30 mai 2006

Chronique des bonnes résolutions

Quoi de plus beau qu'une bonne résolution ? La bonne résolution donne un cap à suivre, fixe des objectifs grandioses, ouvre des perspectives insoupçonnées. L'homme qui a pris un tel engagement est touché par la grâce ; il a l'oeil brillant, le port décidé, l'allure virile. Bref, les dents saines et le poil luisant. Il s'endort du sommeil du juste, ne rêve que des plus grandes choses et contribue par son attitude a améliorer la marche du monde.

Il n'est point utile d'avoir de grandes idées généreuses pour s'adonner à la passion de la bonne résolution. On peut, bien sûr, rêver d'occire son voisin, libérer les nains de jardins injustement retenus, ou bien encore décider de tenter de battre le record du monde de léchage de timbres poste en 1'30. Ou vouloir défier le champion régional de bras de fer.

Les bonnes résolutions surgissent n'importe quand, sans prévenir ; qu'elles nous tombent dessus au réveil, au cours du repas ou pendant que l'on essaye de travailler sur quelque chose d'important, ce sera toujours à un moment où on aura mieux à faire. Regardons les choses en face : les bonnes résolutions sont culottées.

Mais les bonnes résolutions, de même qu'elle ne germent pas uniquement les lendemains brumeux de réveillons de la Saint Sylvestre, se contentent bien souvent d'objectifs plus modestes et moins périlleux que ceux précédement évoqués. S'inscrire sur les listes électorales, cuisiner autre chose que du congelé, se lever avant midi, téléphoner à untel et écrire à tel autre, nettoyer le four et repasser le linge. Disons le franchement : passer l'aspirateur.

Pour tout dire, les bonnes résolutions, ce sont toutes ces choses que l'on projette de faire et que l'on ne fait pas, toutes ces décisions sages et volontaires que l'on prend à longueur de semaine -je fais plus de sport, j'arrête de fumer, je mange des légumes- et que l'on ne respecte jamais, les repoussant toujours pour plus tard pour des motifs toujours différents et toujours ô combien valables...

On se rend finalement compte que le délai que l'on s'était imparti - et avec quelle sévérité !- est écoulé ; l'on se trouve alors des excuses, ce n'est pas si urgent, ce n'est pas vraiment important, rien ne presse et on avait tellement de choses à faire de toute façon...

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