Les journées du patrimoine ne se contentent pas d'offrir une occasion supplémentaire de visiter musées, châteaux et autres édifices monumentaux, ils ouvrent également à un public avide de révélations les lieux de pouvoir, ou imaginés comme tel. L'homme n'hésite alors plus à faire la queue pendant des heures sous une petite pluie fine, ce qu'il ne consent habituellement à faire qu'avec force protestations. Telle est la force de la curiosité.
C'est ainsi que ce dimanche après-midi, nous nous retrouvâmes (Salut Céline !) à visiter la Comadi. La Comadi, ou la mise en scène de l'importance prise par la Communauté de l'agglomération dijonnaise ; mais cela mérite une petite explication pour les non-dijonnais.
Longtemps, Dijon fut une ville de casernes. Plusieurs se succédaient le long de l'avenue du Drapeau : Vaillant, Junot, Heudelet... Depuis que les guerres avec l'Allemagne sont passées de mode et que l'habitude du service militaire est tombée en désuétude, il a fallu leur trouver un nouvel usage. La plupart ont été rasées pour faire place à des immeubles, d'autres hébergent des fonctionnaires -ces gens là sont partout- et une seule abrite encore quelques militaires qui voient leurs beaux jours partir avec nostalgie. La caserne Heudelet abrite la Comadi.
A l'intérieur, quelques maquettes présentent l'aspect du quartier avant/après. Les 3/4 des bâtiments ont été rasés, seul a été gardé le bâtiment principal, et des pans de murs des bâtiments latéraux, qui servent de support à auvents pour le parking. L'ensemble est assez réussi, clair, lumineux, moderne. Du moins pour ce que nous avons eu le droit d'en voir : le rez-de-chaussée et l'entresol ; sans-doute les étages recélent-ils des secrets qu'il ne faut pas porter à la connaissance de la foule. Ou bien, et cette hypothèse m'apparait plus probable, il y a trop de bazar sur les bureaux pour que cela soit décemment montrable...
Après cette première visite assez calme -il faut dire que le bâtiment de la Comadi n'est pas encore perçu comme étant ce qu'il se fait de plus essentiel en matière de pouvoir local- nous avons prolongé sur le thème de la politique de proximité avec la visite du Conseil Général.
Longtemps, Dijon fut une ville de casernes. Plusieurs se succédaient le long de l'avenue du Drapeau : Vaillant, Junot, Heudelet... Depuis que les guerres avec l'Allemagne sont passées de mode et que l'habitude du service militaire est tombée en désuétude, il a fallu leur trouver un nouvel usage. La plupart ont été rasées pour faire place à des immeubles, d'autres hébergent des fonctionnaires -ces gens là sont partout- et une seule abrite encore quelques militaires qui voient leurs beaux jours partir avec nostalgie. La caserne Heudelet abrite la Comadi.
A l'intérieur, quelques maquettes présentent l'aspect du quartier avant/après. Les 3/4 des bâtiments ont été rasés, seul a été gardé le bâtiment principal, et des pans de murs des bâtiments latéraux, qui servent de support à auvents pour le parking. L'ensemble est assez réussi, clair, lumineux, moderne. Du moins pour ce que nous avons eu le droit d'en voir : le rez-de-chaussée et l'entresol ; sans-doute les étages recélent-ils des secrets qu'il ne faut pas porter à la connaissance de la foule. Ou bien, et cette hypothèse m'apparait plus probable, il y a trop de bazar sur les bureaux pour que cela soit décemment montrable...
Après cette première visite assez calme -il faut dire que le bâtiment de la Comadi n'est pas encore perçu comme étant ce qu'il se fait de plus essentiel en matière de pouvoir local- nous avons prolongé sur le thème de la politique de proximité avec la visite du Conseil Général.
Situé tout à côté de la préfecture (l'histoire des deux bâtiments est d'ailleurs étroitement liée), le Conseil général est un bâtiment qui a tout juste un siècle, et qui se cache derrière les façades plus modernes de la rue, dans un petit jardin délimité au nord par le Conseil régional. Ca doit être très pratique pour la circulation des informations entre les différents services. Les couloirs de cet austère bâtiment s'organisent suivant un tracé en forme de carré, autour de la salle des séances qui se donne à la fois des airs de théatre et de tribunal. D'ailleurs l'intérieur , avec ses banquettes de cuir et de bois, évoque irrésistiblement celui d'un tribunal de province. Il ne manque que les avocats en robe, les prévenus menottés et le public impatient.
Mobilier en bois, tables à pieds tournés et aux plateaux recouverts de cuir vert, cette salle pourrait faire penser à une salle d'étude d'un autre siècle, sentant la poussière studieuse et les choses anciennes. Le plafond peint, avec ses moulures dorées, et sa frise des blasons des chefs lieux du département, donne cependant à l'ensemble ces faux airs de théatre évoqués tout à l'heure. Le vaste bureau en bois du Président et de ses vices (vices présidents, rhooo, vous alors) suggère à nouveau l'image d'un tribunal.
Le prospectus distribué à l'entrée nous informe en outre de l'existence d'une Commission d'héraldique, chargée d'attribuer des armoiries aux communes dépourvues qui en font la demande. Voilà un travail bien joli, qui ne se soucie que des plus grandes choses. Je repars charmé, soulagé d'apprendre qu'un comité de blasonnologie veille à nos destinées.
Après un bref détour par l'hôtel de Voguë, un des plus beaux hôtels particuliers de la ville, nous nous dirigeons vers le dernier théatre de cet après midi, un vrai cette fois. Le "grand" théatre. J'ai été amené à l'évoquer a plusieurs reprises dans ces pages, soit qu'il abrite une déprime nocturne et musicale, soit qu'il accueille des grognards ridiculement chamarés. Ce n'était pas à proprement parler une découverte totale, mais je n'avais jamais rien vu de plus que l'entrée et la salle, alors qu'il y a des étages, des salons, un bar !
Le deuxième étage recelait une exposition de phonographes, charmants objets du passé dont on pourrait tirer quelques réflexions intéressantes, mais j'en reparlerai ; la chose entrant dans le cadre plus vaste du Sixième festival international de musique mécanique. Ca ne s'invente pas, c'est à Dijon, et vous en saurez bientôt davantage. Oui, je suis prêt à toutes les vilenies pour fidéliser mon lectorat !
Mais, me direz-vous, Dijon ne propose t-elle rien d'autre à la visite que ses institutions administratives et un théatre ? Cette ville chargée d'Histoire ne compte t-elle pas de vastes bâtiments, de prestigieux monuments, de magnifiques églises et des hôtels particuliers somptueux ? Si, mais nous les avons visité l'an dernier ! Je vous en parlerai donc une prochaine fois. Repartant chez moi en flânant, je tombe d'ailleurs sur un guide et son groupe ; je me joins à la foule et je tourne encore une bonne heure par les rues du vieux Dijon, tant que le parcours de la visite va dans ma direction.
Mais les milles détails évoqués ce soir là sont une autre histoire...
Bravo pour cette visite. On ne s'ennuie pas une minute, et pour les non-dijonnais, la présentation des richesses la ville est très sympa. Mais dans mon souvenir, l'Hôtel de Vogüé abritait désormais les affaires culturelles de la ville. Est-ce que je me trompe ?
RépondreSupprimerEffectivement, l'hôtel de Voguë cache des agents municipaux dans ses étages, le rez-de-chaussée étant habituellement consacré aux expositions et manifestations, encore qu'il puisse parfois servir d'annexes temporaire dans le cadre de certains festivals. C'est là par exemple que j'avais acheté les billets pour le festival #1, auprès de 3 étudiants qui s'ennuyaient ferme dans un cadre luxueux mais surchauffé...
RépondreSupprimerEt encore luxueux, luxueux... il n'y a que les murs en fait, c'est tout vide, pas un seul meuble si ce n'est les tréteaux pour les occasions précédemment mentionnées...
Votre Conseil Général me paraît bien beau , à Pau nos dirigeants n'ont rien trouvé de mieux que de bâtir un machin de verre et d'acier, avec en arrière plan le château de Pau. Pauvre Henry IV! Il doit s'en retourner dans sa tombe. Voir :
RépondreSupprimerhttp://www.cg64.fr/fr/galerie_photos2.asp?FK_categorie=6 et cliquer sur la 6ème photo fond d'écran.
C'est vrai que c'est ben triste :/
RépondreSupprimerSi tu ne m'avais pas dit ce que c'était, j'aurais pensé à une serre tropicale ou à quelque chose dans ce goût là !