09 décembre 2006

Chronique des lumières de la ville et des fantômes du chapeauté

Dans Les fantômes du chapelier, on voit Michel Serrault, marchant sous une pluie battante, déverser l'eau accumulée sur son chapeau avant de rentrer dans sa boutique. Ce qui prouve bien que le feutre a une capacité de résistance à l'eau que je ne soupçonnais pas. Pour ma part, j'ai encore un peu peur de l'abimer lorsqu'il pleut. Oui, je sais, c'est bête. Surtout qu'il pleut quand même assez régulièrement à Dijon. Les mauvaises langues diront même qu'il pleut tous les jours. Ce n'est pas vrai. Il arrive que la première quinzaine d'août soit ensoleillée.


C'est que pour faire sécher un chapeau, il faut de la place, du temps, un lieu adapté. Pas trop chauffé, pas trop froid, et à l'abri des manipulations intempestives. Sinon, on part le matin avec le chapeau d'Alain Delon dans Le Samouraï, et on revient mine de rien à la nuit tombée avec un béret. Tout plat, sans allure et tout juste retenu par l'écartement providentiel des oreilles. C'est regrettable.

Alors que faire ? Les plus impulsifs de mes lecteurs s'écrieront sans retard que je n'ai qu'à prendre un parapluie. Oui mais je n'aime pas les parapluies. J'ai suffisamment critiqué cet ustensile pour pouvoir me permettre de m'en affubler à mon tour. Et de toute façon, le parapluie est par définition inutile. Quand vous n'en avez pas, il pleut, et quand vous en prenez un, les nuages se dispersent, le soleil revient, et qui c'est qui a l'air malin avec son pépin ? Voilà pourquoi je me suis rendu dimanche dernier au Salon du livre de Dijon, sous la pluie, donc sans chapeau, mais aussi sans parapluie, non pas que le besoin ne s'en fasse pas sentir, mais parce que je n'aime pas ça ! Dites donc, il va falloir que je vous le répète combien de fois ?


Parce qu'il y a un Salon du livre à Dijon. Il parait que ce n'est pas la première édition en plus, mais du temps où je n'avais pas de blog je ne faisais attention à rien. Le Palais à tout faire des ducs de Bourgogne, après avoir abrité L'art de la farniente et quelques autres manifestations grandes et magnifiques, servait de cadre à cet évènement plus ou moins littéraire accueillant d'éminentes personnalités. Jean-Pierre Chevénement, le rescapé du curare, assailli de deux supportrices du quatrième âge ; Edith Cresson qui était à peine mieux lottie ; Jean-François Kahn qui s'en tirait un peu mieux question affluence, mais qui était tout juste reconnaissable. J'ai du vérifier le nom sur le petit carton pour être bien sûr que c'était lui. Ils doivent vraiment les maquiller à mort à la télé. Richard Bohringer avait droit pour sa part à un chapiteau entier, et il lisait un livre que je supposais être de lui, devant une foule en partie assise, en partie debout, mais tout entière attentive.


Est-ce la pluie fine, la perspective des fêtes de fin d'année ou bien me étais-je désemparé d'avoir délaissé mon chapeau ? Toujours est-il que je me suis senti soudainement d'humeur maussade, voire cafardeuse, et le marché de Noël, qui se tient sur la Place de la Libération, en face du Palais, a fini de me déprimer. Les mêmes babioles hors de prix que les années précédentes, dans les mêmes cabanes, dont l'ordonnacement était tout de même légèrement différent, afin sans doute d'apporter un soupçon de variété. Les badauds vont d'une cabane à l'autre, en trainant leur femme d'une main et la progéniture de l'autre, tout en tenant un parapluie -tiens, tiens, comme on se retrouve- qui m'oblige à de fréquentes contorsions pour éviter l'énucléation. Encore les lunettes protègent-elles un peu. Mais ça m'ennuierait de les casser.

J'ai pris quelques photos des illuminations pour m'occuper l'esprit et oublier un moment la foule béatement satisfaite de payer ses marrons 2,50€ le petit sachet, 5€ le grand, de même pour la gauffre au nutella. Quand à la photo du mioche hurlant sur les genoux du Père Noël, ça n'a pas de prix, évidemment...


***

Vous avez vu ? J'ai réussi à caser ces marrons en souffrance depuis trois semaines. Il fallait juste que je leur trouve une place.

11 commentaires:

  1. Voyons, voyons... Quelques suggestions et remarques:

    - Quand il pleut à Dijon (c'est vrai, c'est pas tout le temps, des fois il ne pleut pas, il y a juste du brouillard!) je te suggère de porter par-dessus le foulard en plastique transparent que mettent les mémés pour ne pas débruscher leur permanente violette, et on verra le chapeau en dessous.
    - Qu'est-ce- que tu as contre les bérets béarnais? Hmmm?
    - Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi, en suivant scrupuleusement les consignes de nos chers dirigeants, je me casse la tête à fermer les robinets quand je me lave les dents, prendre des douches et pas de bain(d'accord j'ai pas de baignoire, ça facilite!), ne pas laisser mes appareils électriques en veille, dégivrer mon frigo, avoir acheté un poêle à bois pour économiser le fuel du chauffage central,POUR QUE LES MEMES AB***IS DE DIRIGEANTS GASPILLENT ET EN TROIS SEMAINES A NOEL LES ECONOMIES D'ENERGIE QUE J'AI PENIBLEMENT FAIT EN UNE ANNEE !!!!

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  2. Heu! Je voulais parler de ces foutues illuminations de Noël au cas où quelqu'un n'aurait pas suivi!

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  3. Tu as raison Sammy, quand nous n'avions pas de blog, nous ne faisions attention à rien !
    Depuis, notre esprit s'ouvre, s'ouvre !
    Bonne journée, avec ou sans chapeau !

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  4. Commence à tourner au fétichisme cette histoire de chapeau...
    Le plus chiant avec cet ustensile, ce sont les jours de grands vents... Pire qu'avec un parapluie.

    Marrant ça, je me faisais la même réflexion qu'Orion sur les petites économies. "Tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d'autres". Plus je m'interesse au développement durable et plus je découvre des "énormités"... A suivre bientôt la chronique d'un livre qui laisse sans voix.

    Dis donc Sammy, avec ton climat bourguignon, suis pas d'accrod avec ton commentaire sur la météo marine, je trouve que tu as un parfait climat de mer du Nord !

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  5. @Orion : Bon sang mais c'est bien sûr ! Que n'y ai-je songé plus tôt ! Merci pour cet excellent conseil !

    Les bérets béarnais, je n'ai rien contre, c'est simplement la transformation non voulue de l'un en l'autre qui m'embêterait... sinon, il faudrait que j'essaie si ça me va, tiens. Pour que je descendrais dans les Pyrénées. Pour jouer les hommes de maison :-p

    Pour la question sur les illuminations, ben... euh... c'est pour te remercier d'avoir fait des efforts que l'on décore la ville ainsi ^^ Sinon, l'ami Marsiho évoque lui aussi le sujet :-)

    @Fauvette : Merci :-) Mais c'est mieux avec que sans ^^

    Et...

    @Marsiho : Non, non, ce n'est pas une obssession :-p
    On va dire que c'était l'éclairage différent qui permettait d'amener ce texte. Si j'avais dit avoir été au Salon du livre et que j'ai vu Chevenement derrière des tréteaux, ben ça aurait été moins intéressant à raconter !

    Pour les économies, oui, j'y ai pensé hier en voyant son commentaire, ayant lu ton texte juste après la météo marine :-)

    Honnêtement, il fait beau aussi durant la deuxième quinzaine de juillet. Certaines années ^^

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  6. T'as oublié une chose avec le parapluie... c'est que quand il pleut , y 'a tendance à avoir du vent, et donc le parapluie se retourne ! très chiant, très fatigant à maminpuler et pas vraiment para-pluie au final !

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  7. Delphine in baaack ! :-) Merci pour cette précision ! M'autorises-tu à la reprendre ? De toute façon je t'ai déjà piqué tellement de truc :-p

    Mais dis moi, toi, t'es plutôt parapluie ou plutôt béret ? ;-)

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  8. Chers amis de Dijon qui semblaient beaucoup marcher dans la pluie et le vent, moi je vous conseille le K-way de rando. Pratique, pliable, et vous donnant un petit air rustique. Bon, après tout, ce que j'en dis ... (grand sourire)

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  9. Chère Marie-Aude
    Ca me fait vraiment plaisir de te lire, tu sais.

    Alors, pour l'air rustique, le chapeau fait tout à fait l'affaire, on m'a même conseillé de me laisser pousser la moustache et de revêtir la biaude, pour faire vrai bougnat bien rustique :-D

    Pour le K-way, ça me pose quelques problèmes depuis que j'ai entendu le sketch de Dany Boon...

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  10. Edith Cresson est elle-même du 4eme âge !

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  11. Ah... c'était donc ça l'odeur de naphtaline...

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