J'ai interrompu mon récit de mes promenades lyonnaises acque beline Delphine à la Demeure du Chaos, promettant de vous narrer la suite au plus vite. Après toute une série d'intermèdes aussi littéraires que radiophoniques, il était temps que je m'y mette, sinon vous auriez fini par m'ablager sans vergogne.
Il existe au coeur du vieux Lyon un endroit tout entier empli de petites choses chenuses comme tout. Fabriquées avec amour, exposées avec le plus grand soin et admirées avec plus d'enthousiasme encore par les grands que par les gones. Qui se pressent néanmoins en une bourdifaille canante et cancanante, quelques tarabates couvrant même les pias pias des autres. Pour tout dire, ils trafiquent comme des galapiats.
Il s'agit du musée international de la miniature, et c'est une visite que je conseille à tous ceux qui auraient l'occasion de passer par Lyon, et qui se demanderaient comment occuper une après-midi où l'abat interdit de se bembaner autant que l'on voudrait par les rues de cette bonne ville. Surtout si l'on a un parapluie pour deux. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de constater à quel point le bugne qui orne mon gadin était résistant à la pluie. Me voilà rassuré sur ce point, car je me posais justement la question peu de temps auparavant.
C'est sans cesser de bajafler que nous avons investi ce lieu chargé d'histoires. La grande et les petites. Celle que suggère le cadre de la Maison des avocats et du quartier Saint-Jean, et celles que raconte Françoise Coüasnon à travers les saynètes de l'exposition temporaire "Le petit musée de madame Hum". Ce petit brin de femme en pâte à sel vit ses aventures complétement ordinaires dans des petites boîtes. On l'espionne à travers une vitre. On la voit dans son bain, au restaurant, dans un magasin de chaussures. Ou dans son salon en train de regarder les feux de l'amour. Tout ceci est fort indiscret. Mais c'est tellement drôle. On ne peut faire autrement que sourire devant ces histoires racontées par le seul décor faussement naïf.
Toujours dans le domaine de la mise en scène, le musée abrite dans ses caves les décors du film Le parfum, adapté du roman éponyme de Patrick Süskind. Mais si, vous savez bien, cette histoire à l'humour grinçant qui commence par ces mots : Au dix-huitième siècle vécu en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus abominables de cette époque qui pourtant ne manqua pas de génies abominables... J'espère que vous vous êtes épargné le film et que vous allez bien vite (re)lire cet odorant roman !
Car le musée de la miniature est aussi celui des décors de cinéma. D'ailleurs les plus beaux décors sont bien souvent des maquettes... Celles de Ronan-Jim Sevellec me semblent à ce titre exemplaires. Au point que je vous ai ramené ce splendide documentaire pour illustrer mes dires :
Maquette
envoyé par SammyFisherJr
Le musée renferme bien d'autres trésors...Des petits personnages de coquillage, des fourmis joueuses de jazz, une arche de Noé en timbres-poste, des origamis... Les plus beaux sont au dernier étage. On jurerait voir exposés de ces meubles et divers objets du quotidien fabriqués tout exprès pour Gulliver par les artisans de la reine de Brobdingnag. A moins qu'il ne s'agisse de ceux ramenés de son voyage à Lilliput. J'ai vaguement espéré qu'un natif de cette lointaine contrée aurait pu être enfermé dans une armoire à sa taille, et m'attendait à l'en voir sortir. Mais je n'ai vu d'êtres minuscules dans aucune des vitrines. Gageons qu'ils se cachent à nos regards et attendent la nuit pour se dégourdir les arpions. A moins que tout ceci ne soit qu'un conte ? On m'aurait pris pour un benoni ? Je trouve que c'est pousser le Bouchon un peu loin...
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Un site : - Site du Musée international de la miniature et des décors de cinéma
Des livres :
- Les voyages de Gulliver : vous pouvez les relire sur internet ! Ici et là !
- Le parfum / Patrick Süskind
- Comme un roman / Daniel Pennac (m'a donné envie de lire le précédent)
Des mots :
- Dictionnaire lyonnais
- Le parlé lyonnais (le site de l'association @lyon est bien sympa, profitez en pour flâner un peu)
- Une source delphinienne ;-)
Et comme je suis gentil (si, si), voici le lexique lyonnais de cette chronique !
ça y est ça remarche!....
RépondreSupprimerCette chronique me ravit.....elle me résonne bien, et me donne vraiment envie d'aller faire un tour à Lyon (ville que je n'ai toujours que traversée sans m'arreter) pour en particulier aller jeter un oeil et même les deux dans ce musée.......une sorte de caverne d'Ali Baba pour moi........ Le monde de la miniature....ça m'a toujours fasciné......depuis que je suis pitchounette...... et j'ai gardé cet interet pour la chose... je l'utilise d'ailleurs pour un de mes hobbies qui est de créer des histoires pour les enfants à bases de petites mises en scène et de montages photos........
Le monde de la miniature...c'est vraiment un moyen de s'évader complètement et de recreer "son " monde comme on veut..........Le phantasme Gulliverien qui prend formes réelles........Une envie secrète d'être enfin , maître de son monde, de pouvoir réaliser ses désirs sans trop de mal..........(suffit d'être un peu dégourdi de ses 10 doigts)...........
Bon et puis j'adore ta façon de tchatcher dans cette chronique, au début ,j'ai été un peu estoumaguée je me suis dit que j'allais y comprendre queutchi aujourd'hui , parce que moi déjà ,les "monsieur Brun" quand ils parlent français, ils parlent tellement pointu que je capte nibe alors si ils commencent à parler estranger.........pour se comprendre ,y va y'avoir engambi!.........mais je suis un peu toti, j'avais pas vu qu'il suffisait d'espincher à la fin du texte pour trouver les explications et que c'était pas la peine de s'engatser....... Alors je me suis escagassée à chercher sur le net ....et moi , pour les recherches sur le net, je crains dégun, j'ai trouvé des sites .........et j'ai tout compris ce que tu avais ecrit.......et j'ai appris plein de trucs.........ce soir je m'endormirai moins couillon...........
Merci, sammy ,pour cette balade , à tous points de vue interessante.........et à tchao!.....une grosse caresse! ( comme dit ma grand mère Marie Rose)
Merci pour ce commentaire intéressant à tous point de vue ! Quand les marseillais parlent aux dijonnais qui jactent en yonnais, c'est quelque chose quand même ! Il ne manque quand chtimi pour compléter la galerie !
RépondreSupprimerMerci aussi pour ton (tes !) mails ; je te réponds dès que j'ai réparé mon PC... :-(
Natif de Lyon; j'en suis parti à l'âge de 5 ans, bon sang, bien sûr que j'vais y aller à ce musée, j'avais fait la Halle Tony garnier lors d'une biennale d'art contemporain, il fut un temps...et puis j'aime manger lyonnais mon p'tit bouchon. Figurez vous qu'à Toulouse le pâté en croute est très rare, il le sorte que pendant les fêtes...pauvre de moi.
RépondreSupprimerJe prépare une note sur les 2000 ans de Lyon en 1957 avec des photos prises par mon grand père...
Bienvenue ami lyonnais ou ex-lyonnais ! Je suis bien content de t'avoir donné envie de visiter ce musée, moi qui ne fait que passer par cette ville de temps en temps ^^
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