plaisir de se perdre dans tes ecrits..........je viens encore de prendre une claque en lisant ce texte......une claque qui me caresse l'emotion jusqu'aux larmes........wouaoh!.......decidement, j'ai fait une rencontre......j'ai l'air d'une extra terrestre au milieu de tout ce petit monde qui a l'air de te connaitre et de te lire depuis longtemps....je serai bien incapable de donner un avis technique et détaché de ce que tu ecris........je suis encore bien trop dans l'emotionel pour l'instant.......
    tilu

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  9. Ton commentaire me touche Tilu, merci. Je suis content que tu aies apprécié ce texte. Parmi les autres de cette rubrique (mes participations à l'atelier d'écriture en ligne Paroles Plurielles), celui-ci est sans doute le plus sombrement poétique...
    Franchement, merci pour ce mot, ne t'inquiètes pour le manque de détachement ou l'absence d'avis technique ;-)

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