Je continue mes exercices d'observation. De tous les grands singes, l'homme est décidement le plus intéressant à observer. Outre les grandes surfaces, le lieu social où s'épanouissent des comportements étranges et des individualités remarquables est quand même celui où l'on mange.
Comme je l'ai dit précédemment, je mange en semaine à la "cantine des impôts", restaurant d'entreprise géré par la société Eurest. Il est toujours très plaisant de voir les trésors de maniaquerie ou les petites habitudes étalées par mes congénères à l'occasion du cérémonial du repas. Je suis certain qu'ils ne s'en rendent même plus compte. Heureusement, je suis là...
Le restaurant est un self. Si l'accessoire indispensable du supermarché est le tapis roulant, un self ne saurait se concevoir sans le rail où glissent les plateaux. Il y aurait pas mal de choses à dire sur l'attitude des gens en file ; ceux qui prennent toute la place, ceux qui semblent ailleurs, ceux qui en ont marre d'attendre et ceux qui prennent tout leur temps...
Mais c'est aussi là que commencent certaines manies affligeantes que je vais essayer de recenser ici.
Il en est plusieurs qui ne peuvent prendre un yaourt sans regarder, systématiquement, sa date de péremption. De peur qu'on ne leur serve des yaourts de l'an dernier, hein... Dans le même ordre d'idée, je ne comprendrai jamais pourquoi de nombreuses personnes qui vont à la fontaine remplir leur carafe (de ces typiques carafes en fer blanc) commencent systématiquement par la vider, fut-elle aux trois quarts pleine... Ce n'est pas leur eau, alors ils n'en veulent pas ? Craignent-ils à ce point la poussière en suspension qu'ils veulent par ce procédé être sûrs de la pureté de leur eau, refusant de souiller leurs parois intestinales d'une eau à la propreté douteuse ? Que ne mettent-ils pas de masques alors !? Et des gants, et des charlottes... le mieux ne serait-il pas qu'ils restent chez eux ?
Et encore, les yaourtiseurs paranoïaques et les sectateurs de l'eau virginale sont parmi les plus répandus. Sûrement quelques-uns de mes lecteurs s'adonnent-ils à ces bénins exercices... Rassurez-vous, je vous aime quand même.
Il y a pire ! J'ai vu, il y a quelques jours, le spectacle improbable d'une femme à l'apparence pourtant normale qui frottait vigoureusement de sa serviette en papier une table aussi propre que toutes les autres avant que d'y poser son plateau... Je frémis d'horreur à l'évocation de ce souvenir... Pourquoi frottait t-elle ? Quel rituel secret connu d'elle seule devait-elle ainsi réaliser ? Ne pas accomplir ce geste l'aurait-il vraiment empêché de manger en toute sérénité ? Pourquoi n'a t-elle pas décapé du même mouvement cette chaise, où des postérieurs impies se posèrent quelques minutes avant ?
Pourquoi tant de complications de la part des grandes personnes ?
(merci St Ex)
Que de questions sans réponses...
(à suivre)
Comme je l'ai dit précédemment, je mange en semaine à la "cantine des impôts", restaurant d'entreprise géré par la société Eurest. Il est toujours très plaisant de voir les trésors de maniaquerie ou les petites habitudes étalées par mes congénères à l'occasion du cérémonial du repas. Je suis certain qu'ils ne s'en rendent même plus compte. Heureusement, je suis là...
Le restaurant est un self. Si l'accessoire indispensable du supermarché est le tapis roulant, un self ne saurait se concevoir sans le rail où glissent les plateaux. Il y aurait pas mal de choses à dire sur l'attitude des gens en file ; ceux qui prennent toute la place, ceux qui semblent ailleurs, ceux qui en ont marre d'attendre et ceux qui prennent tout leur temps...
Mais c'est aussi là que commencent certaines manies affligeantes que je vais essayer de recenser ici.
Il en est plusieurs qui ne peuvent prendre un yaourt sans regarder, systématiquement, sa date de péremption. De peur qu'on ne leur serve des yaourts de l'an dernier, hein... Dans le même ordre d'idée, je ne comprendrai jamais pourquoi de nombreuses personnes qui vont à la fontaine remplir leur carafe (de ces typiques carafes en fer blanc) commencent systématiquement par la vider, fut-elle aux trois quarts pleine... Ce n'est pas leur eau, alors ils n'en veulent pas ? Craignent-ils à ce point la poussière en suspension qu'ils veulent par ce procédé être sûrs de la pureté de leur eau, refusant de souiller leurs parois intestinales d'une eau à la propreté douteuse ? Que ne mettent-ils pas de masques alors !? Et des gants, et des charlottes... le mieux ne serait-il pas qu'ils restent chez eux ?
Et encore, les yaourtiseurs paranoïaques et les sectateurs de l'eau virginale sont parmi les plus répandus. Sûrement quelques-uns de mes lecteurs s'adonnent-ils à ces bénins exercices... Rassurez-vous, je vous aime quand même.
Il y a pire ! J'ai vu, il y a quelques jours, le spectacle improbable d'une femme à l'apparence pourtant normale qui frottait vigoureusement de sa serviette en papier une table aussi propre que toutes les autres avant que d'y poser son plateau... Je frémis d'horreur à l'évocation de ce souvenir... Pourquoi frottait t-elle ? Quel rituel secret connu d'elle seule devait-elle ainsi réaliser ? Ne pas accomplir ce geste l'aurait-il vraiment empêché de manger en toute sérénité ? Pourquoi n'a t-elle pas décapé du même mouvement cette chaise, où des postérieurs impies se posèrent quelques minutes avant ?
Pourquoi tant de complications de la part des grandes personnes ?
(merci St Ex)
Que de questions sans réponses...
(à suivre)
SUPER ! bonne rigolade !
RépondreSupprimerc'est que c'est drôlement vrai !mdr
Oui c'est drôlement vrai, tellement vrai que ça m'arrive aussi de vider la carafe avant de la remplir, lol. Quel observateur!
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