17 janvier 2007

Chronique de la perfection douteuse

La scène se passe il y a quelques jours, en allant manger au restaurant de l'hôtel des impôts. La voiture arrêtée au feu rouge juste à ma gauche -une twingo pourrie aux occupants pas très nets non plus, un seul coup d'oeil me suffit pour en prendre note- commence à avancer par petits à coups pressés bien avant que le feu ne soit vert. Ce n'est pourtant l'affaire que de quelques secondes.

Son démarrage au rouge ne l'a pas avancé à grand chose, je suis déjà à sa hauteur (un conseil : oubliez le point mort, tenez l'embrayage...) ; c'est alors que notre admirable protagoniste décide de se rabattre, juste devant moi, (il a dû soudainement en avoir marre de rouler à gauche, ou alors la perspective de ne plus être devant moi lui a paru insupportable) et sans clignotants, évidemment. Je marque mon mécontentement d'un petit coup de klaxon bref (ce mot est inutilement comique ! mais avertisseur n'est pas terrible je trouve), histoire de lui rappeller qu'il n'est pas tout seul sur la route.

La civique réaction de l'intéressé ne se fait pas attendre. Son rétroviseur intérieur m'informe de son état d'esprit à mon égard, les gestes de son passager (qui semblent m'inviter à rechercher la compagnie de partenaires masculins, du moins est-ce ainsi que j'ai interprêté la chose) également. Il accélère brutalement, au risque de désintégrer son épave, pendant que ledit passager descend sa fenêtre et, d'un geste d'une perfection admirable, envoie sa clope sur mon pare brise. Sans se retourner. J'ai trouvé ça très fort.


Un autre qui est très fort aussi, c'est le nouveau cuisinier du restaurant des impôts. Cela faisait déjà quelques temps que la qualité se dégradait, mais il fait des progrès constant dans l'immangeable, et je tenais à lui rendre hommage. Les carottes, les courgettes, les haricots ne sont plus identifiables que par la vue ; pour ce qui est du goût, vous êtes priés de ne pas demander comment il fait pour obtenir ça, c'est un secret professionnel. Je ne peux même pas trouver de mots pour qualifier la chose. C'est tellement dégueulasse qu'il pourrait facilement travailler dans un hôpital. Ou à Air France. Un tel niveau de perfection dans l'immonde devrait pourtant être récompensé.

Sa dernière trouvaille surtout, mérite une mention spéciale. Cela consiste à mettre du nuoc mam dans la sauce salade, je ne sais pas si vous avez idée de ce que ça peut donner comme résultat... Avez-vous déjà humé l'odeur âcre qui se dégage des résidus de tonte de pelouse en décomposition ? Ca ressemble un peu à ça...

Il y a certaines perfections dont on se passe facilement...

18 commentaires:

  1. Hello Sammy et merci de ton passage sur ma bulle. Figure toi que l'incivilité automobile m'agace aussi au plus haut point, et que j'ai récemment fait une expérience plus que désagréable sur le parking d'un supermarché. Revenant de courses à une heure où le parking est pourtant loin d'être plein, j'ai trouvé une voiture garée CONTRE la mienne. Pas 'près' mais 'contre'. Si j'avais été une femme enceinte de 8 mois ou une personne âgée mangée d'arthrose, je n'aurais pas pu, comme je l'ai fait, passer par la portière passager pour regagner mon volant. J'ai donc pris papier et stylo dans mon sac à main et ai laissé sur le pare-brise de l'imbécile la note suivante:'je n'appelle pas cela garer une voiture, j'appelle cela larguer une caisse.'

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  2. C'est la suite de la chronique du chaos ? ;-)

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  3. Mais on te met le couteau sous la gorge pour aller manger dans ce truc ? T'as vraiment pas le choix ? :-)

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  4. @ Cécile : joli !
    Tu reviens quand tu veux... voisine ! ;-)

    @ Florence : hé hé, on peut voir ça comme ça ! C'est du chaos ordinaire alors, comme la haine du même nom du regretté Desproges...

    @ Céline : Nan, mais c'était bon, avant !

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  5. Je t'en supplie, Sammy, demande à ton cuisinier de mettre n'importe quoi dans sa sauce de salade (du teriyaki si tu veux) mais plus de nuoc mam !
    D'abord, j'ai passé une bonne demi-heure à trouver un lien marrant entre notre ministre des armées et la sauce de poisson... sans succès.
    Ensuite, j'ai perdu une autre partie de ma journée à essayer de vérifier si l'on disait nuoc mam ou nuoc nan !
    Car il y a confusion ! (100 contre 10 sur google).
    J'ai quand même un soupçon de piste que je vous fais partager (histoire que mes recherches entraînent d'autres que moi à perdre leur journée ) :
    le Vietnam appelle nuoc mam ce que les thaïlandais nomment nam pla ... et je ne sais toujours pas ce que signifie "nuoc" :-(
    Ah oui, un beau site sur le sujet : ici.

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  6. monsieur,
    je suis extrêmement mécontent, et que limite je vais vous coller une main courante aux fesses pour diffamation. Parce que moi je fais mon possible pour ne pas dégager une odeur rance, mais quand on me colle dans de la sauce salade, une alchimie étrange se produit et ça n'est quand même pas ma faute alors merde quoi.
    Et puis si vous ne déjeuniez pas à l'hôtel des impôts, ça n'arriverait pas. Mon amie melle Bille, par exemple, n'y met jamais les pieds.

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  7. Il y a vraiment une confuse !
    Quel rapport entre la salade de la cantine et Michèle Alliot-Marie ? = mam
    Sammy, est-ce que tu déjeunes dans une cantine qui dépend du Ministère de la défense ? Ceci expliquant cela ;-)

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  8. Suis toujours titillé entre l'envie de me conduire en être civilisé et celle de foutre ma main dans la g..... des malotrus...

    Suis curieux de savoir ce que tu pense de Moby Dick. Un des premiers romans de ma jeunesse et que je relis régulièrement et considère conne un chef-d'oeuvre de la littérature américaine.

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  9. L'automobiliste irrité avait certainement déjeuné à la cantine des impôts et a tenté d'effacer l'odeur du nuoc man par celui de pneu brûlé.
    Pardonne-leur, c'est le piquant de leur triste quotidien ;-)

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  10. @ Christelle : tu penses bien que je n'ai pas été sans lui dire ! Gentiment bien sûr, essentiellement motivé par la curiosité. A vrai dire, il a eu l'air étonné, il devait vraiment trouver ça bon le bougre... ben il exerce ses déviances culinaires chez lui si il veut, mais qu'il cesse de nous empoisonner !

    Bravo pour ta ténacité, je te reconnais bien là :-D

    @ "Mr Nuoc Nam" : pardon monsieur, je regrette de vous avoir vexé, mais cette diatribe ne vous était point destinée, mais était plutôt adressé à ce cuistot indigne, qui n'a pas su tenir compte de votre nature délicate, qui s'accomode pas de tous les mélanges. Croyez bien qu'il le regrette.

    Merci de ton passage, Melle Bille ;-) Allez la lire les autres, elle est tordante (de rire, je précise, pas comme mon cuisinier qui nous a fait tordre les boyaux), mais revenez quand même ici après, hein ! Non mais oh !

    @ Florence : la cantine dépend des impôts, je ne pense pas que ce soit mieux...

    @ Marsiho : Je n'ai heureusement pas la carrure suffisante pour ce faire :-D Ce qui me permet d'affirmer doctement que la violence ne mène à rien, qu'il vaut mieux ignorer les imbéciles... ouais, n'empêche... il y a des coups de pieds aux culs qui se perdent, quand même...

    Pour Moby Dick, c'est très bien ! Pour l'instant, ils fument la pipe au lit et s'en estiment très satisfait ;-)

    @ Richard : Mais oui ! Tu as sûrement raison !
    J'aurais bientôt oublié cette histoire de toute façon, mais voilà ce que c'est que d'avoir un blog, on fait feu de tout bois ;-)

    Tiens, ça me fait penser à Brassens, ça...
    Ma mie ne prenez point ma complainte au tragique/Les raisons qui ce soir m'ont rendu nostalgique/Sont les moins nobles des raisons/Et j'aurais sans nul doute oublié cette histoire/Si, pour renouveler un peu mon répertoire/Je n'avais besoin de chansons

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  11. Pour te venger des automobilistes incivils, la prochaine fois, invite-les à manger au restaurant des impôts...

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  12. Oh, ce genre d'automobiliste là préfèrera toujours le PC-Donald (j'ai pas de Mac) je pense... pour eux, même du temps où c'était ça n'aurait pas été bon ^^

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  13. Mais parfois cela devient déprimant ces comportements des automobilistes. Est-ce que tenir un volant induit des comportements aussi idiots ?

    Pauvre de toi obligé à ingurgiter de telles horreurs. Il faut lancer un contrat sur la tête du cuistot ; à mon avis, tes amis en épave te doivent bien ce service !

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  14. Non Fauvette, je pense que la plupart sont déjà idiot avant d'avoir une voiture... hum, pas rassurant comme réponse, hein ? C'est pourtant la plus vraisemblable...

    Pas bête l'idée du contrat... mais je crois que ma tête chapeautée doit irrésistiblement évoquer évoquer un mafioso italien (et quand je suis pas rasé... t'imagine...) parce que depuis que j'ai été lui demander des explications, la sauce est redevenue normale... ?!

    C'est bien petit, c'est bien...

    Il ne me reste plus qu'à lui expliquer que des entrées un peu plus variées, ce serait sympa, et que les yaourts, y'en a maaaaarre !

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  15. Il est franchement exaspérant de voir à quel point un petit coup de klaxon se termine en grosse histoire en voiture. Ca me détruit de voir ça. On n'a plus le droit de dire aux gens qu'ils ont fait une connerie en bagnole, ça tourne tout de suite à la recherche de partenaires masculins comme tu le disais si bien. Je me suis déjà fait traité également "d'espèce de gros pd" et j'ai déjà assisté à plusieurs proposition de bagarres avec un ami. Exaspérant au plus haut point.

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  16. Et encore, ce n'est pas le pire... Une fois, un type qui se prenait sans doute pour un justicier de la route a failli nous tuer pour une lubie semblable. Sur une voie expresse à 110km/h, je sors de la bretelle d'accès alors que barjot-man (car en vérité c'était lui) arrive derrière à fond les manettes (il devait pas être à 110, tu peux me croire), me double comme un taré et se pose devant moi. Pas à 200 mètres devant, non, juste devant, presque pare-chocs contre pare-chocs. Et il commence à ralentir. 110, 100, 90, 80... Qu'est ce que c'est ce con ?! Je double, ou plutôt tente de le doubler, car il anticipe mon mouvement et se place devant moi, sur la file de gauche etc, je décris pas tout ça a duré un bon moment, pendant lequel il me faisait"non, non" en agitant le doigt devant son rétro intérieur. J'en frémis encore. Heureusement que je sortais pas loin, et heureusement qu'il ne sortait pas au même endroit que moi ; il m'aurait cassé la gueule en prime peut-être...

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  17. Quand les cuisiniers roulent en twingo...

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  18. Euh... je ne pense pas que ce fut les mêmes =) Ou alors c'est vraiment pas d'bol ^^

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