21 septembre 2009

Lecture lente et lecture rapide

Lu il y a peu sur La République des livres :

Nous nous acheminons vers une lecture à deux vitesses qui obéit à deux rythmes différents. La première consiste à tenir un bloc de papier, un écran d’ordinateur ou un reader entre les mains, à s’engager dans une lecture en continu de textes longs et ininterrompus et à s’immerger en profondeur dans ce tête à tête pour lequel le temps ne compte guère. La seconde place le lecteur face à un bloc de papier, un écran d’ordinateur ou de téléphone portable, et lui propose de lire en discontinu un très grand nombre de choses de manière fragmentaire [...]

Encore faut-il faire l’effort de dépasser cette attitude immature qui consiste à désigner en l’internet le grand coupable et responsable de tous nos maux et dérèglements

Est-il nécessaire d'ajouter que je suis complètement d'accord ? Je suis un grand consommateur d'informations sur internet -informations en tout genre, déversées par les (trop) nombreux blogs et fils auxquels je suis abonné- ce qui ne m'empêche nullement de faire une grande consommation de livres (et de m'en vanter).

Je suis le premier à faire la distinction (mais de manière inconsciente, je suis un peu le monsieur Jourdain du flux) entre ces modes complémentaires de lecture : je suis capable de lire très vite plusieurs articles de journaux (en ligne ou sur papier), de parcourir les dernières productions de blogs pour geeks sympas, puis de passer du temps sur Eolas ou La République des livres ; de me plonger dans les plus de 1000 pages de Belle du seigneur ou de prendre un plaisir extrême à chaque nouvelle livraison de XXI, ce
journal que l'on qualifie encore d'OVNI de la presse alors qu'il se contente d'aller à contre-courant de cette tendance actuelle à favoriser la lecture rapide au détriment de la lecture lente, le flux au détriment du récit. Je pense y revenir prochainement.

6 commentaires:

  1. Pour poursuivre ta réflexion, j'étais tombé il y a peu sur cet intéressant article qui insiste plus particulièrement sur le bienfait que peut représenter l'informatique pour améliorer son "habileté à écrire."

    Le problème de la lecture - et a fortiori de l'écriture - est qu'elles nécessitent de prendre le temps, ce qui est parfois difficilement compatible avec le rythme quotidien trépidant et nous condamne à plus ou moins brève échéance à consulter en diagonale notre ouvrage favori dans les rames bondées aux heures de pointe. Le plus tard possible.

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  2. Merci pour le lien, qui contribue à lutter contre une certain idée reçue évoquée par Assouline, selon laquelle le responsable de tous les maux serait internet, et les écrans d'une manière générale.

    Pour le reste, prendre le temps est aussi une question de choix. je garde en tête une phrase du livre Comme un roman de Pennac, où il dit en substance que le temps pour lire est comme le temps pour aimer, c'est toujours du temps volé, volé à autre chose, au travail, aux exigences du quotidien.

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  3. Eh bien, voici un second lien ! Enfin : celui-ci, vers ton article ! ...

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  4. Oui, j'ai été voir directement Oxymoron fractal pour la revue du jour ! Merci !

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  5. Quand je pense que Alain Duhamel, dans "Libération" du 17 septembre, a écrit un article intitulé "Totale transparence", dans lequel il stigmatise Internet à propos de la vidéo rapportant les propos d'Hortefeux à Seignosse...

    Il va ainsi tout à fait dans le sens des Copé et autres pourfendeurs du média lui-même (en attendant sa censure en bonne et due forme) et non de ce qu'il dévoile !

    Il s'est fait joliment "moucher" (c'est une mesure sanitaire) par André Gunthert.

    Oui, lecture lente ou rapide, l'une n'empêche pas l'autre et vice-versa (surtout "vice" pour la majoriét politique en place).

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  6. Ce n'est pas la vitesse de lecture qui était ainsi stigmatisée, mais la vitesse de propagation de certaines choses, le buzz sur le web se diffusant parfois à la vitesse de l'eau qui sort du kärcher... Mais qu'il se console : un buzz chasse l'autre, le (grand méchant) internet se trouvera bientôt une autre (innocente ?) victime !

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