08 octobre 2008

Le sabre et le goupillon

Vu sur le diaporama 24 heures de 20 minutes, cette image d'un prêtre philippin bénissant les nouvelles mitrailleuses de l'armée. Sans commentaires.

03 octobre 2008

Chronique de la confiance et des facteurs mérovingiens

Le musée de la poste est un endroit charmant, mais désuet, reconnu d'utilité publique, où vous pourrez passer une après-midi passionnante, pour peu que vous ayez moins de 12 ans ou que vous soyez doté d'une insatiable curiosité. A mesure que vous en descendrez les étages -car c'est un musée qui se visite de haut en bas, on commence en prenant l'ascenseur- des installations qui furent modernes vous apprendront tout sur l'histoire de l'acheminement du courrier depuis les mérovingiens, le fonctionnement du télégraphe de Chappe et les mystères du code postal. Vous serez même en mesure de faire à votre tatie médusée un résumé fidèle de l'affaire du courrier de Lyon.

Il faut dire que la pédagogie déployée est impressionnante, à la pointe du progrès de 1985, avec force vitrines illuminées, plans ornés de points clignotant (pour situer un lieu sur une carte, c'est drôlement ingénieux, non ?), reconstitutions presque aussi vraies que nature. Et des mannequins en costume d'époque. Ils sont tous là, sauf la toge du facteur mérovingien, sans doute conservée dans quelque sous-sol en raison de sa fragilité.

Quand vous serez (vite) lassés de jouer au petit télégraphiste (matériel garanti d'époque), vous pourrez faire une pause autour d'une table et de quelques cartes, sur lesquelles vous serez libres d'écrire tout ce que vous voudrez (déclaration d'amour, description de la visite du musée, dénonciation anonyme aux impôts... le choix de sujets disponibles est vaste)

Photo réalisée par Morgane Chartier

Ne lésinez pas sur la quantité de déclarations, descriptions et dénonciations, c'est gratuit. J'en est d'ailleurs profité pour me débarrasser une bonne fois pour toute de la corvée de cartes postales des vacances. Une boîte aux lettres jaune et typique est placée là tout exprès. Un préposé la relève tous les soirs. A 17h48. Ce n'est pas l'horaire réglementaire, mais ça lui laisse du temps pour tout lire.

Plus sérieusement, les cartes disponibles dans cet espace sont le fruit d'une expérience aux allures de campagne de communication, menée auprès de jeunes collégiens, lycéens et étudiants en art, de France et de Chine. Il s’agissait à travers le médium de l’image de mieux comprendre les mécanismes de la construction de la confiance chez les jeunes. (je mets en italique car je n'aurais jamais pondu une phrase pareille tout seul) Et voici l'explication du pourquoi de ces fameuses cartes postales : A l’issue de son parcours, le visiteur est invité à livrer sa propre définition de la confiance et à transmettre à ses proches une carte postale, qui symbolise la confiance. 

Ou envoyer à moindre frais un souvenir de Paris, le visiteur fait comme il veut.


***

Le site de l'exposition : http://www.laposte.fr/faitesnousconfiance/

02 octobre 2008

Des moutons en fil de téléphone

 Des moutons en fil de téléphone ; le corps fait entièrement avec ces anciens fils hyper pénibles qui s'enroulent tout le temps. Et la tête avec le téléphone lui-même. C'est tout. Mais je trouve ça génial.




Vu sur Bookofjoe

Mise à jour du 24/10 : ces moutons sont l'oeuvre de Jean-Luc Cornec (désolé pour le lien en allemand, c'est tout ce que j'ai trouvé) 

01 octobre 2008

Nicck Brandt - photographies en noir et blanc

Un magnifique site, des photos grandioses des animaux de la savane. Inutile d'en dire plus, il faut juste admirer.

30 septembre 2008

Votez pour moi !

Françaises, français,
Belges, belges,
Bourguignonnes, bourguignons,
Blogueuses, blogueurs, l'heure et grave.

Non seulement une crise financière menace l'économie mondiale (le prix des carottes râpées a augmenté d'une manière indécente), non seulement le mauvais temps fait de même avec le week-end, mais en plus, je vais vous demander un service. Eh oui, il y a des semaines comme ça.

Contrairement à ce que je supposais il y a quelques jours, le top 50 des blogs "Culture et plaisir" de 20 minutes n'est pas remis à jour tous les ans au mois de mars mais bel et bien là, maintenant, tout de suite. Et il faut voter pour élire icelui que l'on préfère. Le mien si possible.

Pour voter, ça se passe sur cette page.

Vous pouvez aussi cliquer sur ce bouton. Je l'ai copié-collé exprès. Ces 14 secondes de travail méritent bien d'être récompensées.
Blogueurs, blogueuses, aidez-moi ! (à lire avec la voix de De Gaulle un certain soir de la fin du printemps 1961)

Quelques sites pour jouer (vraiment) avec les mots

Voici quelques sites pour jouer avec les mots : 

  • TextOpus, c'est à la fois un convertisseur dans la lignée de ceux présentés dans le billet précédent, et un gadget futile de plus : ce site sert juste à convertir n'importe quel texte en ... autre chose. On peut ainsi convertir son texte en ASCII ou en morse, le passer entièrement en majuscules, mélanger les lettres des mots, classer les lignes par ordre alphabétique (?!), appliquer un encryptage. Pas forcément utile, mais le concept me plait.
  • Textris : un peu dans le même genre. Et en plus, le site est plus joli.
  • Flip : je l'adore déjà ! Il permet d'écrire à l'envers ! Qui n'en a jamais rêvé ? ¡ ʇuɐsɹǝʌuǝɹ ʇuǝɯıɐɹʌ ʇsǝ,ɔ

Article original sur le blog du modérateur

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24 septembre 2008

Supermarché mon amour

Mon précédent billet m'a fait réaliser que les supermarchés sont un thème récurrent sur ce blog ; depuis mars 2006, j'en ai parlé pas moins de 10 fois. Jugez un peu :
  • 27 août 2006 : Chose vue au supermarché, au singulier cette fois, parce que c'est très court, pour ne pas dire raccourci...

19 septembre 2008

Cornettes blanches et petits pains

Eh vous là bas, la cornette blanche, disait-elle en élevant à peine la voix. Je cesse d'hésiter entre le pain de campagne à l'ancienne et la baguette moulée ; à côté de moi se dresse un spécimen d'humaine d'une soixantaine d'années, haute comme trois pommes, visiblement courroucée et l'air un peu hagarde.

Oui, vous, là-bas, la cornette blanche, je vous vois ! poursuit-elle en désignant du menton les employés de la grande surface affectés au rayon boulangerie, qui semblent ne même pas entendre ses étranges imprécations. Regardant alentour, elle me prend à témoin : ils me regardent parce que je choisis ce que je veux acheter ! Vous choisissez bien ce que vous achetez vous, n'est ce pas ? Soudainement pris d'un grand intérêt pour les pains au chocolat, je lui répond d'un hum, oui, oui, pas trop fort, tant est grande ma crainte d'être associé à son délire.

Visiblement, cette femme est un peu dérangée me dis-je, moitié amusé, moitié intrigué par son obsession, et surtout par le qualificatif de cornettes blanches par lequel elle désigne les charlottes des boulangers. Sans doute a t-elle été traumatisée par des religieuses dans son enfance ? Peut-être a t-elle été privée de pain. Peut-être n'en a t-elle pas mangé tous les jours. J'imagine déjà toute une histoire autour de ce minuscule incident.

Mais déjà, après avoir lancé quelques nouveaux reproches outrés en direction de ses prétendus tourmenteurs, toujours de cette voix fluette qui ne sera perçue que par les clients et les "cornettes blanches" les plus proches, elle s'éloigne à petits pas, frêle silhouette bientôt oubliée.

16 septembre 2008

Petit coup d'oeil dans le rétro

Sur internet, le temps passe très vite. On fête déjà les 10 ans de Google, et on a l'impression (un peu abusive) de l'avoir toujours connu. Et voilà que quelques jours après, c'est le tour des 3 ans de Netvibes !

Je me suis tellement habitué à cette page d'accueil que je ne saurais plus m'en passer, je trouve que c'est une réalisation presque parfaite (il ne faut jamais être trop content) et quasiment indispensable.

Vous souvenez-vous des débuts de Netvibes ? L'équipe a (re)mis en ligne la version d'origine, avec son fond hachuré et ses trois gadgets qui se battent en duel... Ca sent bon la nostalgie.


La chose a beaucoup progressé depuis, je ne vais pas en refaire l'historique ici. Rappelons entre autres choses qu'il existe maintenant une page publique associée à la page privée. La mienne est visible ici, et pas forcément très à jour, même si je m'amuse avec de temps en temps.

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15 septembre 2008

Sammy dans le top 50

Il n'y a pas de petites satisfactions, alors je ne vais pas me priver d'être content : je viens de découvrir (avec 5 mois de retard) que 20 minutes, le célèbre quotidien culturel en ligne (j'en rajoute, mais il faut bien que je montre ma gratitude) m'a placé dans son Top 50 culture et plaisir.

Je ne suis peut-être que 44ème, mais je suis dans le top 50 !

Cela dit, j'aimerais bien savoir sur quels critères ce classement est effectué. Est-ce par un "Monsieur Blogs" de 20 minutes ? Par un pigiste qui a recopié la liste de l'année dernière ? Par un vote des lecteurs ? Ou alors ils ont inventé le classement ultime, mieux que Wikio, et je suis vraiment le 44ème meilleur blog culture (et plaisir, ça compte aussi) ?

Il semble que ce classement est remis à jour tous les ans en mars. Faites moi penser de vérifier si je suis encore dedans dans 6 mois !

12 septembre 2008

Brèves de blog, un florilège de commentaires par Pierre Assouline

La République des livres fait partie de ces quelques blogs de très haute volée, de ceux tenus par un professionnel du sujet sur lequel il s'exprime. Il m'est déjà arrivé de citer ici ou des extraits de billets de Pierre Assouline, mais si je devais le faire à chaque fois que je lis quelque chose que je trouve particulièrement pertinent, je passerai mon temps à faire ça.

Hier sortait un livre du même, intitulé Brèves de blog, le nouvel âge de la conversation, qui est un florilège des commentaires publiés après quatre ans d'existence de la "RDL", comme ils disent. A raison d'environ 200 commentaires par article, il a dû passer quelques heures passionnantes pour en sélectionner seulement 600... Au delà du fait que les rares fois où je me suis attardé du côté de ce magma, j'ai trouvé ça plutôt ennuyeux et bien souvent hors-sujet, rasoir, pédant... ce qui m'a intéressé dans le billet où il présente ce livre, c'est une réflexion sur l'anonymat et la perception du message écrit, bien différente de l'oralité :
L’anonymat libère parfois une humeur bridée, parfois des forces sombres. Il dilue la peur. De grands bavards du virtuel se révèlent être muets dans le réel. L’anonymat nous autorise à explorer des pans de notre personnalité comme nous n’aurions jamais osé le faire sous notre propre nom (…) Beaucoup rejettent l’idée de leur lâcheté supposée. Ils récusent le fait que le pseudonyme soit un moyen d’échapper à l’identité puisqu’ils le tiennent pour une autre identité que celle de la vraie vie, une identité numérique reconnaissable seulement sur la Toile. En ce sens, elle ne relèverait donc pas de l’anonymat. Ils sont au fond plus proches des hétéronymes chers à Fernando Pessoa : eux aussi portent un ou plusieurs « autres noms » destinés à révéler différentes facettes de leur personnalité. Il faut les accueillir comme autant de noms de guerre. (…) Le fait est que l’internet désinhibe comme aucun média de masse avant lui. L’usage des faux noms et des fausses adresses y est pour beaucoup. L’interlocuteur n’ayant pas de visage, de regard ni de gestes, il est privé de l’éloquence du corps ; il ne peut être jugé sur son apparence ; le grain de sa voix nous étant inconnu, on ne peut rien tirer de cet écho d’ordinaire si expressif. Tout passe par l’écriture ; encore celle-ci s’avance-t-elle dépourvue de ce qui renseigne tant en elle, la graphie. (…) Le recours au pseudonyme déforme le débat d’idées, que l’absence d’intonation fausse un peu plus. Pas d’identité réelle, pas de voix, pas de corps, pas de visage. Qui me parle et exige ma réponse ? L’homme invisible. Dans ce terrain mouvant, le dérapage est programmé. Alors le pseudonyme a tôt fait de transformer le commentaire en dénonciation, et le message en lettre anonyme décachetée.
On pourrait trouver dommage que Pierre Assouline ne publie pas une anthologie de ses "écrits de blogs", qui serait, j'en suis sûr, d'une lecture fort agréable, mais là n'est pas le propos. Je me suis rassuré à lire le dernier paragraphe de son (long) billet, qui me confirme que je ne suis pas dans l'erreur et qu'il n'est pas dupe :
Que reste-t-il une fois évacué tout ce qui pollue la conversation, la bêtise à front de taureau, le parasitage délibéré, les dérapages trop bien contrôlés, les lieux communs, les répétitions, le hors sujet intempestif, la diffamation et la calomnie, le racisme et l’antisémitisme, la délation, les appels au meurtre ?… Ce que j’ai retrouvé au-dessus du tamis après des mois d’un orpaillage systématique et acharné est constitué d’un improbable alliage comme seules les sociétés virtuelles en produisent, concentré d’intelligence, d’esprit, d’humour, de culture et d’audace parfois mâtiné de méchanceté, de haine, de perversité pas toujours littéraires. (…) Est-ce pour autant une conversation de bonne compagnie ? En tout cas, elle est devenue la nôtre.

08 septembre 2008

Chronique du monde selon John Irving

J'ai fait la connaissance de Garp l'été dernier, et j'ai tout su sur sa vie en quelques semaines. Garp comment ? Garp tout court. S.T. Garp si vous y tenez, mais ces initiales recouvrent une histoire trop longue pour qu'elle soit contée ici.(1) Garp, c'est un prénom, un nom, parfois une onomatopée ; presque un slogan. Une marque de fabrique en somme. Le monde selon Garp est un roman loufoque et rocambolesque, romanesque au plus ébouriffant sens du terme. C'est un peu long à vrai dire, mais on ne s'ennuie pas une seconde, tant est grande l'envie de découvrir ce qu'il va se passer dans les pages suivantes.
"Un romancier est un médecin qui ne s'occupe que des incurables."
Les personnages ont un petit quelque chose d'irréel, ils sont en quelque sorte plus grands que nature, sans tomber pour autant dans la caricature ; ils sont attachants, humains. Incurablement humains. Ils s'en prennent tellement dans la figure que l'on ne peut que continuer à les regarder vivre, pour savoir comment ils vont se dépêtrer avec leur destin. On pourrait même finir par s'identifier à eux, quand bien même leurs vies ne sont pas des exemples de conformisme : un écrivain médiocre que seule la mort rendra célèbre, un ex-pilier de football américain devenue une femme, et une égérie de la cause féminine devenue telle uniquement par malentendu...


Au-delà de Garp, sa conception extraordinaire(2), sa vie, son oeuvre, ce roman donne encore autre chose à lire, en filigrane. Publié en 1978, c'est aussi un roman sur les femmes, ce sont elles qui mènent cette histoire, ce pauvre Garp étant finalement assez passif dans tout ce qui lui arrive ; l'auteur met en avant un personnage emblématique (la mère de Garp, à laquelle est consacré tout le début du roman), ainsi qu'une inquiétude réelle vis à vis du viol, des violences faites aux femmes, de leur place dans la société, jusqu'à évoquer ceux qui choisissent de devenir une femme. Parallèlement, c'est une satire visant une certaine forme de féminisme. Irving invente un mouvement extrêmiste dont les membres se coupent la langue, à travers lequel il se plait à caricaturer certains excès. Garp se fera assassiner par une de ces fanatiques, tandis que sa mère sera tuée par la caricature du pire macho qui soit. Bref, Irving n'oublie personne et tape sur tout le monde, équitablement.

Mais dans le monde selon Garp, les écrivains sont aussi des pères. Irvong est un père qui écrit, Garp est un écrivain angoissé qui imagine les pires drames, se relève la nuit pour vérifier que ses enfants respirent encore et qui sera, ironiquement, le responsable indirect de la mort de l'un de ses fils dans un accident tragi-comique assez caractéristique du roman. Cette dimension de l'œuvre, la peur des parents envers ce qui pourrait arriver à leurs enfants, n'apparait que quelques temps après avoir reposé le livre, un peu comme une idée enfouie qui remonterait à la surface de ce roman-fleuve.

Dans le monde selon Garp, nous sommes tous des incurables. Incurablement humains.

***

(1) S.T. comme "Sergent Tirailleur". Le héros s'appelle donc Sergent Tirailleur Garp. Vous voilà bien avancés, vous allez être obligés de lire le livre pour comprendre !

(2) Là, franchement, si vous n'avez pas envie d'en savoir plus...

02 septembre 2008

Fin d'été

L'air est frais ce matin, une fraîcheur légèrement piquante qui surprend un peu quand on sort de la maison, de celles qui font se demander si l'on n'a pas eu tort de ne pas prendre un gilet, mais déjà un soleil qu'aucun nuage ne vient voiler apparait, comme une promesse de chaleur à venir. C'est peut-être une des vraies dernières journées d'été, ce serait dommage de s'enfermer dans la voiture ; prenons l'air pour aller au travail.

Dès les premiers pas le doute s'estompe, oui il fait beau aujourd'hui, il ne faudrait pas qu'il fasse plus chaud, ni même plus froid d'ailleurs, ce serait bien de rester comme ça, avec cette petite brise du matin qui transforme cette fin d'été en doux printemps et le chemin quotidien en promenade joyeuse sous les feuilles qui commencent tout juste à roussir.

C'est encore l'été et pourtant quelque chose est terminé ; on a ressorti les cartables, les cahiers, et repris les habitudes d'avant la parenthèse des vacances : c'est aujourd'hui la rentrée. Je croise le sillage d'enfants convergeant vers un même lieu, des papas en costume gris, cravate rose et lunettes de soleil sur le front bronzé, qui font un détour pour cette journée moins ordinaire ; on sent bien que les autres jours, ce sera la tâche de maman uniquement.

Il y a les touts petits, un peu effrayés, ou au moins décontenancés, silencieux. C'est leur première fois. Ils ont leur côté réservé pour entrer, loin de la cohue des "grands", c'est un rassemblement tendre et amusant, des poussins qui s'éloignent de maman. Aucun pleurs toutefois, il fait trop beau pour que tout cela soit vraiment tragique, et puis on se revoit ce soir, maman viendra te chercher...

Les moins petits, déjà habitués à ce cérémonial annuel, pépient, volubiles, entre leurs parents qui pensent à leurs affaires, le travail qui reprend, les impôts, la cantine à payer ; qui pensent à cette belle journée de fin d'été, où il ferait pourtant si bon se promener sous les feuilles.

31 août 2008

Blog day 2008, des blogs bien frais

Blog Day 2008Il y a un an déjà, j'avais cédé à cette facilité consistant à faire comme tout le monde (publier la même chose que tout le monde, au même moment que tout le monde), et voilà que je récidive cette année ! Pourtant, je fais des efforts dans l'élitisme, ne postant au maximum que deux billets par mois, quatre quand je suis pris de frénésie, atteignant le rythme haletant de un par semaine, qui me fait parfois craindre que vous ne puissiez pas tout lire.


Et mes craintes sont sans doute fondées, parce que je ne suis pas tout seul sur internet. Il y a d'autres gens, d'autres blogs intéressants, et cette année encore, je tiens absolument (si, si) à partager avec vous cinq découvertes récentes -trois sont de ce mois seulement, c'est dire si c'est frais- apportant un souffle de renouveau dans mes flux. Voici donc, en exclusivité bourguignonne (je reste modeste), ma sélection pour le Blog Day 2008 :
  • L'ivresse du palimpseste est un blog qui sème des graines de culture. Pour la plupart, les billets sont courts, s'organisant habituellement autour de citations pouvant parfois être sonores ; De Lichtenberg à Bill Muray, en passant par Verlaine et Segalen, on voyage à travers le temps et les sensibilités, et on découvre, pour ma part en tout cas, une foule d'auteurs qui mériteraient bien que je les lise...
L'ivresse du palimpseste

  • Les yeux ouverts, carnets d'un bibliothécaire de campagne : on pourrait dire que tout est dans le titre, mais ça ne suffirait pas. Pour la plupart, les billets sont ceux d'un bibliothécaire qui porte un regard tendre sur ses lecteurs, au fil de ses rencontres -nécessairement brèves- avec les différents types d'humanité qu'ils représentent. Il parle d'eux en tentant d'imaginer ce qu'ils ressentent, en précisant les bribes d'informations qu'il possède sur eux. Ce sont des petits portraits empathiques et attachants. Mais Nescio parle aussi de son quotidien, les relations avec les usagers (ouh le vilain mot), ses émotions de lecteur, de son regard sur le monde...
Les yeux ouverts 
  • Dautenbon, la feuille de chou toujours fraîche : Un très joli blog d'une galérienne qui fabrique elle-même sa galère jour après jour, c'est peu de dire qu'elle désire vivre de son art. C'est, comme elle se définit elle-même, une fabriqueuse d'histoires et d'images. En attendant la naissance de l'ouvrage décisif, avec toutes les virgules à la bonne place, qui la rendra riche et célèbre, elle parle, de tout, de rien, des dames de la météo, de sa conception du bonheur, de la lune et des carnets de route de Trouve Heura. On pourrait déjà l'apprécier juste pour ça. Mais depuis que j'ai vu qu'elle aimait Prévert, Frédéric Clément et L'Atelier du poisson soluble, elle ne risque pas de sortir de ma liste de lecture. D'autant plus qu'elle aime beaucoup les éléphants ;-)
Dautenbon

    • Tu mourras moins bête (mais tu mourras quand même) : Si je dis que c'est un blog pour apprendre en s'amusant, je vais passer pour le raseur de service. C'est pourtant le lieu pour tout savoir (ou presque tout) sur les organes vestigiaux, l'enfer de Dante, l'autotomie, ou la dissolution de l'Assemblée Nationale comme si vous y étiez ; et pour répondre à une foule de questions farfelues mais pas trop, comme celle sur le pipi des astronautes (comment font-ils, ne me dites pas que vous ne vous étiez jamais demandé), les relations entre le moi, le ça et le surmoi chez Michel Drucker (mais il parait que ça marche aussi chez les personnes normales), les astronautes qui font crac-crac dans l'espace (même remarque que tout à l'heure)... Ce que je regrette le plus, c'est que les gens d'Ecrans en aient parlé avant moi. On va croire que j'ai pompé.
    Tu mourras moins bête

    • La minute encyclopédique : pensé, écrit et originalisé par Madame de Keravel. C'est le lieu idéal si vous voulez savoir ce que Balzac pense du mariage, pourquoi la Princesse de Clèves était plutôt contre, (et monsieur de Nemours tout contre icelle). Pourquoi faire l'éloge du gris, et ce que pense le crabe dans votre assiette. Pourquoi il faut lire Cioran. Et tout ça en musique. Et si vous ne voulez pas, nous n'avons plus rien à nous dire, vous n'êtes tout simplement pas fréquentable.
    Madame de K.

    ***

    Comme je ne suis pas du genre à respecter complètement les consignes, je rajoute encore, pour la route :
    J'ai gardé pour la fin un petit nouveau tout à fait exceptionnel : ouvert depuis quelques semaines à peine, il totalise déjà plus de 1500 articles, et réussit non seulement le tour de force de parler de plus de blogs que je n'aie pu le faire ici, mais en plus, il fait ça tous les jours. Il s'agit bien entendu de notre meneur de revue, dont ce Blog Day 2008 est pour moi l'occasion de diffuser l'adresse nouvelle : Bloguer ou ne pas bloguer

    C'est tout pour aujourd'hui ! Vous pouvez vous remettre au travail !


    18 août 2008

    Au fil de l'eau

    Alors voilà, Paroles plurielles c'est donc vraiment fini. C'est dommage, mais pas trop triste, il faut bien que les choses aient un début et une fin. Et le blog reste en ligne pour pouvoir retrouver les anciens textes et les anciennes consignes, ce qui représente une source d'inspiration assez conséquente : je n'ai fait que 14 consignes sur les 72 proposées depuis la création du site, il m'en reste donc... euh... un certain nombre à (re)découvrir de temps en temps.

    C'est ce que j'ai fait cet été, en exhumant (pendant la sieste) d'un tiroir virtuel la consigne n°55, qui m'avait vaguement inspiré à l'époque, mais sans doute pas plus que ça, puisque je n'en avais rien fait ; toujours le même principe : une photo et une phrase. Cette fois là, il s'agissait de la phrase de fin : "Il lui donna solennellement les clefs de la maison."


    Il s'accouda à la barrière rouillée et laissa son regard errer jusqu'au fleuve en contrebas, au-delà du quai en friche où l'herbe gagnait sur les pavés. A ses pieds, quelques marches usées, encadrées par deux rambardes qui ne pouvaient dissimuler l'atteinte des années, se donnaient encore de faux airs d'utilité.

    Il était en avance, et cette pensée le fit sourire. Après toutes ces années sans avoir revu la maison, il se rendait compte qu'il était capable de se remémorer le moindre des détails de sa façade bourgeoise. Bien qu'il lui tournât le dos, il voyait se dresser à nouveau devant lui son portail hautain, ses fenêtres hostiles, ses sévères balcons de fer forgé. La vie prend parfois de bien étranges détours, comme autant de raccourcis vers le passé. La dernière fois, il avait pensé se jeter dans ce fleuve qui roulait ses eaux toujours indifférentes. La dernière fois, il était jeune et sans le sou, et on lui avait clairement fait comprendre qu'il n'était pas, pour mademoiselle Charlotte, le mari idéal.

    Et aujourd'hui, en cet automne de sa vie, le notable de Rouen qu'il était devenu, le notaire installé depuis plusieurs décennies qui comptait parmi ses clients la plupart des fortunes locales, s'était déplacé en personne sur le lieu de son amour perdu, peut-être pour mieux se rendre compte du temps écoulé, peut-être pour éprouver sa nostalgie ; en ce début d'octobre frileux, lui-même ne le savait pas vraiment.

    Il fut interrompu dans ses réflexions par l'arrivée bruyante de l'acheteur, jeune cadre trop dynamique venu de Paris. Il ne répondit pas à ses considérations météorologiques, se contentant du demi-sourire de celui qui est pressé d'en finir avec une formalité ennuyeuse. Il traversa la chaussée à pas pesants, serra la main de son client. Encore quelques papiers à signer et ce fut bon. Il lui donna solennellement les clefs de la maison.

    Les forteresses de Vauban classées au patrimoine mondial

    Douze fortifications de l'architecte militaire français Vauban (1633-1707) sont depuis hier inscrites à liste de l'Unesco recensant les sites ayant "une valeur exceptionnelle universelle"

    Vu sur le blog Secret Défense

    Je ne doute pas une seconde que l'Unesco ait pris cette décision après avoir lu mon article sur la forteresse de Monsieur de Vauban  :-)

    17 juillet 2008

    Pause estivale !

     Je ne sais pas si on peut vraiment parler de pause étant donné ma faible cadence de mise à jour... Toujours est-il que je vais continuer à ne pas raconter grand chose pendant les semaines qui viennent ; mais cette fois, le travail ne sera pas cause de mon silence, puisque que je serai en vacances ! On se retrouve à la rentrée, avec plein de choses à lire (je vous fais confiance !) ou à raconter (je vais essayer) !
    Bon été à tous !

    Charles Lapicque - L'embarquement pour Cythère - 1980

    07 juillet 2008

    Bluetooth connection, chronique sur un air de Sanseverino

    Nous vivons une époque moderne et fascinante. Au temps du fier mousquetaire d'Artagnan, quand on souffrait des dents, on vous faisait asseoir sur une robuste chaise dont on vous priait de tenir fermement les accoudoirs, puis le barbier, se saisissant de sa plus grosse tenaille, vous soulageait, d'un coup de poignet vigoureux, d'un écu et de quelques molaires. Voire davantage si le besoin s'en faisait sentir. Aujourd'hui, non seulement nous pouvons être soignés préventivement, mais en plus ceci se fait dans des sièges de science-fiction qui montent, descendent, s'inclinent, pivotent, comptent jusqu'à huit, donnent la patte, font le beau, font mille autres tours variés, sans le moindre bruit. Pas le plus petit chuintement de vérin. C'est un vrai régal de s'allonger sur un tel bijou technologique.


    Malgré tout, vous fermez les yeux pour ne pas trop en voir, il ne faut pas abuser de tels plaisirs, et on pourrait finir par se blaser. De temps en temps vous les rouvrez, louchez sur ceux du praticien, et replongez aussitôt dans une intense méditation. Celle-ci ne tardera pas à être troublée, quand l'homme de l'art vous demandera de vous rincer la bouche. Ne vous y trompez pas, ce n'est qu'un prétexte pour ajuster à sa lance quelque nouvel harpon. Profitez-en pour noter le drôle de petit jet d'eau qui sort de vos lèvres disjointes, de façon totalement incontrôlée, à cause des premiers effets de l'anesthésie. C'est très rigolo, on peut jouer à se prendre pour un cachalot. Ne jouez toutefois pas trop longtemps, sinon il va se rendre compte que vous le faites exprès. D'autant plus qu'il continue à jouer de son côté, en vous enfournant toute la ménagère en argent de tatie Germaine dans la bouche. Et son petit miroir de sac. Et un petit aspirateur -le balai brosse ne pouvait plus rentrer- qui apporte une touche que vous pensez finale à l'ensemble. Hormis les charmants petits outils d'amateur de modélisme qu'il manie avec une grâce et une dextérité faisant plaisir à voir, vous ne doutez pas que le test de vos compétences d'avaleur de sabres ne s'arrête là. Lourde erreur.


    Alors que vous commencez à vous détendre -vous venez de comprendre que vous crisper ne servirait à rien- il en profite pour vous attaquer au matériel de travaux publics. Kärcher, disqueuse et marteau piqueur rentrent dans votre bouche et en action, signalant leur arrivée par d'inquiétantes vibrations qui menacent de séparer votre mâchoire inférieure de sa voisine du dessus. De temps en temps, sans doute pour se repérer dans ce chantier, il vous braque dans la bouche une torche bleue, dont il se protège à l'aide d'un petit disque couleur d'ambre. Mais les travaux touchent à leur fin. Il enlève les bandes de chantier rouge et jaune, pose son casque sur une petite table, essuie la sueur perlant de son noble front. Au loin, on entend un camion reculer tandis qu'une assistante dévouée ramasse un à un les cônes de signalisation. Encore quelques minutes et vous pourrez couper le ruban inaugural. D'ailleurs il vous tend un petit papier bleu qu'il vous demande de mordre. C'est sans doute un rituel. Mordez-le de toute votre énergie pour lui prouver votre reconnaissance. Le papier, pas le dentiste.


    Profitez maintenant du calme revenu pour lui poser moult questions ; il ne pourra refuser de vous répondre, maintenant que vous êtes devenus des intimes ; vous lui avez quand même montré votre intimité buccale, ce n'est pas rien. Et il est toujouws won d'awrendre de ses wairs les connaissanches qu'ils zont à vous tranchmettre. Ne tentez même pas d'articuler. Vous ne feriez qu'accentuer votre ridicule. Sortez en reculant et en vous inclinant tous les dix pas en signe de soumission. Et n'oubliez pas : avoir peur ne permet pas de payer moins cher.


    05 juillet 2008

    Times archive : 200 ans d'archives du Times en ligne

    Le célèbre journal anglais The Times vient de mettre en ligne 200 ans d'archives. Une mine pour les historiens, et les curieux. A condition de parler anglais, of course.



    04 juillet 2008

    Star Wars ASCIImation

    Retranscrire l'épisode IV de Star Wars en ASCII, c'est long, très long, vraisemblablement épuisant, et parfaitement inutile. Mais ça permet toujours de faire parler de l'auteur de l'idée absurde lumineuse.

     

    Il s'agit donc d'un dénommé Simon Janse, qui a occupé son été 1997 à cette tâche. Ca devait être un été pourri, je ne me souviens pas...

    C'est inutile, donc génial. C'est beau. Même si on s'en lasse au bout d'un moment...

    Via Ecrans

    26 juin 2008

    Une éternité d'argile, centième chronique

    Shihuangdi a édifié un empire qui doit durer 10000 ans ; fils du ciel, il règne sur toutes choses, vivantes ou inanimées. Il rêve à des projets impossibles, les ordonne d'un mot, et ils deviennent réalité. Tout le monde s'incline devant lui, tout le monde lui obéit. Tout le monde, sauf la mort. Car cette personnalité charmante est agréablement agrémentée d'une peur panique de la mort, ou plutôt de son refus : le premier auguste souverain, après avoir accompli tant de belles choses, ne peut tout de même pas mourir comme le premier venu. Cet entêtement l'amènera à rechercher tantôt l'île des immortels, tantôt l'élixir de longue vie, s'entourant de magiciens, d'alchimistes, de devins et autres astrologues.

    Il finira par mourir quand même d'un coup de froid mal soigné. C'est balot.

    Mais, à défaut d'atteindre à l'immortalité, il s'était fait édifier un empire souterrain pour régner par delà le trépas. Un mausolée gigantesque, haut comme une colline, renfermant des trésors fabuleux protégés par des pièges ; des rivières de mercure, des constellations de perles, des oiseaux d'or et d'argent, des arbres de jade. Deux rivières ont été détournées pour le construire, et ce travail a nécessité la sueur et le sang de 700 000 hommes pendant 36 ans. Commencé en 247 av. J.C., il ne sera achevé que vers fin 211, soit un an tout juste avant la mort de son propriétaire. Ce qui prouve qu'à l'époque on savait tenir les délais de construction.


    En surface, c'était tout un sanctuaire, avec ses bâtiments, son mur d'enceinte, son temple pour honorer la mémoire du disparu. Et ses boutiques de souvenirs pour rentabiliser l'ensemble. Avec l'empereur dans une boule en verre, qui neige quand on la retourne. Sous le niveau du sol, des fosses ont été creusées, qui renferment les colonnes d'une armée certes en terre cuite, mais gigantesque, avec ses fantassins, ses archers, ses officiers ; tous regardent vers l'Est, d'où pourraient revenir les âmes des ennemis autrefois combattus.

    Sitôt le mausolée refermé, ses loyaux sujets, en proie à la plus vive douleur, s'empressèrent de montrer leur affliction en ne laissant pas pierre sur pierre de l'édifice, puis en brûlant ce qui restait. Mais c'est sans doute cet évènement qui a protégé les soldats de terre cuite : les galeries de bois qui les protégeaient se sont écroulées sur eux, laissant la terre et les siècles les ensevelir, effaçant de la mémoire des hommes jusqu'au souvenir de leur existence.


    Après un sommeil de vingt-quatre siècles, les fosses et leurs soldats endormis ont été redécouvertes en 1974, par des paysans qui creusaient un puits. C'est du moins la version officielle. Au lieu de l'eau espérée, ils remontèrent une tête, ou alors un bras. Ou peut-être un morceau de jambe. En tout cas quelque chose de suffisamment grandiose, ancien et magnifique pour que l'on juge utile de creuser un peu. Depuis trente ans que les archéologues recollent les morceaux après les avoir déterrés, on commence tout juste à avoir une idée de l'ampleur de la découverte : ils sont des milliers qui dorment sous la terre, aux visages tous différents, avec leurs armes et leur équipement reproduit fidèlement.

    Quelques uns sont exposés à la Pinacothèque de Paris, depuis le 15 avril dernier et jusqu'au 14 septembre. Venus de Chine enveloppés dans du coton, ils ne se montrent qu'entourés de gardes du corps ; un petit doigt cassé, c'est l'incident diplomatique. Un bras ou une jambe, c'est l'embargo sur les cuisses de grenouilles. Voilà pourquoi dans chacune des pièces où se trouve une statue, se trouve également son alter ego de chair et de muscle.


    Un peu plus grands que nature, ils toisent une humanité qui s'étonne presque de les voir ainsi immobiles. Ils ont perdu leurs couleurs, quelques uns leur tête, on leur a pris leurs armes, mais ils sont toujours impressionnant. Les fantassins semblent prêts à reprendre leur marche, un lutteur impose sa masse et le respect aux badauds qui l'observent. Un officier aux bras croisés, aux veines bien dessinées, contemple les visiteurs avec ce regard calme et froid de ceux qui ont l'éternité pour eux.

    Cette éternité que Shihuangdi n'aura peut-être pas cherché en vain.

    Ma chronique est un peu longue, mais il n'en fallait pas moins pour ce terrible fils du ciel. Il est encore plus beau que ce soit la centième.

    19 juin 2008

    Générateur de langue de bois

    J'ai depuis longtemps (ai-je besoin de vous le rappeler ?) défendu l'idée que la nécessité de répondre à votre inquiétude journalière, que vous soyez jeunes ou âgés, doit prendre en compte les préoccupations de la population de base dans l'élaboration d'un projet porteur de véritables espoirs, notamment pour les plus démunis.

    Ce n'est pas tout neuf, mais encore longtemps d'actualité, je le crains...
    Ca se passe ici : http://www.presidentielle-2007.net/generateur-de-langue-de-bois.php

    13 juin 2008

    Wordle, nuage de mots en couleurs



    Wordle : En saisissant un texte ou des mots, une image est automatiquement générée, mettant en évidence les mots le plus souvent répétés. L’effet est simple, mais intéressant. On peut ensuite paramétrer la police de caractère, les couleurs et la forme générale de l’ensemble. L’image peut être sauvegardée, directement embarquée sur son site ou partagée dans la galerie du site.

    Exemple avec la chronique Un fauve au Luxembourg :

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    11 juin 2008

    Chronique du premier auguste souverain

    Pour les princes, il existe plusieurs façons de laisser une marque dans l'Histoire. Il peuvent être des conquérants, et construire un empire à la force de l'épée ; ils peuvent légiférer, et dicter les lois qui régiront la société pour les siècles à venir ; ils peuvent aussi faire édifier des édifices monumentaux, voire, pour les plus mégalomanes, des tombeaux plus beaux que les demeures des vivants. Tous sont généralement des despotes cruels, ce qui serait à vrai dire plutôt recommandé, un despote modéré étant assez peu crédible.

    Le jeune Zheng Ying a commencé sa carrière de despote modestement, comme roi de la province de Qin, et a plus ou moins tout fait en même temps, sans doute pour faire bonne mesure. Le destin lui ayant offert la Chine comme terrain de jeu, autant dire il n'a pas opéré à petite échelle. Après avoir uni la mosaïque de royaumes qui composaient la Chine d'alors, il s'octroya le titre d'empereur, sous le nom de Shihuangdi. Ce qui veut dire à peu près, et sans fausse modestie, "premier auguste souverain". Et comme personne n'avait eu l'idée avant lui, il est resté dans l'histoire comme le premier empereur de Chine.

    Qinshihuang
    Source : Wikipédia


    Il a uniformisé la langue, l'écriture, la monnaie, les poids et les mesures. La Grande muraille, c'est lui. Le grand canal du sud vers le nord, c'est lui aussi. Il a fait agrandir les routes, imposé des règles dans tous les domaines, se mêlant de codifier jusqu'à la taille des essieux des chars. Toutes choses qui lui survivront largement, puisque elles contribueront à créer l'assise des empires à venir. Cette fièvre normative s'explique par la doctrine qui lui tient lieu de philosophie : le légisme.

    Il ne connait que deux principes : l'ordre et la discipline. Il ne croit ni à la bonté, ni à l'art, et pas plus à l'héroïsme ou à la droiture. Dans son armée, on gagne du grade au nombre de têtes coupées. Il considère les livres et les philosophes comme dangereux, et fait donc brûler les premiers et enterrer les seconds. Vivants, pour qu'ils en profitent mieux. Sur le chantier de la Grande muraille, les rebelles sont cuits au chaudron. Avec des carottes et des navets. Et un oignon piqué de clous de girofle, pour le goût.

    A suivre...

    05 juin 2008

    Les fantômes de William Hundley

    William Hundley, duquel je viens de parler de son goût pour les cheeseburgers, est surtout connu pour ses photographies où des gens recouvert d'un drap sautent en l'air dans les rues d'Austin ou de Mexico. L'effet est saisissant.

    Source : Ecrans




    William
    Hundley
    Downtown Security Task Force
    Friends
    Series © 2007



    Toutes les séries sur ce thème :
    Son site : http://www.williamhundley.com/

    La civilisation américaine

    J'aime beaucoup ces séries du photographe William Hundley, mettant en scène divers objets reposant sur des cheeseburgers.


    Source : Ecrans


    William Hundley, Chihuahua on Cheeseburgers
    © 2008

    04 juin 2008

    Encore des cartes !

    Au mois de janvier, j'ai parlé des cartes de Cassini sur Google maps,voici aujourd'hui deux autres ressources à vocation para-cartographique.

    • Free vector world maps collection : une liste de dix cartes du monde vectorisées (avec ou sans le contour et nom des pays) disponibles gratuitement, et utilisables pour ses projets personnels (Source : Ecrans)

    Mer de méthane sur Titan,
    peut-être portera t-elle votre nom un jour...
    • Stange maps, c'est un blog (en anglais), qui propose régulièrement des "cartes étranges" : une carte du Canada en fromage, le plan de l'étage du 221b Baker Street, la localisation des gobelins en Europe par densité de population, mer de méthane sur Titan...

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    28 mai 2008

    Il faut une suite aux débuts - Fin !

    Comme vous l'avez bien sûr deviné, le texte du billet précédent, écrit pour la consigne 69 de Paroles plurielles, est composé uniquement d'incipits de livres plus ou moins connus.

    Mais les avez-vous tous reconnus ?

    Ce texte compte 11 phrases, mais il ne contient que 10 incipits ; j'ai un peu triché, je l'avoue : l'une des œuvres que j'ai utilisé m'a fourni ses deux premières phrases. Cela dit, elles ne se suivent pas dans mon texte.

    Alors, qui saura retrouver les 10 livres en question ?

    ...Tilu et Dominique Hasselmann ont commencé le travail !

    ***

    Mise à jour du 28/05

    Voici la liste des réponses, remplie au fur et à mesure, avec leur auteur entre parenthèses - en vert, les titres qui n'ont pas été trouvés (et quelques liens en prime)

    1- Le journal d'un fou / Nicolas Gogol (deuxième phrase) (Marieke)
    2- Charlémoi / Christine Jeanney (Marieke)
    3- Le tambour / Günter Grass (Marieke)
    4- La vie devant soi / Romain Gary (Marieke)
    5- Moby Dick / Herman Melville (Tilu)
    6- Le journal d'un fou (première phrase... eh oui, n'avais-je pas prévenu ?)
    7- Manuscrit trouvé à Saragosse / Jean Potocki (Marieke)
    8- La chute de la maison Usher / Edgar Poe (Dominique Hasselmann)
    9- Je me souviens / Georges Perec (Dominique Hasselmann)
    10- Madame Bovary / Gustave Flaubert (Florence)
    11- Battling le ténébreux / Alexandre Vialatte

    15 mai 2008

    Il faut un début à tout

    Pour la consigne 69 de Paroles plurielles, je n'avais pas d'idées, alors j'ai décidé de m'amuser un peu. Si ce texte vous parait un peu décousu, c'est normal, mais je vous laisse réfléchir au pourquoi de la chose. Au demeurant, l'explication n'est pas très difficile à trouver. Cela pourrait même faire l'objet d'un petit concours...

    L'incipit proposé était : "Ce matin, pour la première fois depuis longtemps..."


    Ce matin, pour la première fois depuis longtemps, je me suis levé assez tard, et quand Mavra m'a apporté mes bottes cirées, je lui ai demandé l'heure. Commencer par commencer ; commencer par je... D'accord : je suis pensionnaire d'une maison de santé. La première chose que je peux vous dire c'est qu'on habitait au sixième à pied et que pour Madame Rosa, avec tous ces kilos qu'elle portait sur elle et seulement deux jambes, c'était une vraie source de vie quotidienne, avec tous les soucis et les peines.

    Appelez-moi Ismaël. Il m'est arrivé une aventure étrange. Officier dans l'armée française, je me trouvais au siège de Saragosse. Pendant toute la journée d'automne, journée fuligineuse, sombre et muette, où les nuages pesaient lourd et bas dans le ciel, j'avais traversé seul et à cheval une étendue de pays singulièrement lugubre et, enfin, comme les ombres du soir approchaient, je me trouvai en vue de la mélancolique maison Usher.

    Je me souviens que Reda Caire est passé en attraction au cinéma de la porte de Saint-Cloud. Nous étions à l'Etude, quand le proviseur entra, suivi d'un nouveau habillé en bourgeois et d'un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Il me suffit de fermer les yeux pour entendre encore ronronner les becs de gaz de la petite étude, voir les murs verts et les grandes cartes géographiques, le Bassin Parisien avec ses auréoles, le Tonkin violet, l'Annam rose, et trente têtes penchées patiemment sur des cahiers.